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Politique Publié le lundi 23 août 2010 | Le Patriote

Interview / Imbassou Ouattara (DDC d’ADO à Yopougon) - “Gbamanan Djidan étale le grand désarroi du FPI”

Le contentieux judicaire sur la liste électorale bat son plein. A Yopougon, la direction départementale de campagne d’ADO a pris le taureau par les cornes. Elle a initié depuis la semaine dernière, une tournée dans les différents quartiers de la commune. Nous avons rencontré le DDC, Imbassou Ouattara. Il nous fait le point et commente la récente sortie dans la presse, du maire Gbamanan Djidan, DLC de Gbagbo.

Le Patriote : M. Le DDC, comment se déroule le contentieux chez vous à Yopougon ?
Imbassou Ouattara : Il faut dire que le contentieux judiciaire a commencé et s’achève le 26 août. Nous nous sommes faits fort de préparer cette phase. Nous avons sensibilisé l’ensemble de nos militants. Nous les avons également préparés à aborder cette phase par la préparation de leur document : les papiers qui leur permettent, au cas où ils seraient accusés, d’être blanchis devant la justice. En tout cas pour le moment, tout se passe bien.

L.P. : Quel est l’état d’âme de vos militants ?
I.O : On sent les militants assoiffés d’élection. On les sent assoiffés d’informations. On les sent exaspérés par la longue attente. Nous sommes actuellement en tournée de sensibilisation et de remobilisation dans les six zones dont nous avons la charge. Partout où nous sommes passés, tant ici à Yopougon qu’à Songon-village, les gens sont prêts à aller d’abord aux prochaines étapes, c'est-à-dire, la distribution des cartes, à se préparer ensuite à voter correctement et massivement pour le candidat Alassane Ouattara.

L.P. : Quel commentaire faites-vous des résultats de radiation qui sont pour le moment favorables aux accusés ?
I.O : C’est avec beaucoup de satisfaction que nous apprenons que la justice ivoirienne, quand elle s’affranchit des considérations et pesanteurs politiques, arrivent à être une justice pour tous les justiciables. Partout où les tribunaux ont réagi en faveur du droit, le peuple s’est mieux comporté. Nous prenons l’exemple de Yopougon, où pendant la première phase (février dernier) du contentieux, des dossiers ont été déposés, des dossiers qui ne respectaient même pas la procédure, qui veut que les dossiers passent d’abord par la CEI. Les magistrats ont respecté le mode opératoire en demandant que ces documents passent d’abord par les CEI locales. Les documents n’ont donc pas été traités. Quand vous êtes accusé injustement et que la justice vous rétablit dans vos droits, vous ne pouvez que vous estimer heureux. Je précise que dans la première phase, des fonctionnaires ont été accusés d’être des fraudeurs, d’être des non Ivoiriens. Des enseignants, des médecins, des banquiers, mais aussi des personnes de conditions sociales moyennes, ont été accusées. Malgré tout cela, la justice a dit le droit.

L.P. : Le maire de Yopougon attend croiser le fer avec les fraudeurs. Comment jugez-vous cette sortie de Gbamana Djidan?
I.O : Le maire de Yopougon, directeur départemental du candidat Laurent Gbagbo, a fait une sortie en fin de semaine. C’est une sortie qui nous a rendus perplexes. Nous avons senti qu’il y a des amalgames entre sa qualité de maire, officier de l’état civil et sa qualité de maire directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo. Ce qui s’est passé à Yopougon, c’est qu’à un moment donné, on a senti des personnes autour du maire tripatouiller l’état-civil pour sortir de supposées copies intégrales des citoyens radiés. On a noté que ces personnes-là, sont toutes nées à partir de 1980 à Yopougon. Ces copies intégrales portaient les signatures des premiers maires (Dadié pierre et Doukouré Moustapha). Le hic, c’est que ces copies intégrales n’étaient ni timbrés, ni signés. On ne sait pas sur quelles bases ces réclamants en radiation ont eu ces copies intégrales, puisque la loi ivoirienne dit que c’est seulement le juge qui peut demander la copie intégrale d’une déclaration de naissance. Ou alors le citoyen lui-même pour composition de dossier. Une tierce personne ne peut pas avoir la copie intégrale d’une autre personne pour aller porter une autre réclamation. Le mode opératoire stipule que c’est le document du pays dont on accuse le fraudeur que le demandeur en radiation fournit. Si vous prenez la photocopie de la copie intégrale d’un citoyen à Yopougon, vous n’établissez pas là la preuve de sa nationalité étrangère. C’est ce que nous avons décrié. Nous n’avons rien contre le maire. Nous disons simplement que des gens autour de lui, agissent et que en dernier ressort, lui, il intervient comme pour porter le chapeau. Parce que nous connaissons les activistes du FPI sur le terrain. Nous rappelons au maire qu’il est maire de tout Yopougon. En tant que directeur de campagne de Gbagbo, on ne peut pas l’empêcher de dire un certain nombre de choses en faveur de son candidat. Mais, pour ce qui est de l’état-civil, il faut que l’état-civil survive à tous les maires qui vont passer.

