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Politique Publié le vendredi 2 avril 2010 | Nord-Sud

Seydou Ouattara, Fn, à propos du désarmement : “Amani N`Guessan dit qu`il y aura la guerre si…”

Les propos mis en ligne, hier, par www.fninfo.ci, et dont nous vous proposons de larges extraits, du commissaire principal Seydou Ouattara, porte-parole militaire de l'ex-rébellion, révèlent l'ampleur de la discorde entre elle et le camp présidentiel.


Pourquoi le ministre Amani N'Guessan a-t-il proposé aux FaFn de sortir de l'Apo ?

Après la signature des décrets, Amani N'guessan a dit qu'il allait affecter tout le monde. Il y a eu des personnes bien indiquées pour lui rappeler que ce n'est pas de cette façon qu'il faut comprendre les choses. Parce que les deux armées doivent coexister jusqu'à un mois après l'élection du président de la République et que c'est à l'issue de celle-ci que la réunification de l'armée va se faire. Le Cci (Centre de commandement intégré, Ndlr) permet la réunification, mais il ne fait pas la réunification. Il permet aux deux forces ex-belligérantes de travailler ensemble, de se connaître et de se faire confiance. Le ministre Amani a toujours voulu cette façon de faire. Je ne sais pas ce qui le motive en nous invitant à sortir de l'accord de Ouagadougou. Il n'est pas à sa première tentative. Il dit aux éléments des Fafn de désarmer, les Fds appartenant à l'armée des FN réintègrent les Fanci qu'on transforme ainsi en une armée réunifiée. On touche un peu les textes pour la nouvelle armée. Evidemment c'est une proposition trop simpliste pour nous. Il a dit, si on reste dans l'orthodoxie de l'accord politique de Ouagadougou, il y aura une guerre.


Qu'est-ce qu'il entend concrètement par sortir de l'accord de Ouagadougou et quel est le schéma de sortie de crise qu'il propose ?

Vous savez, l'accord est précis. Le désarmement des deux forces ex-belligérantes, dans l'esprit du commun des mortels, c'est simplement déposer les armes et retourner d'où on vient. L'Apo, lui, est explicite puisqu'il vous renvoie aux accords militaires regroupés dans le plan conjoint des opérations (Pco). Mais, le ministre a une autre logique des choses. Pour lui, les Fds au sein des Fafn réintègrent l'armée du sud et on reprend les textes de l'ancienne armée pour en faire une nouvelle armée. Donc dans cette logique, si on sort de l'orthodoxie de l'accord, il pourra mettre en exécution son plan. Mais si on y demeure, ce sera impossible pour lui d'appliquer cela. Mais nous, on est obligé d'être dans la posture du Pco qui dit qu'il faut rester, coexister, cohabiter, et enfin, se réunifier deux mois après le président élu.



Des éléments FN agissent en hors-la-loi, selon le ministre, dans les unités du Cci ; qu'en est-il exactement?

Cela nous étonne ! Il sort carrément de l'Apo parce que le ministre de la Défense n'est pas dans l'accord politique de Ouagadougou. L'orthodoxie de l'APO n'est pas son fort. Il n'en veut même pas. Dire les choses de façon aussi simpliste, c'est grave. Des éléments de Bouaké sont affectés à Bouna et selon un décret ils doivent être payés à 50.000 Fcfa le mois, pour prime de présence. Pendant 4 mois, l'élément est là-bas sans aucune ressource, pensez-vous que c'est aussi facile de continuer à travailler dans de telles conditions ? Si l'accord de Ouagadougou est une loi alors ceux qui ne vont pas respecter cette loi sont des hors-la-loi. Mais vous-même en tant que ministre du gouvernement de sortie de crise, que faites-vous pour que les 50.000 Fcfa soit payés. Parce que, lorsque les éléments sont allés le voir, le ministre Amani a dit qu'il a joué sa partition. Et que la faute incombe au ministre de l'Economie et des Finances qui n'a pas joué son rôle. Et la solidarité gouvernementale ! Où la mettent-ils ? Il ne faut pas dire les choses de façon simpliste et implicitement faire croire que les autorités des Forces nouvelles n'ont pas la mainmise sur les éléments. Ce n'est pas vrai. Parce que, dans son ancien lieu de travail, l'élément des Fn percevait quelque chose. Quand on le déverse dans le Cci, il perd cet avantage au profit des 50.000Fcfa soutenus par le décret signé du président de la République et qui ne sont pas versés.



