Offensive dans les présumés bastions du RDR à Dabakala : Malick Coulibaly récupère M’Borla Dioulasso

Mobilisation délirante pour Malick Issa Coulibaly à M’Borla Dioulasso dans la sous/préfecture de Dabakala. C’est le constat, samedi à l’occasion d’une sortie que le directeur national de campagne (DNC) de Laurent Gbagbo a effectuée. Pour un village longtemps présenté comme un bastion imprenable du RDR de Alassane Dramane Ouatara, la joie était immense chez le directeur départemental de campagne (DDC) de Dabakala, Abou Sangolobè Coulibaly, grand artisan de cette mobilisation “extraordinaire” des populations de ce village aussi présenté comme un haut lieu de l'Islam du département de Dabakala. En effet, à l’entrée du village, c’est un arc de triomphe qui est dressé où on peut lire : “Malick, idansé”, traduisez : « Malick soit le bienvenu ». De cet arc, le véhicule de commandement du DNC du président Laurent Gbagbo a été convoyé par une foule nombreuse et compacte. «On veut Malick, on veut Gbagbo», scande la foule. Quand il sort de son véhicule, c'est l'hystérie. Devant la mosquée du village, tous les dignitaires musulmans l’attendent. On peut constater sur les visages, une joie. Celle de recevoir un collaborateur du président Laurent Gbagbo qui est l’un des leurs. C'est-à-dire musulman et originaire du Nord de la Côte d’Ivoire. Malick Issa Coulibaly est conduit par les dignitaires musulmans de Morla Dioulasso pour se recueillir sur la tombe des patriarches, fondateurs du village de M’Borla Dioulasso. Selon M. Bahikoro Oumar, président du comité d’organisation, «ceux qui y sont enterrés, sont des gens qui ont construit le village comme le grand Imam Gramoté Bassérémoni. C’était le plus âgé du village », a-t-il témoigné. A l’en croire, ce lieu est réservé aux invités les plus prestigieux du village afin qu’il puisse aller prendre des bénédictions. Le RDR a fait de l’intox gratuit Pourtant, en février dernier, le journal du RDR -Le Patriote- n’a pas manqué d’écrire dans ses colonnes à l’occasion de la fête musulmane du Maoulid (commémorant l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed) que « Dabakala refuse Malick Coulibaly». Selon Bahikoro, c’est M. Coulibaly Aboubacar, directeur départemental de campagne du RDR à Dabakala qui a diffusé une telle information. Pour lui, « c’est terminé, le temps où nous étions obligés de suivre un seul parti politique. Certes, nous étions RDR, mais, nous avons décidé, nous, la jeunesse consciente de prendre nos responsabilités pour sortir notre village de ses difficultés actuelles. Et pour nous, la seule personne capable de nous aider, c’est le président Laurent Gbagbo », à tranché le président du comité d’organisation. Après, la prière de 13H et une trentaine de minutes de concertation dans la mosquée avec les dignitaires religieux, la délégation du DNC met le cap sur le marché où doit se dérouler le meeting. Ici, l’hymne national est à la fois chanté en arabe et en français. Pour le chef du village, « c’est Dieu qui a voulu que ce jour arrive ». «Votre présence, nous libère, nous soulage et montre que la vérité finit toujours par triompher du mensonge», a poursuivi pour sa part M. Ouattara Bah Karamoko, alias “député”, porte-parole des populations de M’Borla Dioulasso. Autrefois appelé “Zimbabwe”, pour son caractère de village violent, « M’Borla devra être dorénavant appelé Pretoria de Nelson Mandela. Car, nous voulons le développement, le progrès et la modernisation. C’est tout», a ajouté l’orateur. « Nous avons voulu que vous veniez lors du Maouloud, mais Dieu a disposé autrement et a choisi ce jour », a affirmé Abou Sangolobè Coulibaly, le DDC de Dabakala. Pour lui, « M’Borla porte l’espoir en Laurent Gbagbo à travers vous (Malick) ». Quant à Diabaté Bêh, conseillé du DNC, il a dans un malinké (la langue pratiquée à Morla) exécuté avec maestria et qui a suscité plusieurs tonnerre d’applaudissements, instruit dans une communion parfaite, la population sur la nécessité de suivre un homme politique sur ce que ce dernier est capable de faire pour le développement du village et du pays. Et non, pour son ethnie. « Le Nord a beaucoup perdu dans cette crise, a soutenu Diabaté Beh. Ailleurs en Côte d’Ivoire, les enfants vont à l’école alors que chez nous, l’école est en ruine ». Le conseiller de Malick Coulibaly a aussi abordé la question de l’identification. « Quand on dit étranger, il ne s’agit pas des gens du nord de la Côte d’Ivoire comme veut le faire croire le RDR », a-t-il précisé. « Je suis témoin de votre revirement » « Je suis témoin de votre revirement et de ce que vous avez décidé de choisir comme médecin pour traiter votre mal, Laurent Gbagbo », a entamé Coulibaly Malick lorsqu’il monte sur le parloir. Avant d'ajouter « l’accueil délirant dont j’ai été l’objet, montre que ceux qui ont pris leur rêve pour une réalité se sont encore lourdement trompés ». De son aveu, il n’a pu être à M’Borla Dioulasso en février dernier car « nous étions occupés à régler l’affaire Mambé qui a occasionné la double dissolution du gouvernement et de la commission électorale indépendante par le Chef de l’Etat ». Il poursuivra en affirmant qu’il est venu non seulement pour confier la réussite de la mission que le président Laurent Gbagbo lui a confiée à la population de M’Borla Dioulasso mais aussi pour voir la réalité du village que ses fils ont présenté comme souffrant d’un manque de sage-femme, d’une école primaire en ruine, d’un manque criant d’eau potable. « Je serais votre avocat auprès du président de la République », a promis Malick. Abordant l’actualité, il est revenu sur la nécessité de procéder à l’audit de la liste électorale qui, selon le journal proche du Premier ministre Guillaume Soro contient 14. 000 étrangers. « En réalité, les 14.000 ne concernent que la commune d’Adjamé », a révélé le DNC. Il a rassuré en reprenant en compte l’annonce faite par le Premier ministre de faire connaître dès cette semaine, les mesures qui vont booster le processus électoral et la réunification du pays. Le DNC est accompagné dans cette mission, en plus de son équipe habituelle, de l’ex-ministre Timité Hamed et de M. Jabber Bassim, conseiller du Chef de l’Etat. Hier, Malick était à Satama Sokoro où il a achevé sa tournée dans le département de Dabakala.

Coulibaly Zié Oumar
Envoyé Spécial