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Faits Divers Publié le jeudi 18 février 2010 | Nord-Sud

Méfiez-vous de vos ex !

Il faut éviter de jouer les héros. Konaté Arouna l’a appris à ses dépens. Ce quarantenaire, né à Daouakro et domicilié à Treichville, est accusé de vol de numéraire et de téléphone. Et quand il dit au juge : « Je ne me reproche rien. Je connais très bien la fille qui a porté plainte », c’est qu’il la connaît parfaitement…Une nuit alors qu’il visionnait un film d’action à 3h de matin, Arouna entend des cris dehors. Il sort, et que voit-il ? Son ex-copine…euh…son ex-cliente en train de sa battre. Il est torse nu, mais il court quand même séparer la palabre.
-Et je suis retourné regarder mon film, Mme la juge, car j’étais torse nu, explique-t-il à la barre.
L’ennui, c’est qu’après la rixe, la jeune fille affirme avoir perdu son téléphone et la somme de 10.000 Fcfa.
-Ce n’est pas vous qui les avez pris ?
-Non, nie Arouna.
La juge est quand même étonnée.
-Mais, c’était votre ancienne copine, vous avez affirmé qu’il y a longtemps que vous ne vous étiez pas vus pourquoi étiez-vous pressé de partir alors, c’étaient les retrouvailles. Vous n’étiez pas content de la revoir ?
Arouna grimace.
-Elle avait déjà un copain.
-C’est elle qui vous a quitté ?
-Non, c’est moi qui l’ai quittée.
-Pourquoi ?
-C’est que…elle se vend souvent.
-Elle se vend?
Il explique qu’elle se prostitue.
Le tribunal semble touché par cette histoire.
-Alors, c’est votre copine ou votre…ancienne cliente, demande la juge.
Arouna est gêné :
-On peut dire que c’est mon ancienne cliente.
Le public s’impatiente : il faut revenir à nos moutons. En l’absence de la plaignante, le procureur explique que cette affaire est louche. La plaignante était allée chercher de l’argent chez son copain à 3h du matin, et c’est cet argent qu’Arouna aurait piqué en route, en plus du téléphone. Pourquoi c’est à 3h du matin qu’elle va chercher de l’argent chez son copain? Arouna est relaxé au bénéfice du doute.

Mme la juge, vous connaissez Bruce Willis ?
Diallo Seydou aura 20 ans le 15 décembre prochain. L’ennui, c’est qu’il risque de les fêter au bagne d’Abidjan, s’il ne convainc pas le tribunal du Plateau, ce vendredi 12. Il est accusé de vente de CD (compact disc) piratés.
-Je ne reconnais pas les faits, Mme la juge, répond-il à la barre.
-Mais, vous êtes vendeur de CD, lui dit la magistrate.
-Non : je vends des vêtements à Marcory, pas des CD.
Surprise, la juge observe son dossier. Comment est-ce possible qu’on se soit trompé sur la profession du prévenu. Elle demande au procureur s’il y a des scellés. Il n’y en a pas. Ce n’est pas trop grave, elle revient à l’accusé :
-On vous a arrêté avec des CD.
-Oui, reconnaît Seydou. J’avais trois CD : un film nigérian, Scarface (un film d’Al Pacino) et Ong bag (un film karaté de Tony Jaa)
Scarface et Ong bag ? la juge n’y comprend rien:
-Quoi ?
-Ong bag, reprend le prévenu, c’est un chinois !
Bon. Tout ceci commence à donner des migraines au tribunal, surtout que le procès verbal qu’elle tient est un fouillis. Diallo Seydou est relaxé pour délit non établi.

Dis-moi quel film tu regardes, je te dirais qui tu es !
Après la relaxe de Diallo Seydou, Koné Ibrahim également accusé de vente de CD piratés, a dû se dire : tiens, moi aussi je vais embrouiller le juge avec les noms de mes films.
-Vous êtes accusé de vente de CD piratés, devant le procureur vous avez reconnu les faits, aujourd’hui, que dites-vous ?
-Je ne reconnais pas les faits, Mme la juge, nie-t-il. J’étais allé acheter des CD à Adjamé, à l’arrêt du bus.
-A quelle heure ?
-Je ne m’en souviens plus.
-Eh bien, donnez-nous une fourchette.
Zut ! Il n’a pas apporté de fourchette sur lui, ça l’aurait plutôt arrangé s’il faut donner une fourchette à la juge pour être libéré.
-Euh…
Vu qu’il ne comprend pas, la magistrate reprend :
-c’était vers quelle heure ?
-7 heures.
Le procureur lui demande :
- Quel film avez-vous acheté ?
Il cite les noms de plusieurs films puis ajoute :
-Kirikou.
La juge est surprise :
-Tu regardes Kirikou, toi ?
« Eh bien ! Qu’est-ce que vous croyez ! », semble se dire le prévenu.
-Et j’avais aussi payé Jack Bauer, Prison Break. Tout ça à 7.000 Fcfa.
Son histoire n’a pas convaincu le tribunal. Le procureur a estimé qu’il ne pouvait dépenser 7.000 Fcfa sur des CD alors que son loyer coûte à peu près la même somme. Ce sera « prison break » pour Koné Ibrahim : il est condamné à 15 jours fermes.

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