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Politique Publié le vendredi 6 août 2010 | Le Patriote

Interview / Mamadou Touré (Pdt de la CPC) à propos des élections: “La pression a changé de camp”

© Le Patriote Par DR
Blocages répétés du processus de paix: Touré Mamadou, président de la Coalition pour le changement rencontre les Ivoiriens de France
Samedi 17 avril 2010. Paris (France)
Le président du directoire de la Coalition pour le Changement a effectué une tournée en Europe. Nous l’avons rencontré à son retour et dans cette interview, il nous parle de son voyage, de l’actualité et jette un regard sur le cinquantenaire. Interview.

Le Patriote: Président vous revenez d’une tournée en France et en Suisse. Que peut-on retenir de cette tournée ?
Mamadou Touré : D’abord, il faut préciser que j’étais allé dans un cadre strictement privé et familial. Le contexte aidant, nous avons profité de notre présence pour avancer dans les activités. Avec Mme Anne Ouloto, la porte-parole principale du docteur Alassane Ouattara, nous avons profité pour participer aux travaux de la quatrième journée des droits de l’Homme à Nantes où une communication spécifique a été faite sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays. Ce forum a été pour nous, l’occasion de relever les cas de violations graves de droits de l’Homme. Pour coller à l’actualité, nous avons dénoncé le déni de nationalité dont sont victimes certains citoyens de la part du FPI. Nous avons eu l’occasion de suivre des communications importantes, notamment celle de la Cour pénale internationale qui nous a permis de savoir que la Côte d’Ivoire figure sur une liste de six pays où des poursuites seront engagées très bientôt contre des personnes qui se seraient rendues coupables de violations des droits de l’Homme.

LP: Vous a-t-on précisé l’identité des personnes qui feront l’objet de poursuites ?
MT: Non, non! Le représentant du procureur nous a tout simplement dit qu’il y a six pays qui font l’objet d’enquête préliminaire, c’est la phase qui précède les poursuites à proprement dites. Il y a la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Colombie, l’Afghanistan, Israël et le Togo. Très bientôt, le procureur étant en train de boucler cette phase, les poursuites pourraient être engagées. Pour notre part, nous avons fait savoir que la situation en Côte d’Ivoire reste encore précaire. Car des velléités existent encore pour procéder à des violations graves des droits de l’Homme. Les conditions d’organisation d’élections apaisées ne sont pas encore acquises totalement. Il est donc important que la Cour pénale donne un signal fort en ciblant les personnes qui se sont déjà adonnées à des violations graves afin de décourager ceux qui pourraient être tentés de perturber le processus électoral.

LP: En son temps, vous disiez «pas d’élections, pas de cinquantenaire». Aujourd’hui, nous sommes à quelques heures de la célébration du cinquantenaire. Où en est-on avec ce mot d’ordre du cinquantenaire?
MT : Déjà je voudrais dire que nous avons obtenu une victoire. A l’occasion de la fête du 1er mai, le chef de l’Etat avait dit que le cinquantenaire ne se ferait pas dans sa forme festive. Ça, c’est déjà une première victoire. Le cinquantenaire s’est plutôt mué en des colloques. Dès cette semaine, nous allons engager nos propres réflexions sur les cinquante ans. Le samedi 7 août prochain, nous avons décidé d’organiser une grande manifestation sur la place Inch Allah à Koumassi pour donner des prix aux personnes qui sont responsables de nos retards en cinquante ans. Pour nous, que la Côte d’Ivoire soit à ce stade 50 ans après veut dire que l’élite et nos aînés ont échoué. Pour terminer, nous donnons rendez-vous à toute la jeunesse ivoirienne le samedi 7 août prochain à la place Inch Allah à 14 heures pour fêter autrement le cinquantenaire.
Réalisée par Jean-Claude Coulibaly

Gbagbo aux Ivoiriens, hier à Yamoussoukro:
“Si je suis élu, je vais développer notre défense”
Le colloque international sur les 50 ans de la Côte d’ivoire a pris fin hier. Le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, n’a pas caché sa volonté d’achat des armes et avions de guerre. De façon subtile, il a dit aux Ivoiriens qu’à la prochaine présidentielle, s’il est élu, il va développer la défense.
« Le molosse n’a jamais changé sa manière de s’asseoir, » dit l’adage. Si tel est toujours et réellement le cas, c’est que les Ivoiriens ne sont pas encore sortis du gouffre de la guerre. Pour preuve, une vingtaine de minutes après l’annonce officielle de la date définitive du premier tour de la présidentielle ivoirienne, Laurent Gbagbo, est monté au créneau hier dans la capitale politique, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny, pour la recherche de la paix, pour demander aux Ivoiriens de le voter afin de développer l’armée nationale.
Mais avant, pour le chef de l’Etat, l’Afrique est le ventre mou du monde. Il indiquera alors que cela ne peut pas continuer. D’où il faut réfléchir et agir. Quand il observe les premières années de l’indépendance, le seul phénomène marquant qu’il note, est l’existence du parti unique. Il constate que dans les pays qui avaient proclamé l’indépendance, les libertés étaient foulées au pied. Que ce soit des partis de gauche ou de droite, on disait une seule nation, un seul chef. Le président Sékou Touré et Kwamé N’Kruman à gauche. Houphouët-Boigny et Jomo Kenyatta à droite. C’était les mêmes arguments. Pour Laurent Gbagbo, le parti unique était lié à l’existence de la guerre froide. Et il pense que la liaison n’a pas été faite entre le parti unique et la pensée unique.
Selon lui, l’Occident avait intérêt à ce que les terres africaines, restent avec les dirigeants qu’il avait fabriqués.
Le chef de l’Etat se souviendra de ses manifestations de 1990 dans les rues d’Abidjan, pour réclamer le multipartisme. Et reconnaîtra que, Houphouët-Boigny, avait vite compris qu’il fallait accepter le multipartisme à l’instar de certains chefs d’Etat africains.
Pour lui, ce qui est important aujourd’hui, c’est la démocratie. Aller à la démocratie sans copier les autres. Car, dira-t-il, chez nous en Côte d’Ivoire, chaque groupe ethnique a sa manière de choisir son chef ou nanan.
Donc, si ont veut avoir un chef pour diriger notre pays, comment doit-on procéder, s’est il posé la question. A l’en croire, le choix doit se faire par voie démocratique.
La seconde remarque faite par Laurent Gbagbo, est que, en Afrique, le colon a instauré une économie non concurrentielle à celle de l’ancienne métropole. Avant de souhaiter qu’il faut réorienter l’agriculture africaine.
Se prononçant sur le NEPAD, Laurent Gbagbo affirme que c’est une organisation de mendicité en groupes. Car, les Africains pensent toujours qu’on va leur donner gratuitement les moyens pour développer leurs pays respectifs. C’est pourquoi, il propose la création d’un fonds de garantie de développement qui sera prélevé sur les matières premières.
A ses ex-collègues chercheurs universitaires, le chef de l’Etat recommande de continuer les recherches et lui apporter les résultats. « Je ne suis plus avec vous dans les amphis, je suis ailleurs, mais poursuivez les recherches et j’attends les résultats ! », les a-t-il exhorté.
Jacquelin Mintoh.

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