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Société Publié le mercredi 10 février 2010 | Le Nouveau Réveil

Délestage à Abidjan et à l`intérieur : Les Ivoiriens exposés à l`insécurité, à l`intoxication alimentaire…

Après la mort subite (un seul repas par jour), le couvre-feu, l'Etat d'urgence, etc, les Ivoiriens s'habituent ces temps-ci, malgré eux, à une autre expression : le délestage, qui signifie tout simplement coupure du courant. Cette situation a de nombreuses conséquences sur la vie des populations.

Insécurité
L'une des conséquences immédiates du délestage est l'insécurité qu'il fait courir aux populations surtout la nuit. En effet, bon nombre de citoyens ivoiriens, pour fuir la grande chaleur dans les chambres, préfèrent dormir dehors sur des nattes. "Nous dormons en groupe au dehors parce qu'il fait chaud dans les maisons. Sans nous soucier de ce qui peut nous arriver pendant la nuit. Notre seule garantie, c'est que nous nous assurons que nous avons bien fermé le portail de la cour que nous habitons", confie Ramatou, habitante d'une cour commune. Ceux qui ont peur de passer la nuit à la belle étoile, se contentent d'ouvrir les fenêtres pour recevoir de l'air frais. Cette situation n'est pas aussi sans conséquences. Un voleur ou un reptile peut se glisser dans la chambre alors que tout le monde est endormi. Pour passer les heures de délestage, les ménages ont tendance à s'éclairer avec des lampes tempêtes ou des bougies. "Des boutiquiers nous vendent la bougie à 75 f au lieu de 50 f quand le courant est interrompu", se plaint une autre interlocutrice. Avec les bougies, ne sait-on jamais, un incendie est vite arrivé. Les travailleurs sont également exposés aux agressions. "De retour du travail vers 21h ou 22 h, je parcours environ 200 ou 300 mètres pour accéder à mon domicile. Avec la grande obscurité, j'ai désormais l'impression de parcourir 1 km tant je crains d'être agressé", explique un travailleur. Et son collègue de renchérir, "il m'arrive de négocier avec le chauffeur pour qu'il me rapproche de mon domicile moyennant quelque chose". Comme on peut le voir, le délestage présente de nombreux risques sur la sécurité des Ivoiriens tout en ayant un impact sur leur bourse déjà très maigre du fait de la crise économique. Bien d'autres conséquences et non des moindres existent…

Risque d'intoxication alimentaire
Le "délestage d'argent" compte tenu de la crise économique a également occasionné de nouvelles habitudes dans les ménages. "On prépare la sauce pour deux jours et on la conserve avec d'autres légumes ou même la viande ou le poisson dans le réfrigérateur. Mais avec ces coupures intempestives du courant, ces aliments ont tendance à se gâter. Et si on n'a plus d'argent pour en acheter, cela peut nous amener à forcer un tant soit peu la consommation de ces aliments. Ce qui peut être préjudiciable pour notre santé", s'inquiète Sylviane, une mère de famille. Avec elle, les responsables de super marchés. En effet, du fait des coupures de courant, les grandes surfaces se sont dotées de groupes électrogènes pour tenir les aliments au frais. "Ce qui nous inquiète, c'est les coupures de courant pendant la nuit. Parce qu'il faut reconnaître que les heures de délestage annoncées ne sont pas toujours respectées. Nos produits peuvent ainsi se détériorer dans nos magasins", dénonce une gérante de super marché…


Laxisme au travail, formation au rabais, morts dans les hôpitaux
"Si tu ne dors pas bien la nuit, comment tu peux être efficace au travail?" s'est interrogé un fonctionnaire exacerbé par les interruptions de courant pendant le nuit. Cette situation si bien décriée est aussi valable pour les élèves et étudiants. Aussi, faut-il craindre la formation au rabais pour ces derniers. Car sans électricité, il est impossible d'étudier les cours ou de les suivre en classe dans une chaleur accablante. La situation est aussi grave dans les hôpitaux, notamment dans les établissements sanitaires communautaires, les cliniques et autres centres de santé. Malheur au malade qui échoit dans un établissement sanitaire qui n'a pas prévu les cas de coupures intempestives d'électricité avec un groupe électrogène. Notamment pour les cas nécessitant une intervention chirurgicale. Généralement, les patients préfèrent donc se diriger vers les cliniques "Là au moins, tu es sûr d'avoir un groupe électrogène qui fonctionne bien. Dans nos hôpitaux, ils te diront essence est finie ou ya pas l'argent pour payer essence pour alimenter le groupe électrogène. Moi, j'ai conseillé à ma sœur, presque à terme, de se rendre dans une clinique pour son accouchement", nous a confié Konan Rachelle.
Diarrassouba Sory et Jean Prisca

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