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Politique Publié le jeudi 22 juillet 2010 | L’expression

Présidence de l’Assemblée nationale : Marthe Ago lorgne le fauteuil de Koulibaly

Marthe Ago, 1ère vice-présidente de l’Assemblée nationale, a décidé d’ouvrir la bataille pour la succession de Mamadou Koulibaly au perchoir.Mais les choses s’annoncent plutôt très difficiles pour elle.

L’appétit, dit-on, vient en mangeant. Ago Marthe, vice-présidente de l’Assemblée nationale, à force de suppléer Mamadou Koulibaly, qui a choisi de pratiquer la politique de la chaise vide depuis Linas Marcoussis en 2003, a décidé d’emprunter le raccourci pour s’installer sur le perchoir. Ses pairs énoncent qu’elle cache difficilement cette ambition. Les propos qu’elle a tenus mardi au sein de l’hémicycle ont trahi ses intentions. «J’ai décidé de prendre mes responsabilités parce que le président de l’Assemblée et moi sommes élus dans les mêmes conditions. La Constitution nous donne une charge de cette institution, nous ne sommes pas au même titre que les autres vice-présidents qui ont été nommés. Vu la situation, s’il arrive quelque chose dans cette assemblée, c’est moi qui vais assumer. » La première vice-présidente a nié au président Koulibaly, le droit de désigner n’importe lequel des 8 vice-présidents pour le suppléer.

Seulement, pour devenir présidente du Parlement, les choses ne sont pas aussi simples pour le député de Bingerville. Aucun texte ne lui donne la possibilité de démettre directement Koulibaly à moins que celui-ci n’ait un empêchement absolu. A l’exemple de la mort. Elle a cependant trois pistes à explorer.

Action des députés Fpi

Marthe Ago peut convaincre le groupe parlementaire Fpi dirigé par Simone Gbagbo de demander la démission de Koulibaly Mamadou. Même dans cette hypothèse, le président de l’Assemblée nationale n’est pas obligé d’obtempérer. Dans ce cas, il va falloir passer par le vote. Dans le contexte actuel, cette option est vouée à l’échec vu qu’avec l’affaire Tagro, Koulibaly s’est posé comme une conscience nationale et a des soutiens multiples. Autant au Fpi que dans l’opposition, il bénéficie d’un élan de solidarité et de sympathie. Marthe ne peut, en aucun cas, se prévaloir du soutien de tous les députés Fpi, encore moins de ceux de l’opposition. Le vote s’annonce donc périlleux.

Les poursuites de Tagro

La deuxième action qui pourrait aboutir au départ de koulibaly, c’est une procédure en diffamation de Tagro contre sa personne. Là encore, les choses ne sont pas aisées. Etant en fonction, le député de Koumassi jouit de l’immunité parlementaire. Pour qu’il puisse être jugé, il va falloir que Marthe Ago obtienne de ses pairs la levée de son immunité. Ce qui est une gageure dans le climat actuel. Il y a fort à parier que le ministre Tagro lui-même, puisse s’engager dans une telle bataille après tout ce qu’il vient de vivre. Le ministre de l’Intérieur sait très bien les efforts que le procureur a dû fournir pour le blanchir. En effet, il faut avoir du cran pour regarder les Ivoiriens dans les yeux pour leur dire qu’il n’y a pas de fraude aux concours de police.

L’article 48, le sésame

L’article 48 est la solution la plus sûre pour avoir la peau de koulibaly. Il appartient à Marthe Ago de convaincre Laurent Gbagbo d’actionner cet article qui ouvre toutes les portes et abusivement. Selon l’esprit et la lettre de cet article de la loi fondamentale, le président de la République est tenu de saisir le président de l’Assemblée nationale avant de l’utiliser, mais puisque dans ce pays, tout marche à l’envers, le président peut en abuser comme il veut. Là encore, ce n’est pas gagné pour Marthe Ago, puisque Laurent Gbagbo sait que dans sa stratégie de séduction de l’électorat, le député de Koumassi et le député de Bingerville n’ont pas le même poids politique. Koulibaly lui sert d’élément cosmétique pour démontrer que le régime n’est pas tribal. Depuis 2000 ça marche bien. Pourquoi remettre cela en cause à l’approche des élections. Faut pas se faire d’illusion, Gbagbo ne franchira pas ce pas. Il préfère avoir Koulibaly avec lui…

La démission de koulibaly

Sans aucun doute, la voie royale pour faire de Marthe Ago la présidente du Parlement, c’est la démission pure et simple, sans aucune forme de procès, de Mamadou koulibaly. Tels que se déroulent les événements, on a le sentiment qu’il y a une volonté manifeste de pousser l’économiste vers la porte de sortie. A première vue, on peut dire, qu’ayant demandé à Tagro de démissionner parce qu’il a échoué, peut-il lui-même rester là alors qu’il a été désavoué sur toute la ligne ? Mais en vérité, dans l’esprit de Koulibaly, selon un de ses proches, il n’a pas du tout échoué puisque l’enquête de Tchimou a révélé qu’à Saioua, il y a 67 admis à la police, ce qui donne tout de même 6% au plan national. D’où fraude et tribalisme. Pour Koulibaly, les enquêtes sur le hadj, Sagem, Trafigura ne le concernent pas. Il estime avoir eu satisfaction sur le seul point pour lequel il se battait : la police.

Traoré M. Ahmed
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