Politique de santé en Côte d’Ivoire - Pr. Tagliante Saracino (DDC de ADO) - « L’AMU n’est pas réaliste »

« Elections et santé des populations » était le thème de la troisième conférence publique organisée par la direction de campagne du RDR à Abidjan-Sud. Au cours de cette conférence qui a lieu hier au QG de campagne du RDR à Abidjan-Sud, le Pr. Tagliante Saracino, directeur de campagne du docteur Alassane Dramane Ouattara à Treichville, a montré combien de fois la politique sanitaire en Côte d’Ivoire a pris un coup ces dernières années. Par la faute du pouvoir en place. Pour illustrer ces propos, l’ancienne ministre de la Santé s’est appesantie sur l’Assurance mutuelle universelle (AMU) présentée par le FPI comme la solution à une couverture sociale efficiente en Côte d’Ivoire. Pour elle, même s’il est vrai que pour mener à bien une politique sociale, il faut un système de financement efficace et fluide, l’exemple de l’AMU n’est pas adapté, selon elle. « L’AMU n’est pas réaliste parce qu’elle est basée sur les salaires », a-t-elle soutenu. Pour montrer les faiblesses du système, elle lance cet argument implacable : « 300 mille personnes ne peuvent payer pour 20 millions d’habitants ». Selon la conférencière, pour réussir une bonne politique de santé, il faut, dans un premier temps, identifier les besoins des populations. Et cela, a-t-elle expliqué, se fait à partir des données démographiques, épidémiologiques et des facteurs favorisants. « Un bon gouvernant doit avoir la maîtrise de ces données », a-t-elle indiqué. Cependant, selon elle, le gouvernant ne doit pas s’arrêter à la simple connaissance de ces données. Il doit donner une réponse sanitaire à ces données en s’appuyant sur un ministère de la Santé capable de mettre en œuvre un système de santé. Pour la conférencière, cela est d’autant plus important que le système de santé est aujourd’hui un sous-système économique. Car la santé, à ses dires, est aujourd’hui perçue comme un outil de développement. « Pour que le développement soit relancé, il faut financer fortement la santé », a-t-elle précisé. Avant de rappeler que le coût du plan de santé 2009-2013 s’élève à 1600 milliards de FCFA et que le marché des médicaments fait 148 milliards de FCFA. « Dans ce contexte, notre candidat par sa rigueur et son attachement à la bonne gouvernance constitue une seconde chance pour la santé dans notre pays. C’est une chance d’avoir un économiste. Car l’organisation sanitaire et la logique marchande qui a cours avec l’OMS, a besoin de quelqu’un de compétent », a-t-elle soutenu. Pour elle donc, le candidat du RDR, le docteur Alassane Dramane Ouattara, avec son programme de gouvernement chiffré et précis est celui-là qu’il faut pour donner un nouveau souffle à la politique de santé en Côte d’Ivoire.

Jean-Claude Coulibaly