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Politique Publié le mardi 9 février 2010 | Notre Voie

Affaire Beugré Mambé : La justice doit prendre ses responsabilités

Partira, partira pas ? Voilà ce qui hante l'esprit de nombre d'ivoiriens depuis que l'affaire Mambé a éclaté. Affaire portant sur une vaste opération de fraude dont le président de la Commission électorale indépendante s'est rendu coupable. Mais, à bien y voir de près, il appartient à la justice qui a rendu public le résultat de son enquête de prendre ses responsabilités. Le processus électoral est bloqué depuis la découverte de la vaste opération de fraude dont le président de la Commission électorale indépendante (CEI) s'est rendu coupable. La fraude porte sur 429000 personnes que M. Beugré Mambé a inscrites indûment sur la liste électorale. Depuis, un groupe de candidats aux élections demande sa démission, parce que disent-ils, le président de la CEI n'est plus digne de confiance. D'autres, par contre, pensent que ce que Mambé a fait n'est pas suffisant pour que lui soit retirée leur confiance. Par conséquent, ils s'opposent à sa démission ou à son éviction. Beugré Mambé lui-même refuse de rendre le tablier. Alors qu'après avoir reconnu les faits dans une déclaration solennelle lue sur les antennes des médias d'Etat (RTI) et présenté des excuses à la Nation, le bon sens commandait que le président de la CEI rende sa démission comme cela se passe dans les pays civilisés. Face à cette situation abracadabrante qui met manifestement à mal le processus de paix, que faire ? Beaucoup sont ceux qui ont le regard tourné vers le Premier ministre Guillaume Soro, maître d'ouvrage du processus de paix. Certes, il n’a pas croisé les bras. En ce sens qu'il a entrepris des négociations avec la classe politique sous la supervision du facilitateur de l'accord politique de Ouagadougou, le président Blaise Compaoré, pour trouver une solution idoine à la crise qui mine la CEI. Mais, en réalité, c'est à la justice qu'il revient de prendre ses responsabilités. En effet, sur demande du ministre de l'Intérieur, le parquet a diligenté une enquête judiciaire. Cette enquête, dont le résultat a été rendu public le vendredi 5 février, a clairement établi la responsabilité de cinq personnes. Il s'agit de Beugré Mambé, président de la CEI ; Gomis Jean-Baptiste, vice-président ; Adou Antoine, directeur de cabinet du président de la CEI ; Yapi Jacques, secrétaire général de la CEI, et Kouakou Julien, responsable du service informatique. Dès lors que la justice établit la culpabilité d'un citoyen dans une affaire, celui-ci doit répondre de ses actes devant la loi quel que soit son rang social. Car nul n'est au-dessus de la loi. Dans le cas du président de la CEI, l'enquête précise bien que les faits reprochés à Mambé sont prévus et punis par les articles 41 de l'ordonnance n°2008-133 du 14 avril 2008 portant ajustement du code électoral pour les élections de sortie de crise, l'article 21 du décret n°2008-134 du 14 avril 2008 fixant les modalités d'établissement de la nouvelle liste électorale, les articles 282, 283 et 284 du code pénal. Il revient donc au procureur de la république d'engager des poursuites contre le président Mambé. Surtout que l'acte de celui-ci, et le résultat de l'enquête le dit clairement, est de nature à troubler l'ordre public. La justice doit d'autant plus sévir contre le sieur Mambé qu'il a refusé de répondre à la convocation du procureur de la république. Dans tous les pays au monde, quand un citoyen est convoqué par la justice de son pays, il est tenu de répondre, quel que soit son rang social. Même s'il estime qu'il est victime d'une injustice. Les exemples sont légion dans le monde. En France, par exemple Dominique De Villepin était récemment devant la justice pour une affaire qui l’oppose au président Sarkozy. Encore que, dans le cas de Mambé, il s'agit d'une procédure d'enquête pour la manifestation de la vérité sur un fait qui a mis fortement la paix sociale en danger. Il faut donc rétablir l'autorité judiciaire en contraignant Mambé à répondre de ses actes devant la justice pour ne pas créer une dangereuse jurisprudence. En d'autres termes, si rien n'est fait contre Mambé, tout autre citoyen pourrait demain refuser de répondre à une convocation de la justice. Quand un tel problème se pose, seule la justice peut mettre tout le monde d'accord. Surtout que, dans le cas d'espèce, la tâche de la justice se trouve facilitée par le fait que Mambé lui-même a reconnu les faits à lui reprochés.

Boga Sivori

bogasivo@yahoo.fr
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