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Société Publié le vendredi 5 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Gestion du grand délestage / Les populations de Soubré très en colère : “Nous avons mal, nous voulons du courant et de l`eau”

Les populations du département de Soubré ont crié leur colère mercredi dernier aux responsables de la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie), Mathias Kouassi, Secrétaire général et Eugène Zadi, directeur général adjoint (Dga) et le préfet Georges Gombadji Gueu. Au cours de cette rencontre d'explication sur les raisons du déficit énergétique qui s'est déroulée au centre culturel Charles Bauza Donwahi de Soubré, élèves, parents, travailleurs…ont décrit les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent depuis l'annonce officielle le 12 février 2010 du grand délestage par l'Etat de Côte d'Ivoire représenté par le ministère des Mines et de l'Energie : non respect de tranche de coupure, manque d'eau potable du fait de l'interruption du courant (certaines populations sont contraintes de boire de l'eau de puits), passage de la nuit à la belle étoile, mauvaise conservation des produits halieutiques, de la viande...grande insécurité.
Ces informations livrées aux dirigeants de la Cie ont été précédées d'une communication sur les raisons profondes et souvent ignorées par la grande majorité des populations dont les élèves. (La preuve en a été donnée). Mathias Kouassi, Secrétaire général de la Cie, a indiqué en introduction que "le secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire fonctionne en situation déficitaire depuis 2006. Le déficit s'est aggravé en 2007-2008 de 18h à 23h, donc aux heures de pointe…" Faisant le point du secteur en 2009, il a notifié que "sur 1210 Mw (comme puissance installée), 859 Mw (puissance disponible), la demande nationale aux heures de pointe était de 876 Mw d'où un déficit de 17 Mw à combler. Et c'est dans cette "galère énergétique" qu'une avarie (une panne) est survenue le 22 décembre sur l'alternateur de la Tag2 d'Azito. Le délestage s'imposait à la Côte d'Ivoire" qui n'a pas investi à temps. Mathias Kouassi a expliqué aux populations les différents rôles dans le contrat d'affermage qui lie l'Etat ivoirien à la Cie. "Dans ce contrat, l'Etat représenté par plusieurs structures dont l'Anaré, la Sopie, la Sogepe…) définit la stratégie de développement ; fixe le prix de l'électricité ; planifie et réalise les investissements de renforcement ; régule le réseau. La Cie exploite le réseau ; entretient les installations et s'occupe des services clients". En clair, cette crise de l'électricité est du fait de l'Etat de Côte d'Ivoire qui n'a pas respecté ses engagements contenus dans le contrat. Il a donné l'exemple de la centrale d'Azito, de Ciprel…, des producteurs indépendants construits par le régime du président Henri Konan Bédié qui ont permis de faire face à une éventuelle crise de courant. Depuis 10 ans, selon Mathias Kouassi, aucune structure n'a été réalisée pour la production d'électricité. Mais il faut faire face à cette situation difficile.

Difficultés de
gestion du délestage
Le manque d'énergie suffisante (-150 Mw avec la panne d'Azito), a contraint à la prise de mesures par la Cie pour faire face à la crise. Ce sont entre autres dispositions le report au 2e semestre 2010 des travaux d'entretien des groupes de production Ciprel, Azito… ; fonctionnement au combustible liquide pour compenser le déficit de gaz ; achat d'énergie électrique produite par la centrale de la Sir (5 Mw) ; importation d'énergie du Ghana (25 Mw) ; réalisation d'économie d'énergie sur l'éclairage public ; location en urgence de groupes de production ; sensibilisation des populations…
La fin du délestage prévue pour fin mai 2010, il s'impose une gestion devant prendre en compte certaines données : la préservation du tissu économique, industriel (pour permettre à l'Etat de continuer de percevoir ses recettes), le maintien du courant dans les stations de la Sodeci pour éviter les coupures d'eau…Trois (3) périodes de coupure ont été arrêtées : 1h-8h ; 8h-18h et 18h-1h.
La gestion du délestage ne semble pas aussi facile comme l'a noté le Sg de la Cie. Il y a le retard d'investissements, mais à côté, il y a la grande fraude sur le réseau, le vandalisme, la violence contre les agents de la Cie et bien d'autres problèmes dont le manque de comportement économique d'utilisation en matière d'énergie, qui rendent la gestion de cette période périlleuse.
A ce niveau, devant les interrogations "non fondées" de certaines personnes, le Dga, Eugène Zadi, a révélé ceci : "Nous n'avons pas autant les mains libres dans la gestion du délestage. Ce n'est pas tout qu'on peut dire et qu'on doit dire sur la place publique. Nous comprenons les élèves, les populations, les commerçantes. Après la publication d'un programme de délestage, la Direction générale de la Cie a reçu une demande d'explication de la Direction générale de l'Energie….Je voudrais que les populations se calment afin que dans la solidarité, nous trouvions une solution à cette crise. Nous espérons pouvoir davantage communiquer sur le délestage puisque le Premier ministre a mis à notre disposition son service de communication pour qu'on puisse travailler dans un groupe (Gtcom). Le préfet a exhorté les populations et singulièrement les élèves de la Fesci qui projetaient une marche ce mercredi à rester calmes pour que dans la solidarité, une solution puisse être apportée à tous. Il a remercié la Cie pour sa communication qui, ont reconnu beaucoup de personnes ce jour, a permis de lever de nombreux points d'ombre. Et situer les responsabilités dans la création de cette malheureuse situation.
Parfait Tadjau
Envoyé spécial à soubré






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