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Politique Publié le samedi 14 août 2010 | Le Nouveau Réveil

Me Hervé Gouaméné (président de l`Apdh) sur Onuci FM : “Quiconque sera un obstacle au processus électoral nous trouvera sur son chemin”

Me Hervé Gouaméné, président de l'Action pour la protection des droits de l'homme était, hier, sur les antennes d'Onuci Fm. Dans cette interview accordée au confrère Francis Kassi, le président Gouaméné exprime son approbation pour la date de l'élection présidentielle ivoirienne fixée au 31 octobre 2010. Mais surtout, il met en garde quiconque tenterait d'obstruer le bon déroulement de ce processus électoral.

Les organisations non gouvernementales (Ong) qui défendent les droits de l'homme se sont mises ensemble pour produire une déclaration. Que voulez-vous au juste ?

Ce que nous voulons est que cette date-là soit effectivement tenue. Parce que depuis longtemps, nous avons eu plusieurs dates. Longtemps également, nous attendions que les élections aient lieu en Côte d'Ivoire pour marquer le véritable point de départ du retour à la paix et à la normalité. Donc, il nous appartient en tant que défenseurs des droits de l'homme, dans la recherche de la démocratie, de faire tout pour que cette date du 31 octobre 2010 soit tenue et que les élections présidentielles aient effectivement lieu à cette date-là.

En tant qu'observateur de la vie civile et politique ivoirienne, pensez-vous que les conditions sont réunies ?

Aujourd'hui, on ne peut pas dire que les conditions sont réunies. Nous n'avons pas encore la liste électorale définitive, les cartes d'électeurs, les cartes nationales d'identité. L'encasernement des ex-combattants n'est pas réalisé. Mais nous pensons que d'ici le 31 octobre, ces conditions doivent être impérativement réunies pour qu'on aille aux élections. Si on a fixé une date, c'est en tenant compte de tout ce qu'il y a à accomplir. Nous pensons que ces conditions seront respectées pour qu'on arrive au 31 octobre.

A l'occasion de la cérémonie du cinquantenaire, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo déclarait qu'il y a des gens qui veulent coûte que coûte les élections, mais lui en tant que chef d'Etat il veut la paix. Cela va sans dire qu'il veut que tout soit vraiment mis en œuvre pour ne pas que les élections débouchent sur une crise. Qu'en pensez-vous ?

La paix passe par des élections. Aussi longtemps qu'il y aura des frictions, on n'aura jamais la paix. Ils doivent pouvoir rechercher les élections et on doit pouvoir les avoir en cette année 2010, c'est-à-dire le 31 octobre comme il a été fixé.

Les élections doivent se dérouler dans de bonnes conditions pour ne pas qu'il y ait des contestations après le résultat.

Les conditions, ce sont : la liste électorale définitive, les cartes d'identité et les cartes d'électeurs. Nous sommes déjà engagés dans le processus. L'enrôlement a eu lieu. Nous sommes maintenant au stade du contentieux. Après le contentieux, on aura les cartes d'électeurs, ensuite l'encasernement. Ces conditions minimales seront réunies pour aller aux élections. Vous ne pouvez pas avoir des conditions réunies à 100% pour aller aux élections. Si on attend de réunir les conditions à 100%, nous n'irons jamais aux élections. Nous pensons que les conditions essentielles sont : les cartes d'électeurs, la liste électorale, l'encasernement.

Et la question de la sécurité des électeurs sur le territoire ?

Quand on parle de sécurité, on parle d'encasernement. Même sans élections, la question de la sécurité se pose en Côte d'Ivoire. Heureusement, nous avons les Forces de défense et de sécurité pour assurer la sécurité des Ivoiriens. Cela ne devrait pas poser de problème. Le Centre de commandement intégré (Cci) et autres doivent pouvoir se déployer sur l'ensemble du territoire pour assurer la sécurité des Ivoiriens.

Les Forces nouvelles en conclave ont émis des inquiétudes. Ne pensez-vous pas que cela pourrait plomber le processus électoral ?

Heureusement que ce sont des inquiétudes et ce ne sont pas des décisions qui s'imposent aux Ivoiriens. Il est clair et il est acquis, qu'avant les élections, il y aura l'encasernement. Et cela va se faire pour qu'on aille aux élections. Les inquiétudes sont peut-être des inquiétudes, mais ne sont pas des décisions qui s'imposent à la Commission électorale indépendante (Cei) chargée de conduire les élections.

Pensez-vous que les problèmes financiers pourront être résolus ?

Les problèmes financiers concernent l'encasernement. C'est après les élections qu'on va parler de démobilisation. Il faut regrouper les ex-combattants dans les quatre sites retenus et il faut trouver également des fonds pour le fonctionnement de ces sites d'encasernement. Je pense que les partenaires extérieurs qui nous ont aidés depuis le début, sont sensibles à ce qu'il nous faut des moyens pour faire l'encasernement. Nous pensons que ces moyens seront trouvés pour faire fonctionner les sites d'encasernement afin d'aller aux élections en toute tranquillité et en toute paisibilité.

De plus en plus, il est question de radiation massive au niveau du contentieux, qu'en pensez-vous ?

Je pense que c'est peut-être la vérité, mais il y a un peu d'exagération. Nous Ivoiriens, devons faire attention à ces questions de liste électorale. L'inscription sur la liste électorale est personnelle et individuelle. Et donc, la radiation est également personnelle et individuelle. Il appartient à chaque personne de faire les procédures qu'il y a si elle pense avoir été injustement radiée, faire des procédures pour se faire inscrire. Il faut qu'on évite la manipulation ou de claniser ou d'en faire des questions de partis politiques ou de tribu. Il ne s'agit pas d'une question de tribu.

Vous voulez constituer un comité de veille jusqu'à ce qu'on arrive aux élections. Qu'est-ce que vous entendez faire concrètement pour que cette date-là soit tenue.

A chaque fois que nous allons constater des obstacles, nous allons utiliser les moyens légaux de manifestations pacifiques que la Constitution et la loi nous offrent pour faire bouger les choses. Et ça, nous allons le faire. Des marches, des sit-in, des déclarations, des pétitions et avec nous tous les Ivoiriens épris de paix et de démocratie.

Et vous avez mis en garde que quiconque fera en sorte que ce processus échoue vous trouvera sur son chemin. Qu'est-ce que cela veut dire ?

Cela signifie que celui qui est un opposant aux élections, nous allons identifier cette personne et utiliser les moyens légaux pour que cette personne soit sanctionnée.

Avez-vous une idée de cette personne après la fixation de la date ?
Nous n'avons pas encore eu d'obstacles ! (Rire).

Nous savons qu'il y a des étapes à franchir. Les Ivoiriens, dans leur ensemble, doivent pouvoir contribuer pour qu'on puisse franchir ces étapes tranquillement.

Propos recueillis par Serges Amany sur Onuci-Fm
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