L.P. : Que pensez-vous des chiffres qu’ils avancent ?
I.O : Au niveau des chiffres c’est toujours avec eux que nous apprenons des choses. Pendant la première phase du contentieux, nous avons su au terme de l’une de leurs réunions, qu’ils avaient un objectif de trois mille (3000) personnes à radier. In fine, ils ont fait des réclamations qui sont restés irrecevables. Pour cette phase avant que le contentieux judiciaire ne commence, ils ont avancé des chiffres de 6.999 personnes. Le maire a réduit ce chiffre en l’évaluant à 6000 personnes. Finalement, ils sont tombés à 2000 personnes. Malheureusement pour eux, tous ces dossiers étaient irrecevables. Nous disons que nous sommes légalistes. Nous voulons que seul le droit soit dit dans cette affaire. Nous n’avons l’ambition de vouloir faire une liste électorale à la taille de notre candidat. Mais, nous voulons simplement que la phase soit gérée comme le recommande le mode opératoire. Qu’on ne demande pas à la CEI de se prononcer sur les documents qui ne sont pas conformes à ceux demandés. Il faut qu’on reste collé au droit, qu’on reste collé au guide méthodologique. Ce guide stipule qu’avant d’aborder un dossier dans son fond, il faut qu’il soit recevable. Si le dossier dans la forme est recevable à la CEI, alors il passe au Tribunal. Si la CEI estime que le dossier est recevable, c’est selon le guide méthodologique et non selon l’appréciation de chacun des commissaires, le dossier peut alors être transféré au niveau de la justice. Malheureusement, nous apprenons qu’un huissier sera commis par les activistes du FPI pour aller constater que les CEI ont refusé de recevoir ces dossiers. Et donc, qu’ils peuvent être directement envoyés au Tribunal. Nous attendons que ces dossiers arrivent au Tribunal pour que nous puissions poursuivre ceux qui calomnient. Nous attendons que le dossier puisse arriver là-bas pour que nous puissions suivre ces audiences et porter plainte individuellement contre eux.

L.P. : Comment appréhendez-vous la menace que le maire fait peser sur vous ?
I.O : Nous savons aujourd’hui que le FPI a beaucoup peur, parce que le FPI a mal géré le processus. Le FPI ne s’est pas préparé pour être prêt. Pour nous, cette sortie exprime le désarroi, la grande peur face à la défaite cuisante que le FPI va accuser et à Yopougon et au plan national. C’est cette peur-là qui fait qu’on menace. Comme nous sommes à Yopougon et que, nous avons aussi identifié les dénonciateurs. Ça va peut-être se gérer sur le terrain. Nous invitons tout le monde à la sagesse pour que ce soit dans la paix que le processus continue parce que, il faut éviter les affrontements, si on veut vraiment sortir de la crise. Nous souhaitons que le maire en pareille circonstance, appelle au calme. Aussi, profitons-nous pour dire à Gbamana Djidan qu’il sera responsable de ce qui arrivera à un seul citoyen de Yopougon d’ici maintenant jusqu’à la fin des élections et même après. Nous prenons à témoin l’opinion nationale et la communauté internationale de ce que le maire de Yopougon est un potentiel danger pour la paix sociale inscrite sous le chapitre sept (7) de la charte des Nations-Unies.
Réalisée par
Ibrahima B. Kamagaté
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