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Société Publié le samedi 27 février 2010 | L’expression

Pénurie d’eau à Angré - 20 litres vendus à 500 Fcfa

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit l’adage. Avec la pénurie d’eau qui sévit dans le quartier d’Angré depuis plusieurs jours, T. Ferdinand et son ami Olivier M. ont eu l’idée de s’acheter des futs de 20 litres qu’ils remplissent d’eau avant de revendre leur contenu à 500Fcfa. Mercredi, dès 10 h, ils se sont installés au parking de l’immeuble Baffo non loin du dispensaire d’Angré. «Il y a régulièrement pénurie d’eau à Angré. Mais il faut dire que depuis dimanche dernier, la situation est devenue très grave. Il n’y a pas d’eau toute la journée, et c’est généralement entre une heure et 4h du matin que l’on peut voir l’eau couler dans le robinet. Quand vous ratez cette heure, il faut attendre le lendemain pour espérer remplir un seau d’eau. Et vu les longues queues, nous avons décidé de faciliter la tâche aux personnes qui sont pressées et qui n’ont vraiment pas le temps de faire ces longues files. Nous avons acheté les fûts, avons passé des heures dans les files pour elles, donc il faut qu’elles payent», explique Ferdinand, qui semble être l’homme à avoir émis cette idée. Au même moment, une dame ayant l’air très pressé s’approche de la marchandise. Bien que n’étant pas d’accord avec le prix qui lui est proposé, elle descend de son véhicule avec un récipient dans lequel Ferdinand déverse le contenu de son fût avant de faire descendre un autre d’un pousse-pousse stationné à quelques mètres d’eux et contenant encore une dizaine de fûts. A l’arrière de ce ‘’marché à eau’’, précisément sur la voie longeant l’ex-marché Cocovico, se tiennent de longues files généralement occupées par des filles de ménage. Pour ces jeunes filles, l’attente sous le soleil n’est pas facile. «Certaines filles sont arrivées avec plusieurs fûts à remplir. Et le responsable de ce robinet qui a encore la chance de couler ne cherche que son argent. Pour lui, peu importe le nombre de fûts apportés. Pourvu qu’on lui donne son argent. Tout cela nous fait perdre du temps. Je suis arrivée là depuis 10h et j’étais parmi les 20 premières. Mais il est 12h passées et je suis encore là. Je crois qu’il faut que les gens mettent un peu d’ordre dans ces lieux de vente d’eau, sinon certaines filles font n’importe quoi», explique Sylvia N. qui est aussitôt rejoint par sa patronne qui a dû se rendre sur les lieux pour voir les raisons du retard de sa servante. Pour cette jeune dame, ces interruptions sans raison doivent cesser. «Nous ne pouvons quand même pas habiter dans un quartier de haut standing et vivre de la sorte. Finalement quelle est la différence entre les populations d’Abobo derrière rail et nous ? Actuellement nous sommes obligés de nous laver une fois par jour. C’est compliqué avec ce temps de chaleur. Il faut que cela cesse», lâche G. Estella, très en colère. Mais en attendant que cette situation change, les populations d’Angré ne dorment que d’un œil, guettant l’arrivée de l’eau dans les robinets.

Touré Yelly
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