Chr de Yamoussoukro/ Groupe électrogène en panne - Déjà quatre morts annoncés

Il tente de supporter la douleur, mais l’émotion est forte. Sous ce visage endurci, coulent quelques larmes qui laissent transparaître le désespoir de ce jeune homme qui vient de perdre sa sœur. «Ma sœur est morte lors d’une intervention, juste quelque temps après la coupure d’électricité. Je ne suis pas médecin mais, je sais que c’est que sa mort est liée à cette situation. Les médecins refusent de le dire, mais c’est tellement clair que nous n’avons pas besoin qu’ils nous expliquent quoi que ce soit. Et dire que nous sommes à Yamoussoukro, la ville du premier président de la Côte d’Ivoire. On n’aurait jamais pu penser à cela. Mais malheureusement tout est possible aujourd’hui dans ce pays», confie S. Faustin en pleure. A l’hôpital de Yamoussoukro, l’imprévu s’est malheureusement produit. Le groupe électrogène de cet hôpital a lâché. Il est en panne depuis le dimanche dernier. Une situation dont les malades paie le lourd tribut. Déjà, l’on a enregistré 4 morts. Et dame Ahou est une parente d’un des patient décédé. Encore sous le choc du décès de son cousin, elle parvient tout juste a lâché quelques mots. «C’est mon cousin qui est décédé. Je notre seulement que le décès a eu lieu dès qu’il ya eu interruption de l’électricité », laisse t-elle entendre la voie encore étreinte par l’émotion. Du coté de la direction de cette structure sanitaire, l’on refuse pour l’instant de lier les morts au délestage. «On a un sérieux problème, je suis peiné de le dire, mais il faut reconnaître que le groupe est en panne depuis quelques jours, mais je ne peux pas affirmer que cela soit à la base des décès des malades, sincèrement j’ai des remords face à la situation, il faut que l’Etat nous vienne en aide...» a avoué le premier responsable du Chr, Dr Koffi Assérè Kouamé. Certains médecins sous le sceau de l’anonymat, sont plus réalistes. Pour eux, ces morts sont à coup sûr liés au délestage.
«Le groupe est en panne il y a plusieurs jours. Il faut qu’on soit clair, cette histoire n’arrange personne. En pleine opération s’il y a coupure d’électricité, il n’y a rien à faire, le malade ne peut plus être sauvé. Pour un malade qui trépasse dans ces situations peut-on dire qu’il n’y a pas de lien entre l’interruption d’électricité et sa mort ? Soyons juste. Ces morts auraient pu être des parents de chacun de nous. Ayons la crainte de Dieu et reconnaissons les faits. Aujourd’hui tout le monde est gagné par la peur. On demande à l’Etat de faire face à la situation», plaide un des médecins sous le sceau de l’anonymat. La réparation de cet appareil selon les médecins coûte 4 millions. «Mais ce n’est rien pour sauver des vies humaines» reconnait un autre médecin. En attendant que cette panne du groupe soit réparée, Dr Koffi révèle que la Caritas leur a offert un petit groupe qu’ils pourront installer seulement à la gynécologie pour pouvoir alimenter tout l’hôpital. Et les autres services, comment fonctionneront-ils ? Dieu seul pourra répondre à cette préoccupation.


Hortense Kouamé Lou