Enquête express/Recensement des victimes de déchets toxiques : Les arnaqueurs ont sévi

Quelques mois après leur identification, plusieurs victimes des déchets toxiques se rendent compte qu'ils se sont fait gruger. Comment cela a-t-il été possible ?

La Fédération nationale des associations des victimes de déchets toxiques (Fenavidet-Ci) ; a lancé il y a trois mois une vaste campagne d'identification des victimes de déchets toxiques, dans tout le district d'Abidjan. Au-delà des centres d'enregistrement ouverts par ladite fédération, certains individus mal intentionnés ont usé de ruse pour gruger des centaines de victimes. En effet, ils se sont installés dans des marchés, établissements scolaires et autres surfaces, pour procéder à des recensements de victimes. Ce, moyennant 5000 Fcfa par tête. Non sans délivrer la carte de membre de la (Fenavidet-Ci). Plus de trois mois après, le pot aux roses a été découvert. A l'occasion des vérifications des inscrits en vue de rectifier les erreurs sur les noms, numéros de portables des membres puis leur donner un code d'identification, plusieurs détenteurs de la carte de membre de la (Fenavidet-Ci), se sont vus rejetés par le logiciel de gestion des victimes. Ce, au motif qu'ils ne sont pas inscrits. Le cas d'une dame en âge avancé que nous avons rencontrée la semaine dernière au bureau du président fédéral des associations de victimes de déchets toxiques, M. Yao Pipira Dénis est évocateur. " Je me suis fait identifier à Abobo Kenedy. Confesse-t-elle. C'est un certain Gnamien Bruno qui m'a recensée. Je n'ai pas son contact téléphonique… ", a-t-elle confié. Comme elle, plusieurs personnes se trouvent dans ce cas. A côté de ces fraudes, il y a des victimes identifiées par les services reconnus de la (Fenavidet-Ci) qui n'ont pas reçu leur carte de membre, ou dont le nom ne se trouve pas dans le fichier. Des omissions qui concernent plusieurs personnes. De source proche de la (Fenavidet-Ci), le debut du mois de septembre sera réservé aux cas d'omissions et autres désagréments. Yao Pipira et son équipe bataillent dur pour que d'ici quelques mois une liste fiable des victimes soit dressée. A la satisfaction générale de leurs membres qui gardent un énorme espoir quant à leur indemnisation. " Yao Pipira est le premier vrai défenseur des victimes de déchets toxiques. Le monde entier le sait. Si aujourd'hui il a des problèmes, c'est du fait qu'il ne pactise pas avec les hommes politiques. Et c'est ce qui me fascine véritablement chez lui ", indique J.P Kanga, caissier dans une banque de la place. " J'ai été grugé par de faux envoyés de Pipira. Mais j'ai pu me faire réinscrire grâce au sens humain de Yao Pipira et ses collaborateurs. Nous prions pour lui afin que Dieu le garde et le protège ", soutient une dame. Les messages de soutien à Yao Pipira vont bon train. Comme quoi, tous ont compris que " l'union fait la force "

Yenon R. Assi