x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 23 juillet 2010 | Le Patriote

Meeting du président du RDR à Kani, hier / ADO à Gbagbo et à la CEI : "Pardon, allons aux élections !"

© Le Patriote Par Cecom RDR
Précampagne électorale: Alassane Ouattara dans le Worodougou
Mercredi 21 juillet 2010. Le président du Rassemblement des républicains (RDR), Dr Alassane Dramane Ouattara effectue une tournée dans la région de Séguéla
Elles sont sorties massivement pour écouter leur hôte du jour. Les populations de Kani ont pris d’assaut hier, la Place de la Paix où le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, candidat à la présidentielle, a tenu son meeting sous un soleil de plomb. Mais cette chaleur n’a pu venir à bout de la détermination des habitants du département de Kani. Pas plus qu’elle n’a empêché ADO de s’adresser au peuple du Worodougou. Et tout ce beau monde a été convaincu de n’avoir pas fait le déplacement inutilement. Car l’orateur s’est prononcé sur les questions brûlantes de l’heure. Notamment, sur les élections. Devant les populations, le leader des Républicains n’a pas fait de mystère sur sa volonté d’aller aux élections pour que le pays retrouve son lustre d’antan. Un scrutin censé se tenir depuis belle lurette mais qui, par la volonté de l’actuel chef de l’Etat, a bien du mal à se concrétiser. C’est pourquoi, en visitant la région du Worodougou qui constitue la 17e étape de sa tournée dans les régions du pays, ADO a appelé de tous ses vœux, à la tenue de la présidentielle : «Nous avions pensé que les élections auraient lieu en février-mars 2009, malheureusement, cela n’a pas été le cas. Je ne voudrais pas revenir sur les obstacles, sur les incompréhensions, sur les manipulations, mais je voudrais dire très sincèrement, à tous mes frères de la classe politique aussi bien les membres du CPC, c’est-à-dire le président Gbagbo, le président Bédié, les autres candidats, les partis politiques, que les Ivoiriens souffrent, et nous avons besoin de ces élections. Oui, nous devons faire ces élections et le plus tôt possible. La Côte d’Ivoire ne peut plus attendre. Nous voyons des pays voisins qui n’avaient jamais organisé d’élections pendant un demi-siècle qui, en quatre mois, ont pu le faire. Donc, de grâce, je demande que dans les deux ou trois mois qui viennent, nous fassions des élections pour le bonheur des Ivoiriens. Et pour une paix retrouvée en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens n’en peuvent plus de ces souffrances. Nous avons parcouru ces 17 régions en général par la route, nous avons vu l’état des routes, des centres de santé, des écoles sans toits, sans compter la misère des populations. Je crois qu’il est temps de mettre fin aux souffrances des Ivoiriens. Donc, je demande pardon, pardon, allons aux élections et laissons la parole aux Ivoiriens ! Dix ans sans élections, ce n’est pas normal. Il faut maintenant des élections pour sortir la Côte d’Ivoire de la crise (…)». Et ce ne sont pas les arguments qui manquent à l’unique Premier ministre d’Houphouët, pour exiger la tenue d’élections en Côte d’Ivoire. L’économiste et financier qu’il est, sait, plus que quiconque, l’importance pour un pays de se doter d’institutions nécessaires pour faire venir les bailleurs de fonds et autres opérateurs économiques. «Et pourquoi la Côte d’Ivoire a-t-elle besoin d’élections?» s’est interrogé le président du RDR, avant de répondre lui-même à la question. Pour lui, «La Côte d’Ivoire a besoin d’élections pour avoir un régime légitime. Avec des institutions crédibles. Parce que nous voyons ce qui se passe ces derniers temps, aussi bien dans la Justice que dans l’Assemblée nationale et tout ceci montre un certain discrédit de nos institutions. Donc, il faut aller aux élections. Pour que les institutions qui sont en place méritent d’être reconnues par chaque Ivoirien, comme étant des institutions auxquelles nous croyons. Ceci nous parait indispensable. En plus de cela, je voudrais vous dire que moi, je suis un banquier, un financier. Quand une grande institution veut investir dans un pays, elle voit quel est l’horizon sur les 2, 3 ou 4 années à venir. Nous n’avons pas de visibilité en Côte d’Ivoire. Cela fait bientôt 5 ans que nous n’avons pas d’élections. Ce qui veut dire que cela fait bientôt 5 ans qu’il n’y a pas eu d’investissement. Et c’est pour cela que les routes sont dégradées. C’est donc un régime légitime, un gouvernement légitime, reconnu par nous et par la communauté internationale qui peut amener le progrès à la Côte d’Ivoire», a indiqué l’ancien gouverneur de la BCEAO. En tout état de cause, que tous ceux qui pensent que l’exigence du scrutin est pour le candidat des Républicains une occasion pour, comme est en train de le faire le chef de file de la Refondation, de prendre le pouvoir et de s’y éterniser, se trompent.

