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Politique Publié le mercredi 7 avril 2010 | Nord-Sud

Koffi Mouroufié, le fédéral Fpi de Bondoukou, à propos du désarmement : “Les élections auront lieu quand les conditions seront réunies”

Kouadio Koffi Mouroufié, le fédéral Fpi de Bondoukou, s'est exprimé sur l'actualité politique. Il souhaite une sécurité garantie partout sur le territoire national pour chacun des candidats à l’élection présidentielle avant la tenue des élections.


•Pourquoi le camp présidentiel veut-il radier des personnes de la liste électorale sur la simple base de témoignages?
Dans tous les pays de droit du monde, les témoignages font foi de preuve. Sinon, pourquoi aurait-on besoin de témoin au tribunal. Je crois qu'il faut arrêter la mauvaise foi.

•Le camp présidentiel ne serait-il pas incapable d'apporter les preuves à ses accusations ?
Vous me demandez d'aller attraper quelqu'un pour lui soutirer des preuves?

•Comment voulez-vous alors que le tribunal prononce la radiation?
Il y a eu des cas de fraude avérée à Malaga, dans mon village où une Béninoise a quitté le village pour se rendre à Sapli et se faire établir un jugement supplétif.

•Elle s'est sans doute fait naturaliser sans que vous ne le sachiez.
La naturalisation ne se fait pas dans le dos des habitants du village où l'on réside. La procédure de naturalisation part du village. Car, il sera amené à se prononcer sur la question pendant les enquêtes de la gendarmerie, avant que le président de la République ne signe le décret de naturalisation.

•Y a-t-il eu des cas de fraude à Bondoukou ?
A Bondoukou, les cas de fraude sont nombreux. Quand l'opposition nous dit d'utiliser uniquement des actes de naissance et des jugements supplétifs pour l'enrôlement en sachant très bien les défaillances de l'état-civil ivoirien, on laisse la porte ouverte à la fraude. On ne peut pas constater une fraude massive et ne rien faire. En réalité, tout cela fait partie des stratégies de prise du pouvoir par l'opposition. C'est ce que nous combattons. Des résidents de Bondoukou se sont rendus à Djimini, à une vingtaine de kilomètres de Bondoukou pour se faire enrôler. Quand les habitants du village vont au champ, des personnes partent de Bondoukou pour aller se faire enrôler dans ce village. Un exemple, Kama Dao Issa est de père Kama Kélétigui et de mère Siata Sangaré. Ce monsieur est parti de Bondoukou et va se faire enrôler à Gouméré. Le chef du village de Gouméré ne reconnaît pas cet homme dans son village. Lorsqu'on mène des enquêtes, on se rend compte que c'est un étranger qui se retrouve sur la liste blanche. Lorsque je le dénonce, vous me demandez d'aller fouiller dans ses poches pour sortir sa carte consulaire du Burkina Faso.

•Et qu'avez-vous fait ?
J'ai demandé au chef du village de faire retirer toutes les personnes qui ne sont pas de son village et qui se sont fait enrôler là. En tant que responsable politique, je ne peux pas laisser faire.
•Avec toutes ces preuves, pourquoi ne suivez-vous pas le mode opératoire de la Cei pour dénoncer ces cas de fraude ?
Le mode opératoire nous dit qu'un tiers peut saisir la Cei pour demander la radiation en apportant la preuve. Celui qui accuse une personne sans en apporter la preuve est passible de peine de prison. Tout cela effrayait les populations qui s'abstiennent. Quand on décide de poursuivre l'affaire devant les tribunaux avec nos témoins, les tribunaux réfutent.

•L'Onu a certifié implicitement la liste des 5,3 millions d'électeurs.
Si M. Choi et l'opposition disent que cette liste est définitive, c'est qu'ils sont de mauvaise foi.

•Le camp présidentiel parle, de plus en plus, de croisement populaire.
Quand on est Ivoirien, on n'a pas honte de se présenter dans un centre d'enrôlement pour le confirmer. La transparence des élections nous amène à explorer toutes les voies afin d'éviter des guerres après les élections. Le croisement ne devrait pas en réalité causer problème, si tant est vrai que l'opposition ivoirienne recherche vraiment la transparence. C'est une méthode parmi tant d'autres pour nous amener à apurer la liste électorale.

•L'opposition s'interroge sur la volonté du camp présidentiel à aller aux élections.
La sortie de crise comporte plusieurs étapes. La confection de liste électorale est une étape. L'opposition se focalise sur la liste électorale comme si elle seule pouvait nous sortir de cette crise.

•Cela demeure néanmoins le départ.
La liste électorale définitive ne peut pas résoudre tous les problèmes de la Côte d'Ivoire. Après la liste électorale définitive, il faut réunifier le pays.

•Tout cela avant la présidentielle
Bien sûr !

•Les Forces nouvelles ne sont pas de cet avis.
La réunification du pays est une autre étape avant d'aller aux élections. Comment voulez-vous aller aux élections dans un pays avec deux armées différentes ? L'étape de la réunification du pays s'impose donc avant d'aller aux élections. L'opposition fait croire que si nous avons la liste, nous pouvons aller aux élections. Elle le dit parce qu'elle est sûre d'avoir le soutien des Forces nouvelles. Pour elle, il ne s'agit que de la conquête du Sud. Elle a déjà remporté la conquête du Nord. C'est le pouvoir d'Abidjan qui intéresse aujourd'hui l'opposition. Vous avez vu la maison du Dr Issa Malick brûler. Peut-il aller en campagne dans le Nord dans ces conditions ?

•Autrement dit, l’élection présidentielle n’est pas pour maintenant?
Les élections auront lieu quand les conditions seront réunies. Quand les conditions de paix, de sécurité minimum seront garanties pour chacun sur les 322.000 kilomètres carrés. Il n'est pas normal qu'Alassane soit plus garanti à Ferké que celui de Gbagbo. Il n'est pas normal que le directeur de campagne d'ADO soit plus garanti à Korhogo que Gbagbo. Lorsque les conditions de sécurité seront les mêmes pour Issa Malick et pour Amadou Gon à Korhogo, nous irons au vote.

Jean Michel Ouattara à Bondoukou
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