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Politique Publié le mercredi 21 juillet 2010 | Nord-Sud

Affaire concours de police, Trafigura, Hadj, Sagem… : Les contours du “non-lieu” de Tchimou

© Nord-Sud Par Prisca
Affaire Désiré Tagro : saisi par le chef de l’Etat, le Procureur de la République, M. Tchimou Raymond anime un point de presse
Mercredi 23 juin 2010. Abidjan, Palais de la Justice, Plateau. Cabinet du Procureur de la République
En renvoyant la patate chaude à lui adressée, dans le cadre de l'enquête sur les présumées malversations dont le ministre de l'Intérieur était soupçonné de s'être rendu coupable, Raymond Tchimou a fait une passe en or à Désiré Tagro.

Le procureur de la République près le tribunal du Plateau a-t-il botté en touche ? C'est en tout cas l'analyse que font depuis, hier, plusieurs observateurs. En effet, au-delà du ministre Désiré Tagro, le verdict rendu, lundi dernier, par son parquet, contribuera certainement à décrisper l'atmosphère politique qui s'était quelque peu cristallisée autour du processus électoral. Avec l'allusion implicite fait au Premier ministre Guillaume Soro et à la société Sagem sécurité (en charge de l'identification), nombreux sont les Ivoiriens et les acteurs politiques qui y ont vu une manigance du camp présidentiel tendant à saboter le processus de sortie de crise. Mieux, en dépit des assurances données par les proches collaborateurs du chef du gouvernement sur la disponibilité de celui-ci à voir toute la lumière faite sur cette affaire, les Forces nouvelles sont montées au créneau pour mettre en garde le camp présidentiel. A Man, Séguéla, Bouaké, Odienné…les populations et surtout les mouvements proches de l'ex-rébellion sont descendus dans les rues pour apporter leur soutien à Guillaume Soro. A Vavoua, par exemple, où elles ont battu le pavé le 30 juin dernier, les populations ont mandaté Bli Bi Tah pour mettre en garde le camp présidentiel sur les non-dits du communiqué de la présidence de la République annonçant la saisine du procureur Raymond Tchimou. «Cette accusation tendancieuse est de nature à salir l'image des principaux acteurs de l'Apo, à discréditer ce processus et vise à donner à Laurent Gbagbo les moyens de gérer le reste du processus à sa guise. Gbagbo doit savoir que s'il est encore président, c'est grâce à l'Apo. Le compromettre, c'est compromettre son propre pouvoir », avaient-elles fustigé par la voix de leur porte-parole. L'enquête à lui confiée, constituait donc une sorte de patate chaude qu'il vient de renvoyer dans le camp présidentiel, même si le conseiller spécial du Premier ministre, Alain Lobognon, estime qu'il ne s'agit aucunement de claironner, relativement aux conclusions de l'enquête du procureur Tchimou. «Le Premier ministre n'a jamais été mêlé à une quelconque affaire. On ne peut donc pas dire qu'il sort blanchi », soutient M. Lobognon qui pense que la réaction des populations des zones Centre, Nord et Ouest est liée à leur niveau de compréhension de l'affaire. S'agissant du président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, par qui les présumés scandales ont éclaté, la question qui se pose, aujourd'hui, est de savoir s'il est vraiment sur la même longueur d'onde que le chef de l'Etat. Car, au sortir de son audition par le procureur de la République le 25 juin dernier, Mamadou Koulibaly a laissé entendre que Laurent Gbagbo n'est pas contre sa démarche. Le ''non-lieu'' qui se dégage des investigations de Raymond Tchimou voudraient donc dire qu'il a diffamé son ''camarade'' au sein du Front populaire ivoirien (Fpi). Que va-t-il faire à présent que le grand magistrat l'a ''débouté''. Sur le plan purement technique, il a, pour l'instant, perdu la face. On pourra évidemment objecter que les antagonismes au sein du parti présidentiel n'ont pas facilité la tâche à Tchimou. C'est d'ailleurs ce qui a fait dire à plus d'un que les dés étaient pipés. Mais a contrario de Mamadou Koulibaly, Désiré Tagro qui sort grandi de cette épreuve, pourrait être tenté de porter l'estocade à celui qui voulait l'humilier. « Le procureur ne peut pas, de lui-même initier une action en diffamation contre le président Koulibaly mais, le ministre Tagro est fondé à poursuivre le chef du parlement », assure un juriste une source judiciaire. Il a donc entre les mains, le sort de Mamadou Koulibaly. Le refus poli, affiché par l'un et l'autre camp de se prononcer sur le sujet, se veut être le témoignage d'un autre round de la passe d'armes…judiciaire qui nécessite aussi, la mise sur pied de la fameuse haute cour de justice.

Marc Dossa
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