Cartes d’identité et cartes d’électeurs, le plus tôt possible

Non ! ADO soutient avoir besoin juste d’un mandat pour réussir ce que certains tardent à réaliser depuis des années qu’ils sont au pouvoir : «Je vous demande 5 ans pour que les Ivoiriens réapprennent à nouveau à vivre ensemble, dans la paix. Je vous demande 5 ans parce qu’en réalité, quand on a l’expérience de la gestion de l’Etat, de la gestion des affaires, des relations nationales et internationales – et j’ai eu le privilège de l’avoir avec Félix Houphouët-Boigny – on n’a pas besoin de beaucoup plus de temps pour régler les problèmes des Ivoiriens. Les discours ne créent pas les emplois, ce sont les actes». Bien entendu, pour aller voter, il faut que les Ivoiriens soient en possession de leurs cartes d’identité et des cartes d’électeurs. C’est pourquoi, l’hôte des populations de Kani exige que ces dernières soient distribuées le plus tôt possible : «Pour voter, il nous faut des cartes d’identité, alors, moi, je ne comprends pas que depuis trois ans, on n’arrive pas à obtenir nos cartes d’identité. Des pays qui ont eu des problèmes, après nous, ont pu faire des cartes d’identité et des cartes d’électeurs, et nous, jusqu’à aujourd’hui, on est en train de tourner en rond. J’en appelle au Premier ministre et au président de la CEI. Faites tout pour que dans les semaines qui viennent, nous ayons nos cartes d’identité et nos cartes d’électeurs. (…) De grâce, réglons les problèmes des cartes d’identité pour tous les Ivoiriens. Il est temps de régler ce problème qui n’est pas difficile. Arrêtons de trouver des prétextes pour ne pas aller à la liste définitive qui permettra d’avoir des cartes d’identité pour chaque Ivoirien». Devant la situation de blocage du processus électoral, observé aussi bien par les Ivoiriens eux-mêmes que par la communauté internationale, ADO s’est adressé spécialement depuis Séguéla au président de la CEI Youssouf Bakayoko : « (…) J’espère avant la fin de ce mois, que la CEI nous donnera une date pour les élections. Nous sommes confiants que ces élections peuvent se tenir bien avant le mois d’octobre. Donc, je demande à mon frère Youssouf Bakayoko, qui est d’ailleurs de cette région, et qui fait un travail important et difficile, de continuer et de nous donner une date des élections. Nous savons qu’il peut le faire, il en a l’expérience, nous lui faisons confiance, et nous comptons sur lui pour que dans les jours qui viennent, nous ayons une date pour l’élection présidentielle, en tout cas, le premier tour de l’élection présidentielle», a-t-il plaidé. En outre, il a rappelé ses nombreuses actions menées lorsqu’il était Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny. Avec la construction d’écoles, d’universités, le bitumage des voies, l’électrification des villages, l’approvisionnement en eau potable. Toutes choses qui, depuis une quinzaine d’années, se sont arrêtées.

Hommages aux dignes fils de la Région

C’est ce développement stoppé net depuis qu’il a quitté la Primature, qu’il veut remettre sur les rails. Comme il l’a fait dans toutes les régions qu’il a déjà visitées, celle du Worodougou a eu droit au budget nécessaire pour la sortir de l’obscurité dans laquelle elle a été plongée du fait de l’amateurisme des gouvernants. C’est la bagatelle de 350 milliards de FCFA qu’il a promise à la région pour son développement. « Je ne suis pas venu pour faire des promesses, je suis venu pour dire mon engagement à réaliser le programme que je propose à la nation ivoirienne », a-t-il tenu à préciser.

Comme il fallait s’y attendre, ADO ne pouvait pas être dans la région sans rendre hommage aux dignes fils de cette partie du pays, dont de nombreux responsables locaux de son parti. C’est donc à juste titre qu’il a rendu un hommage appuyé à ceux-ci. Morceaux choisis: «Je voudrai rendre hommage à mon frère et ami, le ministre Amadou Soumahoro, qui est directeur régional de campagne de cette grande région et qui, en raison de ses nouvelles responsabilités comme 1er vice-président de la CEI, est dans une obligation de réserve et ne peut être avec nous ce matin. Je vous demande d’applaudir Amadou Soumahoro. Je voudrais dire un mot d’affection et d’admiration pour mon fils Hamed Bakayoko qui supervise la région du Worodougou. Je suis très fier de toi Hamed. Je remercie Cotty Diakité Souleymane. Bien entendu, je prendrai beaucoup de temps à nommer tous les responsables locaux. A commencer par Yaya Méité, Dosso Losseni, le maire de Morondo, de Djibrosso, tous les cadres ont travaillé pour la réussite de cette rencontre. Les autorités administratives, hommage à tous les dignes fils de la région. Feu Bamba Kélétigui, président de l’UERECOCI, père du colonel Bamba Sinima des FN, Méité Vamourou, vainqueur de la coupe nationale du progrès, ainsi qu’au premier maire de Kani, Koné Moussa », a-t-il égrené sous un tonnerre d’applaudissements.

Yves-M. ABIET
Envoyé spécial
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