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Politique Publié le lundi 23 août 2010 | Le Mandat

Après 10 ans de gestion du pouvoir - Gbagbo se confesse devant les Ebrié : "On n’a rien fait... Construire un collège, ce n’est pas important"

© Le Mandat Par Emma
1er mai - Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances
Le 20e chef du village d’Adjamé-Bingerville (sous-préfecture de Bingerville), Agbo Honoré a été intronisé le samedi dernier, en présence de pluseiurs autorités dont le Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Profitant de cette tribune, le premier magistrat de ce pays, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, a sollicité le soutien du peuple Ebrié pour les échéances électorales à venir. Même s’il reconnaît que ces 10 ans de gestion à la tête du pays n’ont rien donné, il promet cependant un avenir meilleur pour les prochaines années. « Nous avions mis du maïs dans l’eau pour le piler, le maïs est resté trop longtemps dans l’eau à cause de la crise. Maintenant, le temps de le sortir est arrivé, nous allons le piler le 31 octobre. Ces grains de maïs représentent toutes les promesses pour la Côte d’Ivoire, tout ce que nous souhaitons de bon et de bien pour la Côte d’Ivoire. C’est-à-dire, pour tous les peuples et pour les Ebrié. Nous avions mis beaucoup de grains de maïs dans l’eau. J’ai même nommé un gouverneur du district issu de vos rangs, mais on n’a pas travaillé. On n’a pas pu faire la transformation du maïs en farine. Maintenant que la guerre est derrière nous, permettez-moi de procéder à cette transformation, de faire ce travail » a-t-il plaidé. Le candidat du camp présidentiel qui a dit connaître le problème des Ebrié, va déplorer que ce peuple qui a beacoup fait en donnant deux capitales à la Côte d’Ivoire, perde en retour, ses forêts et voie sa lagune polluée. Comme solution, l’hôte du peuple Atchan va encore faire rêver son auditoire par des promesses. « Nous sommes en train de faire une grande route ici, qui va se terminer par un pont pour que les gens puissent partir de Bingerville à Grand-Bassam. On parle du troisième pont, je le construis et je suis en train de le construire parce que tout le monde en parle. Mais pour moi, la vraie solution, c’est de cette route ici. C’est ça, la vraie route. Cela va désenclaver tous les villages Ebrié qui sont par ici », a-t-il promis. Cependant, face aux doléances des populations qui ont souhaité être dotées d’infrastructures soclaires et sanitaires, Laurent Gbagbo va leur répondre en ces termes : « Construire un collège, ce n’est pas important. (…) Maintenant, on ne trouve plus beaucoup de maîtres. Je suis en train de chercher 8.000 instituteurs et 4.000 professeurs, je n’en trouve même pas. Donc, construire un collège ou un dispensaire, ce n’est pas grave. ». Pour sa part, la première-vice présidente de l’Assemblée nationale et député de Bingerville, Mme Ago Marthe, va faire remarquer que le chômage sévit également en pays Ebrié et que la jeunesse manque aujourd’hui de repères. C’est pourquoi, elle a plaidé pour que, pour son prochain mandat, Laurent Gbagbo prête une oreille attentive aux problèmes de ce peuple. Avant elle, le maire de Bingerville, Beugré Djoman, a rassuré le Chef de l’Etat que la population sera toujours à ses côtés. « Bingerville voudrait se tenir à vos côtés, pour vous assurer de son appui pour sa réussite. Au soir du 31 octobre prochain, Bingerville voudrait être avec vous et à vos côtés pour rentrer dans le sillon du développement parce que c’est depuis 1934 que nous avons cessé d’être capitale et nous voulons le redevenir dans tous ses aspects avec vous » a-t-il souhaité.

Lance Touré
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