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Politique Publié le jeudi 26 août 2010 | Nord-Sud

Sankadiokro (Abengourou) / Contentieux électoral : Bagarre rangée entre autochtones et allogènes

© Nord-Sud Par Atapointe
Affaire "prisonniers de la filière café-cacao": les journalistes ivoiriens manifestent à Abidjan pour la libération de leurs confrères
Vendredi 23 juillet 2010. Abidjan, Plateau. De la Maison de la presse au Palais de justice, les journalistes qui manifestaient pour la liberté de la presse sont dispersés par les forces de l`ordre, et le sit-in s`achève à la cathédrale
La phase judiciaire du contentieux de la liste électorale est en train de prendre une allure de ‘’guerre intercommunautaire’’ à Sankadiokro, dans le département d’Abengourou.

Située à 15km d`Abengourou, Sankadiokro est depuis lundi dernier, le théâtre de vives tensions entre autochtones et allogènes. Les autochtones qui sont majoritairement d`ethnie Agni ont fermé l`accès du marché aux Malinké. Depuis 3 jours, un couvre-feu a été instauré de 23 heures à 5 heures du matin par les villageois. Ces deux communautés se regardent donc en chiens de faïence. A l`origine de ce différend, la violence enregistrée lors des audiences judiciaires du lundi 23 août à Abengourou. Certains dénonciateurs, ou ressortissants de Sankadiokro auraient été pris à parti par des manifestants. Arrivés à Sankadiokro, ils alertent les autochtones et portent un doigt accusateur sur les allogènes. Ils les présentent comme ceux qui les ont livrés à la vindicte populaire. Il n`en fallait pas plus pour que la violence s`instaure. Les commerces tenus par les allogènes sont fermés. « Dans la nuit du lundi à mardi, nous avons entendu des tirs nourris de fusils. Aujourd`hui, tout est bloqué. Je souhaite qu`on vive en bonne intelligence comme avant », raconte Koné Alassane un opérateur économique de Sankadiokro. Hier, les partis adverses ont été invités chez le chef du village, pour aplanir les mésententes et favoriser la réconciliation. Le chef du village de Yakassé-Féyassé, nanan Ehoué Aka, a envoyé une délégation à cet effet. Le sous-préfet de Yakassé-Féyassé était représenté par N`Zi Mathieu. Il a été demandé aux chefs des communautés étrangères, de sensibiliser leurs ‘’enfants’’ à retirer leurs noms de la liste électorale provisoire. Une liste dite "liste Cedeao" a été présentée au public où figurent certains résidents du village. Après appel, chaque personne passe se justifier. C`est le cas de Pooda Olivier. Ce dernier a soutenu ne pas se reconnaître dans une quelconque demande de carte de séjour. Autrement dit, il est Ivoirien. Contrairement à Koné Yaya, ressortissant malien, qui a reconnu s`être déjà fait établir une carte nationale d`identité ivoirienne, grâce aux bons offices de Mme Kabran Asso, une amie à sa mère qui lui a donné ses pièces. Mais voyant les tensions venir, il a laissé tomber son identité ivoirienne et est allé à la justice, refaire ses papiers en tant que Malien. M. Diallo, la soixantaine passée raconte: « je suis toujours resté Malien, sachez que j`ai deux femmes, une ivoirienne et une malienne. Les enfants de l`ivoirienne sont donc d`office ivoiriens par leur mère. Quant aux enfants de l`autre, ils ont des pièces maliennes ». Face à cette situation, l`imam de Sankadiokro a présenté les excuses de sa communauté à leurs hôtes Agni. Dans l`attente de la réponse de cette requête, les esprits se sont très vite échauffés. « Sankadiokro est notre terre. Allez chez vous », criaient des groupes de jeunes quand d`autres conseillaient de s`en remettre à la justice. Il s`en suit entre les deux communautés, une bagarre rangée. Armées de pierres, de gourdins et de fusil, une chasse à l`homme s`engage. On dénombre une dizaine de blessés légers. Les gendarmes, impuissants, ont dû solliciter des renforts en hommes pour tenter de maîtriser la situation qui menaçait de s`aggraver avec l`arrivée de jeunes venus d`Abengourou pour voler au secours des allogènes. Notons que ce village est au centre de toutes les convoitises politiques. En effet, Assoa Adou, ddc du candidat Laurent Gbagbo, Boa Thiémélé Amoikon, délégué régional du Pdci et Adou Assalé, drc d’Alassane Ouattara sont dans une guerre de positionnement pour leurs partis respectifs. La situation restait encore tendue à Sankadiokro au moment où nous quittions les lieux.

Koffi Jean Luc à Abengourou
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