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Diplomatie Publié le mardi 20 juillet 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique diplomatique - France : Nicolas Sarkozy clignote à droite… et tourne à gauche

A force de se persuader qu’en politique, l’on peut tout dire sans penser aux limites des retombées, le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, lutte en ce moment contre sa propre impuissance politique. Nicolas Sarkozy a sans doute oublié que les mots et les belles phrases sont souvent marqués par une honteuse série de faits de société. Moi, j’ai souri, quand Nicolas Sarkozy a parlé aux africains, il y a deux ans, administrant à l’Afrique, un véritable coup d’éventail, en déclarant sans peur que « l’Afrique n’a jamais marqué l’histoire ». Mais quel gage de légitimité historique voulait Nicolas Sarkozy, quand l’Afrique offrait à la France, ses soldats africains pour libérer son pays de ‘’l’occupation’’ allemande ? Et ce n’est pas tout. Nicolas Sarkozy, faisait la meilleure erreur diplomatique, il y a deux ans, déclarant que « la France n’a pas besoin de l’Afrique ». Une autopsie sans pitié du chef de l’Etat français, qui pourtant a oublié, que l’Afrique était le continent géographique pour la France, fait de mélange d’intérêts économiques et de déstabilisations diplomatiques. A l’évidence, Nicolas Sarkozy ne savait pas que ses petites phrases avaient des forces politiques fortement destructives qui, aujourd’hui rattrapent le chef de l’Etat français, dans une caution morale ambiguë, en recevant avec beaucoup d’amabilité, douze chefs d’Etat africains, à la fête nationale française. Les Français, eux-mêmes comprennent-ils leur Président ? L’important pour Nicolas Sarkozy est, autant de faire ce qu’il veut et autant de se justifier, quand il ne peut plus. Le mal étant fait, Nicolas Sarkozy se bat aujourd’hui tout seul pour gérer son propre déficit politique et diplomatique. Je ne comprenais rien de l’explication de Nicolas Sarkozy, quand il recevait le sommet France-Afrique, qu’il avait lui-même classé ‘’inutile’’ bien avant son accession à l’Elysée. Trois ans seulement à la tête de l’Etat Français, Nicolas Sarkozy sait maintenant que la France a besoin de l’Afrique. L’invitation des Africains à la fête nationale française est une ‘’façon’’ de solliciter une nouvelle conditionnalité du soutien africain de l’espace économique français en Afrique, aujourd’hui dominé par la Chine, l’Iran, le Japon ou les Etats Unis. Je comprends maintenant le Chef de l’Etat français dont les déclarations sentent la prudence face à l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, au Malien Amadou Toumani Touré, et sont de plus en plus compréhensives à l’égard du Sud-africain Jacob Zuma et du Sénégalais Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy ‘’clignote’’ à Ouaga et à Libreville, où il veut faire du Burkinabé Blaise Compaoré et du Gabonais Ali Bongo, ses tendances sécuritaires diplomatiques en Afrique de l’Ouest et centrale. Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, qui tente bien de s’éloigner de ce ‘’nouveau partenariat’’ diplomatique veut se faire une personnalité affirmée en Afrique, surtout vis-à-vis de la France. Laurent Gbagbo veut se faire respecter, mais pas dans une formule à émotion belliciste, mais dans des ‘’échanges’’ de vérités politiques, beaucoup plus favorables au respect de la Côte d’Ivoire, de ses institutions républicaines et orientations économiques. Laurent Gbagbo, élu comme Nicolas Sarkozy, a tout de même raison, qu’il n’a pas de leçon de bonne conduite à recevoir de son homologue français. Nicolas Sarkozy qui a toujours employé la tendance dure face à la Côte d’Ivoire, a pourtant l’avantage décisif de désamorcer le désarroi diplomatique momentané entre Paris et Abidjan. Mais en réalité, il n’y a pas un chef d’Etat d’Europe plus ‘’inquiet’’ aujourd’hui que Nicolas Sarkozy, surtout de ses mauvaises performances politiques et économiques. Aussi, quand je fais le bilan des discours de Nicolas Sarkozy face à l’Europe, le choix est vite fait : on ne peut pas défendre le chef de l’Etat français, avec ses petites phrases contradictoires et contraignantes pour l’exercice du pouvoir à l’Elysée. Il y a moins d’arrangements négociés avec l’opposition politique, les syndicats et le patronat. Le tout ressemble à un règlement politique, avec des déclarations à usage médiatique. Il est temps que le chef de l’Etat français s’assure de l’essentiel dans ses relations avec l’Europe, l’Asie et particulièrement avec l’Afrique. Une manière fort utile à Nicolas Sarkozy pour achever son mandat présidentiel à l’Elysée.

Par Ben Ismaël
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