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Politique Publié le samedi 14 août 2010 | Le Nouveau Réveil

Damana Picas (superviseur général de la Cei moyen Comoé) : “En Octobre-novembre, on pourra organiser la présidentielle”

Le superviseur de la Cei pour le Moyen Comoé n'est autre que le très militant Fpi, Damana A. Picas. Le week-end passé, il a accepté de répondre s à nos questions.

Damana Picas vous êtes le superviseur régional de la Cei dans le Moyen Comoé. Le démarrage du précontentieux sur la liste crise a commencé depuis lundi 17 mai dernier. Est-ce que vous pouvez nous faire le point de votre séjour au niveau du Moyen Comoé concernant cette opération ?

Il faut dire qu'effectivement, le précontentieux a démarré depuis lundi 17 mai par la formation de tous les commissaires et il a véritablement débuté le mardi 18 mai matin sur l'ensemble du territoire régional par l'ouverture effective des commissions électorales locales et donc par la réception des pétitionnaires. Donc c'est un constat qu'effectivement l'opération se déroule .Mais il y a très peu d'affluence. Cela est compréhensible parce que la quasi totalité des dossiers ici avaient déjà été traités avant l'interruption du processus. Donc nous mettons l'action plutôt sur le traitement des dossiers qui étaient en instance dans les commissions électorales locales et les dossiers en instance au niveau des tribunaux et les dossiers en instances au niveau du comité de coordination qui n'avaient pas fait l'objet de traitement .Ces dossiers sont environs 2000 soit 1984 exactement qui sont en train d'être traités. Et à partir de là, nous allons procéder à la saisie informatique, à la confection de la liste additive à la liste blanche. Donc c'est la semaine prochaine que nous aurons le bilan exhaustif de tout ce travail. Sur les 15883 pétitionnaires attendus, nous verrons exactement combien ont été véritablement reçus, combien ont été véritablement traités, combien il y a eu d'acceptation, combien il y a eu de rejet et à ce moment-là, nous pourrons vous informer davantage sur cette question.

Une telle opération entraîne nécessairement des problèmes. Vous avez passé trois à quatre jours, quelles sont les difficultés au niveau de vos collaborateurs sur le terrain ?

Il faut dire dans un premier temps qu'avec cette interruption, la reprise n'a pas été du tout facile.

Surtout au plan administratif avec le matériel de travail, l'état même des locaux. Il fallait remettre tout en état. Faire des réparations d'électricité, d'eau, de nettoyage donc cela n'a pas été du tout facile. En plus de cela, il faut ajouter les questions d'ordre financier parce qu'il y a beaucoup de commissaires qui traînent des arriérés. Il fallait les démarcher, il fallait faire une véritable plaidoirie auprès d'eux afin d'accepter de reprendre le travail .Je voudrais profiter de votre canal pour saluer leur esprit patriotique, leur esprit d'engagement parce qu'en dépit des conditions difficiles et des arriérés qu'ils ont, ils ont décidé de reprendre ce précontentieux. Donc c'est vraiment un très bon esprit à saluer. Je voudrais m'en réjouir et exhorter maintenant nos responsables à véritablement se pencher sur la question des commissaires locaux parce que jusqu'à présent, nous leur avons promis un mois d'arriéré que nous n'arrivons pas à payer c'est ce qui fait qu'il y a quelques grincements de dents.

Encore faut-il que cette situation rentre dans l'ordre pour ne pas que le processus ne connaisse pas d'interruption.

Monsieur le commissaire, nous savons que votre chambre d'hôtel n'a pas désempli. Vous avez eu assez de visiteurs : des magistrats, plusieurs militants et autres personnalités du Fpi. Pourtant, vous êtes en mission pour le compte de la Cei. En gros, il était question de quoi dans toute cette affaire de visite de magistrats et militants du fpi ?

