Liste blanche : Pdci, Fpi, Rdr, divisés

Après le contentieux de la liste grise, place logiquement au contentieux de la liste blanche. Mais selon que l`on se situe du côté de la Commission électorale indépendante (Cei), de la société civile ou des partis politiques, on interprète différemment la suite.

Aucune ligne n`a, semble-t-il, véritablement bougé. Car, au moment où s`achève le contentieux de la liste grise, rien n`indique que le consensus tant recherché par le chef du gouvernement, Guillaume Soro pour relancer la machine électorale, est acquis. Les positions paraissent aussi tranchées et opposées qu`il y a quelques semaines en arrière. Un peu comme si le dialogue républicain engagé par le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, n`a rien apporté en profondeur, dans la détente de l`atmosphère. Pour le Rassemblement des républicains (Rdr), la fin du contentieux de la liste grise devrait déboucher sur la confection de la liste électorale définitive. C`est en tout cas cette position qu`ont défendue, jeudi dernier, Alassane Ouattara et ses partisans, lors d`une réunion du secrétariat général du parti. «La liste blanche», des 5 300 000 électeurs, a été jugée équitable et équilibrée par tous les acteurs politiques ivoiriens, la facilitation et les Nations Unies chargées de la certification des différentes étapes du processus électoral. Le secrétariat général a rappelé également que lors de la dissolution de la CEI le 12 février 2010, le contentieux qui avait déjà connu 2 prolongations, était à 48 heures de sa clôture. Toutes choses qui expliquent le très faible taux de participation enregistré pendant les présentes opérations de réclamations sur la liste « grise » qui ont démarré le lundi 17 mai 2010, pour une durée de 10 jours. Le secrétariat général demande donc que ces opérations ne connaissent plus aucune prolongation afin de déboucher effectivement sur la production de la liste électorale définitive tant attendue, au plus tard le 15 juin 2010 », en a conclu la réunion de haut niveau du Rdr qui balaie au passage du revers de la main, les suspicions de fraude exprimées par le camp présidentiel. De l`avis des « républicains », il est donc hors de question d`envisager la réouverture du contentieux de la liste blanche. Une position qui tranche avec celle de l`organisme en charge de l`organisation des élections. Car, au nom du consensus, la Commission électorale indépendante (Cei) est dans l`attente des conclusions des consultations initiées par le Premier ministre. In fine, elle espère que ces consultations lui permettront de (re) lancer le contentieux de la liste blanche. Une démarche qui ne gène pas, outre mesure, le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci-Rda). Son secrétaire général, Alphonse Djédjé Mady que nous avons joint, hier, pense d`ailleurs qu`une telle procédure est raisonnable. « On n`a pas encore fini le contentieux de la liste blanche et vous voulez passer à la liste électorale définitive », analyse-t-il la question. Et pour lui, il n`y a aucun inconvénient à rechercher le meilleur consensus possible pour sortir de l`impasse actuelle. « A quoi auraient servis les rencontre que le chef de l`Etat a eues avec MM. Bédié et Ouattara ? », interroge-t-il. Du côté du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) qui avait, lui aussi, fulminé sa colère lorsqu`a été annoncée la reprise du contentieux, le secrétaire général s`est montré prudent. « La question sera abordée, mercredi, au cours d`une réunion du parti », argue-t-il pour ne pas risquer un commentaire mal placé. La Convention de la société civile ivoirienne (Csci), quant à elle, n`est pas contre un contentieux de la liste blanche. Sa seule préoccupation, c`est que la liste définitive soit le plus fiable possible. « Si certains partis pensent qu`ils ont des preuves pour contester la présence d`un certain nombre de personnes sur la liste, il faut leur ouvrir la possibilité de faire valoir leur droit dans le respect des règles établies », a confié, hier, Jean Bosson, membre de la mission d`observation électorale de la Csci. Comme on le voit, les positions restent encore figées. Parviendront-ils à éviter une autre bataille autour du processus électoral ? La question demeure.

Marc Dossa