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Société Publié le lundi 3 mai 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Célébration du 1er mai/ Chômage galopant, taux de développement nul - Les travailleurs de l’UGTCI incriminent la classe politique ivoirienne

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
1er mai - La plus vieille centrale syndicale fait le point de la situation des travailleurs
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Treichville. La Direction de l`UGTCI rencontre sa base à la Bourse du Travail
Comme à l’accoutumé depuis maintenant 48 ans, l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) a organisé le samedi 1er mai 2010 à la Bourse du Travail de Treichville, la cérémonie de la fête du travail. Cette année, la lassitude découlant des incertitudes liées à la sortie de crise et à l’acuité de la crise économique a amené cette centrale syndicale à durcir le ton. Cible visée, l’ensemble des partis politiques accusés de maintenir le pays dans la situation actuelle.

« Dix longues et pénibles années déjà que les travailleurs subissent les effets dramatiques de la crise militaro-politique à rebondissement, dans laquelle la Côte d’Ivoire est embourbée », a d’emblée lâché M. Ebagnerin Joseph, premier SGA de l’UGTCI. Pour lui, cette crise est surtout marquée par des péripéties politiciennes et autres embrouillaminis qui ne laissent nullement entrevoir une quelconque issue de sortie vers la paix. « Pourtant, nous n’avons eu cesse d’interpeller les protagonistes et les acteurs politiques, à l’effet d’impulser une dynamique de recherche de solutions pacifiques et pragmatiques », a-t-il souligné. Pour l’UGTCI, force est de constater que le pays va de mal en pis, et, que le processus de sortie de crise est en panne par la seule et unique volonté des acteurs politiques. Malheureusement pendant ce temps, l’économie s’effondre et les indicateurs de performance enregistrent des niveaux alarmants. A savoir : taux de croissance quasi nul ; chômage galopant (44% de la population active) ; 50% des Ivoiriens vivent sous le seuil de la pauvreté ; hausse anarchique des prix du carburant et des denrées de grande consommation, 750 entreprises sinistrées ; 80.000 emplois perdus et plus de 135 milliards de masse salariale annuelle envolées. L’UGTCI assure qu’un tel tableau est à la base de nombreuses protestations sociales comme la récente grève des transporteurs pour exprimer le ras-le-bol général. «Malheureusement, les pouvoirs publics n’ont tiré aucune leçon de ce vaste mouvement de protestation », a déploré le 1er SGA. Et de s’interroger, s’il fallait désespérer d’un pays victime d’une cascade de crise devant laquelle tous semblent impuissants. Car, pris en otage et défiguré par la crise militaro-politique, cloué au sol par une crise économique et financière aiguë, paralysé par des crises sociales à répétition. Après donc avoir entrepris d’énormes sacrifices pour accompagner les différents processus de sortie de crise, les travailleurs ont souligné « qu’il se sentent trahis et sont habités par des sentiments d’amertume, de chagrin et de rancœur ». Pour eux, il n’est plus possible d’accorder encore du crédit aux promesses des politiciens de tous bords. Face au tango qui leur est toujours servi, les travailleurs ont invité les acteurs politiques de tous bords à libérer le peuple de Côte d’Ivoire abusivement et injustement pris en otage.

O.Guédé

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