Ce que les militants attendent

Quand le vin est tiré, il faut le boire. C’est à cela que les militants du RDR et du PDCI-RDA, malgré les grincements de dents, s’attèlent présentement après la décision de report de la marche prévue pour ce samedi 15 mai. « C’est difficile à digérer. Mais nous faisons confiance à nos leaders. Ce n’est donc que partie remise », ne cessent-ils de répéter. Raisonnement sage, qui démontre une fois de plus la grande maturité des militants de l’opposition ivoirienne. En acceptant de se soumettre à la décision de report de la marche, les partisans du RDR et du PDCI-RDA, ils réaffirment ainsi la grande confiance qu’ils ont toujours eue en leurs leaders. C’est un crédit qui repose sur du solide. Et que rien, encore moins personne, ne peut altérer aussi facilement.
Après donc les passions exprimées ici et là -de façon légitime d’ailleurs- les militants du RHDP sont aujourd’hui disposés à prendre de la hauteur et affronter les réalités. Cependant, ils ne cachent pas pour autant leurs attentes vis-à-vis de leurs dirigeants. De Ouattara et Bédié, les militants du RDR et du PDCI n’attendent véritablement que deux choses essentielles. D’abord, des explications. En effet, les militants veulent savoir ce qui s’est réellement passé pour qu’on en arrive à cette décision in extremis. Et la conférence de presse animée hier par le président Henri Konan Bédié va bien dans ce sens. Mais, comme cela a été fait récemment dans le cadre de la mobilisation pour la marche, ils souhaitent que des missions d’information et d’explication soient organisées dans les prochains jours. Comme seconde attente, les militants souhaitent un retour très rapide de la cohésion au sein de la coalition des Houphouëtistes, le RHDP. « Ensemble, nous devons réussir à sortir de cette situation encore plus soudés que jamais », clament aussi bien les militants du RDR et du PDCI-RDA que ceux de l’UDPCI et du MFA. Selon eux, c’est à partir de cette union sacrée que les « enfants » d’Houphouët Boigny pourront enfin réaliser le rêve des Ivoiriens dans leur ensemble. C’est-à-dire arracher, par des élections, la Côte d’Ivoire des griffes de la mauvaise gouvernance du régime FPI. Et permettre ainsi aux compétences du RHDP de la sortir de la saignée économique et la remettre sur les rails du développement et du progrès.

Diawara Samou