Un mal nécessaire

Il est indéniable que les sachets plastiques créent un véritable problème environnemental au Mali. Mais il n’en demeure pas moins qu’ils contribuent à alimenter un secteur d’activité économique de plus en plus dynamique. Selon une enquête menée sur le terrain par le journal «L’Indépendant» publiée dans sa parution n°2468 du mercredi 12 mai, ce sont près d’une vingtaine d’unités industrielles maliennes qui travaillent aujourd’hui dans la fabrication de sachets plastiques ou dans son importation. A en croire le même confrère, des grandes entreprises du pays comme SOACAP, SIGMA, Koumalin, EMbal -Mali, Mali lait SA emploient chacune d’elle plus d’une centaine d’ouvriers sans compter les milliards de FCFA qui ont été investis dans les achats d’équipements et les constructions d’usines. Des entreprises qui contribuent à créer une forte valeur ajoutée tout en entretenant une filière qui fait vivre des milliers de personnes. Même au niveau de la récupération et du recyclage, certains de nos compatriotes y tirent leur compte. Annoncer tout de go la suppression pure et simple d’une telle activité lucrative sans une concertation préalable avec les acteurs qui évoluent dans cette filière pose apparemment problème. Que vont devenir ces investissements qui ont coûté des milliards de FCFA ? Et ces milliers de femmes et d’enfants qui vivent de l’utilisation de sachets plastiques et leur récupération ? Où seront reversés tous ces ouvriers qui travaillent aujourd’hui dans les usines de fabrication de sachets plastiques ? Que propose réellement le ministre Tiémoko Sangaré comme alternative à l’utilisation des sachets plastiques au Mali ? Ce sont là autant d’inquiétudes et d’interrogations qui interpellent, aujourd’hui, le ministre de l’environnement et de l’assainissement.

Ousmane Diallo