Les précisions que vous faites ces jours-ci sur le désarmement des FN sont, dit-on, contradictoires avec celles du chef d'état-major des FaFn…

Il n'y a pas eu de contradiction. Le texte dit clairement que le désarmement se fait un mois avant la date fixée pour l'élection présidentielle. Mais la tendance du camp présidentiel c'est de dire que le désarmement se fait un mois avant la date à fixer pour les élections présidentielles. C'est la préposition « à » qui gêne, de sorte que quand tu écoutes bien ce qu'ils disent, il faut que le désarmement se fasse. Mais quel désarmement ? Parce qu'il ne parle pas du PCO, ce pour quoi les militaires sont d'accord. Ils parlent du désarmement comme le comprend le commun des mortels. Ils ne savent même pas que c'est la date fixée pour les élections qui permet d'observer que les deux forces ex-belligérantes sont regroupées effectivement un mois avant. Après avoir fini la palabre de la double dissolution du gouvernement et de la Cei, tout le monde s'attend à ce qu'on mette en place une politique pour définir la date des élections. Et c'est pour contrer cela qu'on a fait ressurgir ce débat puéril de désarmer avant les élections. Ce n'est pas un préalable, c'est même une contrainte (...)



Que répondez-vous aux accusations du camp présidentiel, selon lesquelles les FN n'ont pas protégé les bâtiments administratifs et les résidences d'autorités en zones Cno lors des manifestations à la suite de la dissolution du gouvernement et de la Cei?

Il est bon de rappeler que l'APO notamment le 4ème accord complémentaire en son titre 3, concernant la restauration de l'autorité de l'Etat et du redéploiement de l'administration à son article 8 alinéa 3, dit clairement que pour favoriser la réouverture des tribunaux et la sécurisation de l'ensemble du processus électoral, les deux parties mettent à la disposition du Cci des éléments conformément aux dispositions de l'article 5 du 3ème accord. Selon cet article, les forces de police et de gendarmerie déployées par le canal du Cci, y compris les 600 de l'accord de Pretoria, doivent assurer la sécurité de l'ensemble du corps préfectoral et les services techniques déployés. C'est sur cette base que des administrateurs ont estimé qu'il n'était plus normal que les commandants de zones et leurs éléments puissent assurer la sécurité dans les zones. D'autres mêmes sont allés réclamer des gendarmes pour assurer leur sécurité en tant que garde du corps.

Lorsqu'est survenue la dissolution du gouvernement et de la Cei, il y a eu des manifestations, le Cci était bel et bien déployé sur le terrain. A Bouaké, par exemple, les éléments du commissariat du Cci étaient déployés autour et dans l'enceinte du palais de Justice. Mais il y a eu des grabuges à la direction régionale de la Cie (Compagnie ivoirienne d'électricité). C'est lorsque vous analysez un peu la défaillance du Cci à intervenir et à maintenir l'ordre que vous vous rendez compte qu'ils ont été déployés sans le minimum. Et donc, c'est lorsque ces grabuges ont été constatés qu'il a été fait réquisition au commandant de zone pour assurer la sécurité. Et d'ailleurs, c'est par téléphone qu'il a été informé. C'est après son intervention qu'il y a eu l'accalmie. Il faut que les gens s'imprègnent de la réalité avant d'accuser. Il ne s'est pas passé une inertie de la part des Fafn, pour ne pas intervenir pour le maintien de l'ordre. Le maintien de l'ordre incombe au Cci (...)

Source : www.fninfo.c
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