Rencontre Bédié-Soro-Badini, hier / Guillaume Soro : “L`immobilisme serait plus mortel que la relance du processus”

Le Premier ministre, Guillaume Soro, et Bouréima Badini, le représentant du Facilitateur burkinabé, ont rencontré hier, pendant près de trois quarts d`heure, Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI) à sa résidence de Cocody. Après la rencontre, Guillaume Soro s`est brièvement entretenu avec la presse.

Monsieur le Premier ministre, de quoi avez-vous parlé avec le président Bédié ?

Nous sommes venus saluer le président Bédié. Cela s`est très bien passé. Nous avons été satisfaits de le revoir. J`imagine que vous vous attendiez que je vous parle d`autre chose.

Bien entendu…
Mais, c`est vraiment tout ce que nous nous sommes dit.

Sérieusement, monsieur le Premier ministre, avez-vous évoqué la question de la marche du RHDP prévue pour le 15 mai prochain ?

Non. Ce n`est pas de cela qu`il est question. Je suis venu voir le président en tant qu`acteur politique, membre du CPC. Vous savez bien que l`urgence ici, c`est d`aller aux élections, de faire la liste électorale. C`est essentiellement la question que nous avons évoquée. Nous avons convenu, et je suis d`accord avec le président Bédié, qu`il faut tout faire pour qu`on ait une liste électorale définitive, et qu`il faut tout faire pour tenir les élections.

Dans quel délai ?

Les délais relèvent de la seule et unique compétence de la Commission électorale indépendante. J`ai remercié le président Bédié pour que le PDCI-RDA, le RHDP accompagnent la Commission électorale indépendante, accompagnent le processus pour que nous allions aux élections. Je pense que le plus important, c`est qu`on se mette d`accord sur les conditions et les critères de la transparence de l`organisation de cette élection. Pour le reste, je pense que les Ivoiriens, nous aimons tous notre pays, nous ferons tout ce qu`il faut, pour que dans le dialogue, qui est un mot cher au PDCI, nous allions aux élections.

Le communiqué conjoint de la CEI et de la Primature fait polémique. Que répondez-vous ?

Vous m`informez. Je pense que le plus important, c`est la volonté de relancer le processus électoral. Mieux vaut qu`en relançant le processus électoral, on ait des avis plus ou moins divergents que nous accordons au fur et à mesure qu`on avance, plutôt que de rester dans l`immobilisme. L`immobilisme serait plus mortel. Vous savez, les partis politiques, c`est l`émulation, la compétition. Ils sont si pressés d`aller aux élections que chaque parti veut gagner l`élection avant le vote. Nous allons discuter avec les uns et les autres et nous irons à des élections apaisées.

Avez-vous évoqué la question des armes d`Anyama ?
Non, on en parlera après. Pas maintenant.

Propos recueillis par André Silver Konan