Rires. Ce sont des amis, vous savez que nous avons un passé d'homme public .Nous avons, à l'université, dirigé le mouvement estudiantin(Fesci). Et il faut dire qu'on retrouve un peu certains de nos camarades à des postes de responsabilités importantes dans les villes que nous traversons .Donc j'ai retrouvé beaucoup d'amis au niveau du tribunal, au niveau de la préfecture de police, même au niveau de la préfecture, dans le corps enseignant, ce sont tous ceux-là qui me faisaient l'amitié de venir me rendre visite. Et puis il y a aussi des anciens camarades de partis qui ont appris aussi que je suis leur hôte qui viennent me présenter les civilités. Donc ce n'est pas seulement eux que nous avons réçus. Il y a des camarades du Rdr, du Pdci et c'est ce qui est souhaitable .C'est cet esprit qui doit prévaloir. Je l'ai dit, dans ce processus-là, nous sommes tous des Ivoiriens et chacun de nous a ses convictions politiques. Lorsque vous vous referez même à la composition de la Cei, c'est une Cei de partis politiques. Donc nous y sommes avec des mandats émanant de partis politiques, d'institutions de la République ou de groupes socio professionnels organisés. Mais cela ne doit pas constituer un obstacle à la conduite de cette mission extrêmement importante et délicate qui nous a été confiée. Le plus important, c'est de surmonter ses convictions personnelles pour voir l'intérêt supérieur de la nation afin de conduire cette mission. Je l'ai dit, la Cei n'a pas pour vocation de faire gagner un candidat. Tout comme elle n'a pas vocation de faire perdre un candidat. Il y a des candidats à la présidence de la République qui ne sont pas représentés à la Cei. Il faut que tous les commissaires qui sont à la Cei travaillent pour ces candidats aussi. Donc il faut que les gens soient rassurés, qu'ils ne nous jugent pas rapport à ce que nous sommes mais par rapport à nos actes et je crois que je m'entends parfaitement bien avec tous les commissaires. Quand je suis venu, je leur ai tenu un langage franc, sincère .A la limite, excusez-moi du terme, je m'en fous de ce qu'ils pensent. Je m'en fous de leurs considérations politiques. On nous a confié une mission collégiale et il est important que chacun se départisse de sa chapelle politique pour conduire la mission en toute honnêteté, fidélité, loyauté vis-à-vis de la République de Côte d'Ivoire. Et moi, je serai le premier à donner cet exemple. Je suis un militant du Fpi, c'est su, c'est connu, je ne m'en cache pas. Ce n'est pas parce que je suis militant du Fpi que je suis venu pour faire le travail du Fpi. Non, je suis venu organiser des élections justes, transparentes et équitables afin que la Côte d'Ivoire sorte de cette crise.

La nouvelle Cei est accusée à tort ou à raison de traîner les pas depuis son installation. Quelle est votre réaction en tant responsable au sein de cette structure ?

Je n'ai pas l'impression que nous sommes lents. Vous savez que ce que nous faisons à la Cei a une implication directe sur la cohésion sociale et l'harmonie nationale. Et donc il faut prendre le temps pour repartir sur de nouvelles bases. Ce qui s'est passé lors du précédent mandat n'a pas du tout honoré la Cei et la Côte d'Ivoire .Donc il fallait réajuster les choses au niveau du fonctionnement de la Cei centrale ensuite au niveau des Cei locales. C'est autant de chantiers qui ont pris du temps. Parce qu'il ne s'agissait pas d'aller dans la précipitation pour connaître encore des problèmes. Nous pensons maintenant que le processus est mieux encadré et mieux huilé. S'il ne s'en tenait qu'à la Cei, nous étions partis véritablement pour ne marquer un temps d'arrêt qu'aux élections présidentielles. Vous savez que la Cei certes est indépendante mais c'est une indépendance relative. Parce que nous n'avons pas notre budget à nous même, nous dépendons du financement du gouvernement, de l'Etat.

Aujourd'hui, les caisses de l'état sont en souffrance, donc nous jaugeons avec tout ça. Quand il y a l'argent qui est disponible, nous faisons ce qu'il y a à faire .Voyez-vous, le précontentieux devrait débuter le lundi 10 mai, mais des difficultés de dernières minutes ne l'ont pas permis. Cela est indépendant de la Cei. Mais je pense que personne n'en porte la responsabilité. C'est la situation générale de la Côte d'Ivoire qui fait qu'il y a ces différents retards. Je pense que les Ivoiriens doivent se calmer, nous allons tenir les élections cette année. Il n'y a pas de raison qu'on ne tienne pas les élections. Nous allons tenir ces élections dans les délais qui pourront certainement surprendre beaucoup. Nous allons les tenir, il n'y a pas de doute là-dessus. Il n'y a pas de ruse à se faire là-dessus. Il n'y a pas d'ambiguïté à se faire là-dessus. Après ces dix jours, nous sommes dans la dernière phase pour aborder le grand contentieux sur les 5,3 millions. On n'a pas encore fixé les délais mais vous voyez que ça ne peut pas nous prendre deux ou trois mois. Je veux dire qu'on aura certainement la liste électorale définitive août-septembre. Donc en octobre-novembre, on pourra organiser les élections présidentielles.

Interview réalisée par JOEL ABALO
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