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Économie Publié le mercredi 24 mars 2010 | Nuit & Jour

Contre performance de la Douane - Le FMI interpelle les autorités ivoiriennes

La seconde mission d’évaluation du programme économique a séjourné à Abidjan du 04 au 19 mars dernier. Le rapport de ladite mission a été détaillé hier lors d’une conférence de presse par le représentant local du FMI, Philippe Egoumé. Profitant de cette occasion, ce dernier a remercié le ministre Charles Diby Koffi, pour la franchise avec laquelle, l’Administration financière a échangé avec l’émissaire des bailleurs de fonds.

« Nous félicitons et remercions le ministre Diby Koffi et ses collaborateurs parce que le travail en cours n’est pas facile. Nous apprécions la qualité du travail qui est fait, ainsi que la franchise avec laquelle lui et ses collaborateurs travaillent avec les missions du FMI ». C’est par cette note de satisfaction que le représentant du FMI a débuté sa conférence de presse d’hier à Abidjan. S’exprimant sur le rapport de la récente mission d’évaluation du programme en cours, Philippe Egoumé a exprimé les préoccupations du Fonds monétaire international (FMI) au sujet des reformes élaborées dans le cadre de l’initiative PPTE. « La Côte d’Ivoire opère une avancé majeur dans la droite ligne du point d’achèvement, parce que les autorités respectent leurs engagements. Notamment au niveau des dépenses pro-pauvres, et celles liées à la sortie de crise », a ensuite précisé Philippe Egoumé pour qui, ‘’les choses se sont bien déroulées en 2009’’. Le représentant du FMI a surtout expliqué le contexte dans lequel l’économie ivoirienne a évolué en 2009 pour aboutir à un taux de croissance de 3,8%, ‘’une bonne progression’’, selon lui.

La partie cachée de l’iceberg

Certes, la gestion des finances publiques et du programme économique bénéficient d’un satisfécit unanimement affirmé par l’ensemble des composantes de la communauté financière internationale. Il existe néanmoins des facteurs bloquants toujours décriés, sur lesquels le représentant du FMI ne s’est pas tu. « Au niveau de la Douane, les collectes ne correspondent pas à l’évolution de l’activité économique », a d’abord regretté Philippe Egoumé, avant de souhaiter : « Nous considérons cette contre performance comme un accident, espérant que quelque chose sera faite ». Le conférencier a lors expliqué comment des efforts ont été faits pour contourner cette baisse de rendement de la Douane. Après avoir révélé que ladite contreperformance a coûté à l’Etat ivoirien 130 milliards de FCFA, le représentant du FMI a lancé le cri d’alarme suivant : « la contreperformance de la Douane s’explique par des raisons objectives, mais aussi par d’autres raisons que les autorités doivent analyser », a-t-il alors asséné. Philippe Egoumé s’est par la suite indigné que la masse salariale représente 43% des recettes fiscales, là où les textes de l’UEMOA exigent seulement 35%. « La masse salariale doit se situer dans un cadre qui permette à l’Etat d’assumer les autres dépenses. Il faut calibrer les choses pour que les ressources de l’Etat n’aillent pas dans un seul sens », a donc préconisé Philippe Egoumé, avant d’affirmer : « le recensement des fonctionnaires et l’élaboration d’un fichier référentiel unique permettront de savoir si ceux qui sont payés travaillent effectivement pour l’Etat ». La mise en place des tribunaux d’affaires afin de rassurer le secteur privé et le règlement du déficit au niveau de l’électricité afin de prévenir d’éventuels délestages ont aussi attiré l’attention du représentant du FMI pour qui, « il faudra plusieurs années d’une croissance si positive, pour éradiquer la pauvreté ». La masse salariale élevée et les mauvais résultats de la Douane, sont donc la partie cachée du lumineux iceberg que constitue la gestion des finances publiques et du programme économique. Ainsi exprimées par les bailleurs de fonds eux-mêmes, les craintes liées à ces chapitres seront certainement prises au sérieux, afin que les bons résultats de Charles Diby ne soient pas un coup d’épée dans l’eau.

Franck Boyo

Légende : La lune de miel entre la Côte d’Ivoire et ses bailleurs de fonds sera de courte durée, si une solution radicale ne règle pas le cas de la Douane.
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