Droit au but : D’ailleurs et d’ici

Exit Alain Joyandet. Le secrétaire d’Etat à la coopération ne fait plus partie du gouvernement français. Sort identique pour son homologue Christian Blanc. Ils quittent l’équipe sur la pointe des pieds. La raison : les deux ministres sont soupçonnés d’avoir eu des écarts inacceptables. Le premier, Joyandet, s’est offert le luxe d’un voyage princier pour une mission en Martinique à bord d’un jet privé loué à l’équivalent de plusieurs dizaines de millions de Fcfa. Son alter égo, lui, a payé des cigares à plus de six millions de Fcfa par le contribuable. Des fautes dans l’exercice de leur fonction qui ont coûté aux deux hommes leurs postes. Mais comment peut-on pousser un ministre à partir du gouvernement pour des peccadilles comme celles-là, diront les gens d’ici. Parce que ces démissions de là bas sont totalement incompréhensibles en Côte d’Ivoire. Une autorité est prise en charge. Ses besoins, les cigares en font partie, sont assurés par les caisses publiques. Mieux, il a droit à cette caisse à satiété dans laquelle il peut puiser directement ou indirectement. Il y a même au palais, et dans beaucoup de ministères des fonds de souveraineté. Ils permettent de ne pas se déplacer au Trésor, de ne pas se plier aux formalités et procédures de nature à laisser des traces ; et surtout à faire perdre du temps aux bonnes gens. Un ministre en réalité, ça ne démissionne pas ici. La preuve, allez voir au département de l’Intérieur. Le premier flic du pays continue à être un certain Désiré Tagro. Il est à son poste malgré l’ouverture d’une enquête pour des accusations graves de détournements de fonds et de recrutement sur base tribale et politique à l’école nationale de police. Les blancs sont en retard. Sur ces questions de moralisation de la vie publique et de démission des en haut de en haut, ils doivent venir se former ici.
D. Al Seni