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Économie Publié le jeudi 25 février 2010 | L’expression

Délestage électrique dans les entreprises

Contraintes de réduire leur production et de ne pas respecter les délais de livraison du fait des coupures intempestives d’électricité, les entreprises ivoiriennes seront confrontées à une baisse de leurs marges bénéficiaires.
Les marges bénéficiaires en baisse
Les entreprises présentes en Côte d’Ivoire durement touchées par 8 années de crise sociopolitique sont loin de se relever. Le pays plongé dans le noir depuis le 1er février, industries, commerces et autres établissements tirent le diable par la queue. Ce mardi 23 février, il est 10 heures 30 à la zone industrielle de Koumassi. Cet endroit d’ordinaire bruyant baigne dans un calme. On n’entend pas le ronronnement des machines. Les portails des grandes bâtisses qui servent de fabriques de chaussures plastiques et de savon qui sont habituellement fermés sont entrebâillés. La chaleur a contraint les vigiles à entrouvrir ces portes. A Mak-Plast, une fabrique de sandales, l’usine ne fonctionne désormais qu’un jour sur deux. En fait, depuis que le pays est confronté à une avarie d’électricité, le courant est interrompu quatre jours par semaine dans cette zone, à en croire Doumbia Amadou, directeur technique de Sotici (Société de transformation industrielle de Côte d’Ivoire), spécialisés dans la fabrication de tubes Pvc. Une situation difficile pour ces entreprises dont la majorité n’est que des Pme (Petites et moyennes entreprises). Disposant de peu de ressources, elles ne peuvent s’offrir de groupe électrogène. Nombre d’entre elles n’ouvre donc que lorsque la fourniture d’électricité est assurée. Pour Hassan, gérant d’une fabrique de savon, le délestage provoque évidemment une énorme perte. Sans dire plus, l’homme, trempé de sueur car enfermé dans un bureau sans climatisation, lance qu’il est obligé de réduire sa production. Tout comme Hassan, les responsables de Mak-Plast ont considérablement réduit leur production. Cette entreprise qui produisait 4500 sacs de 30 paires de sandales a vu sa production réduite de moitié. Un énorme manque à gagner dont les responsables ne veulent parler. Mais, au dire d’un employé qui a requis l’anonymat, le prix d’un sac de chaussures oscille autour de 12.000 Fcfa. C’est donc 27 millions Fcfa qu’elle perd mensuellement si l’on s’en tient aux propos de ce dernier. A la Sntci, si le responsable administratif, Bella Kouakou Venance, se targue de disposer d’un groupe électrogène qui leur a coûté 3,2 millions Fcfa à l’achat, il reconnaît toutefois que les coupures intempestives de courant engendrent des dépenses supplémentaires et imprévues dans le budget 2010. «C’est certain, affirme-t-il, que les marges bénéficiaires ne feront que baisser car l’entreprise doit acheter du carburant pour faire fonctionner son groupe électrogène». Le directeur technique de Sotici déplore la même situation même si son entreprise est l’une des plus grandes de la zone industrielle de Koumassi. Le groupe électrogène de 900 Kva (Kilovoltampère) dont l’usine dispose, ne permet pas d’alimenter toutes les machines, selon Doumbia Amadou. Conséquence: certains ateliers sont fermés depuis le 1er février. «Cette situation nous a contraint à réduire notre capacité de production de 50%. En outre, nous ne pouvons plus respecter les délais de livraison. Le personnel des ateliers qui sont fermés a été réaffecté dans les autres services. Quant aux journaliers, nous ne pouvons plus en engager. C’est une perte énorme », déplore-t-il. Selon lui, l’utilisation d’un groupe électrogène n’est pas rentable. Il explique que son coût au KWh est deux fois plus élevé que celui de l’électricité. Les coupures intempestives ont d’autres conséquences beaucoup plus graves. Doumbia Amadou révèle que lorsque les machines s’arrêtent brusquement du fait d’une coupure de courant, le taux de rebut de tubes est plus élevé. Et les moteurs des machines prennent un coup. Pour l’entreprise qui ne souhaite pas perdre sa clientèle de la sous-région, l’’achat d’un deuxième groupe électrogène de 900 Kva s’impose. Mais, avec la hausse du coût du carburant, ce sont des charges supplémentaires auxquelles elle doit faire face. «Heureusement que nos clients de la sous-région sont compréhensifs. Ils sont informés de la situation que la Côte d’Ivoire traverse», se console le directeur technique de la Sotici. La situation n’est guère reluisante pour les chefs d’entreprises de la zone industrielle de Yopougon. Elle est beaucoup plus inquiétante car des usines de production de produits laitiers, des biscuiteries et autres industries agroalimentaires y sont installées. Toutes nos tentatives pour connaître les pertes engendrées par les coupures d’électricités sont restées vaines. Aucun chef d’entreprise n’a voulu se prononcer sur le sujet.

Nimatoulaye Ba
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