Tournée du président du Rdr dans le Worodougou - Ouattara arrive avec ses promesses de milliards sur les ruines du Rdr

Le président du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Dramane Ouattara, se trouve actuellement en tournée dans la région du Worodougou qui a pour chef lieu la ville de Séguéla. Logiquement, il n’y a rien à dire sur la tournée dans une région qui a donné tous ses élus au Rdr. Aussi n’ y a-t-il rien à dire sur cette tournée de Ouattara, homme politique qui, de surcroît, est candidat à la présidentielle. Mais le réveil subit du président du Rdr pour ces populations koyaka appelle des réflexions, parce que cela fait 10 ans qu’Alassane Ouattara n’a pas mis les pieds dans la région du Worodougou. Et il a décidé d’y aller juste après la visite de Gervais Coulibaly. Une visite qui a mis à nu l’échec des hommes de Ouattara, élus à divers postes dans toute la région. Rappelons que, lors de cette visite, dans la ville comme dans les villages, des confidences, des témoignages concordants ont fait état du dénuement total dans lequel les populations vivent. Ni le maire, ni le conseil général n’ont été nulle part bien appréciés par les populations qui ont dit être oubliées par ces élus tous issus du Rdr. Dans la ville, il a été rapporté que le maire Amadou Soumahoro ne fait rien pour répondre aux attentes des populations confrontées aux problèmes d’eau, d’électricité, de salubrité et d’école. La seule action qu’il a réussie selon les témoignages, est qu’il s’est acheté un château et a laissé ses parents pour déménager loin d’eux. Une façon de dire que la misère et la pauvreté ne se partagent pas. “Ici, Amadou Soumahoro n’a rien fait pour nous durant ses deux mandats. Il a abandonné sa famille pour aller vivre ailleurs, parce qu’il s’est bâti un château”, a dénoncé un résident. Dans les villages, pour toutes les questions de routes, écoles, centres de santé, électrification rurale et de l’eau potable, partout où Gervais Coulibaly est passé, les populations ne se sont pas gênées pour crier leur ras-le-bol et leur déception vis-à-vis de leurs élus. Elles ont fait ressortir que leur conseil général a démissionné face aux nombreux problèmes qui les assaillent au quotidien. Les populations hôtes hôtes de Bobi, dans le canton Nafana et Assolo, à Tiémassoba, sous-préfecture de Massala, en passant par Saminan, ont vu en cette visite du porte-parole du chef de l’Etat l’arrivée d’un pompier à qui elles ont déballé toutes leurs préoccupations pour les transmettre au chef de l’Etat afin de les sortir de l’oubli dans lequel leurs élus les ont plongées. Ces populations ont même ironisé en disant que la dangereuse piste qui mène à Tiémassoba était de loin la meilleure piste rurale de la région. Dire de ce véritable labyrinthe jonché de nombreux flaques d’eau qu’il est la meilleure des pistes veut tout dire. Même pour la réhabilitation des pompes villageoises, les populations ayant perdu tout espoir ont les regards tournés vers le président Laurent Gbagbo. “Nos besoins sont énormes en matière d’infrastructures. Sur 33 villages de Massala, seuls 4 sont électrifiés. Nos populations ont les yeux tournés vers Laurent Gbagbo, car ceux à qui l’Etat donne les moyens pour notre développement ont tous démissionné”, avait déclaré, tout peiné, Dosso Méblé. De part et d’autre, les intervenants qui ont accueilli avec euphorie l’érection de leurs nombreux villages en communes ont pris l’engagement de confier leur gestion à des personnes autres que celles du Rdr. Ces élus du Rdr ne sont pas les seuls à être au centre des récriminations des populations. Une délégation du Pdci conduite par Noël Nemin, était en tournée à Sifié a, dit-on, été prise à partie par les populations qui lui ont reproché de les avoir oubliées durant cette crise alors que le Front populaire ivoirien et les émissaires du chef de l’Etat ont gardé le lien avec elles. Le même traitement a été réservé à Doukouré Moustapha du Pdci qui s’est rendu à Kani après le passage de Coulibaly Gervais. Ces populations qui ont gardé de bons souvenirs de la visite du président Gbagbo dans leur région ne se sont pas montrées enthousiastes en recevant cette délégation du Pdci dans la région. Et la présence de l’ancien ministre et cadre du Pdci Hamed Timité aux côtés de Gervais Coulibaly a achevé de convaincre que la déception est tellement bien grande que les filles et fils de Séguéla, qui ruminent une colère noire, s’allient à Laurent Gbagbo pour barrer la route à Ouattara et Bédié. C’est dans cette zone que se trouve en ce moment Alassane Ouattara qui pense toujours que les mentalités n’ont pas évolué dans cette région qui lui était acquise avant la rébellion armée enclenchée depuis 2002. Il y va certainement avec le sentiment d’être toujoiurs en territoire conquis. Il ne s’attend pas à des surprises. Mais elles seront grandes, car les populations sortiront certes, mais elles lui soumettront sans souplesse ni complaisance toutes leurs souffrances afin que celui qu’on appelle le brave-tchè les tire d’affaire. Et Dieu seul sait que ce monsieur va sur des terres qui commencent à lui glisser sous les pieds, vu le succès du passage de Gervais Coulibaly. Mais, habitué à faire des promesses, Alassane Ouattara va encore nourrir les populations koyaka de promesses de milliards. En distributeur automatique de billets, il va encore arroser et inonder le Worodougou de milliards de FCFA en termes de promesses, là où elles attendent des réponses sûres et des actions concrètes pour leur bien-être. Ces populations qui reçoivent Alassane Ouattara seront sérieusement déçues, car elles n’obtiendront pas un début de solution, même pour la réhabilitation d’une simple pompe hydraulique villageoise. Pour ceux qui rêvent d’un geste de soulagement de la part de Ouattara, la déception sera encore plus grande, parce qu’il leur dira que c’est après son élection à la présidence de la République qu’il répondra favorablement à leur attente. C’est donc une histoire de caresser le sexe des anges en attendant d’être élu président de la République avant de résoudre les problèmes les plus insignifiants. Les populations réaliseront qu’elles ont été amenées par Alassane Ouattara à ouvrir les bras à la rébellion sans rien y gagner, sauf la misère et la pauvreté.

Benjamin Koré