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Politique Publié le mercredi 15 septembre 2010 | Le Patriote

Présidentielle du 31 octobre 2010 - Gbagbo ne peut pas gagner cette élection

© Le Patriote Par Prisca
Pré campagne électorale du candidat du FPI : 10.000 femmes apportent leur soutien au président Laurent Gbagbo
Samedi 11 septembre 2010. Abidjan, Treichville. Palais de la culture Bernard B. Dadié. Photo: le président Laurent Gbagbo
C`est un fait, une réalité évidente, tout le monde le sait, même l’intéressé : Gbagbo ne peut pas gagner la prochaine élection présidentielle. Point n’est besoin d’être un devin pour le pressentir. Tant l’homme aura déçu, par son bilan catastrophique, par son incapacité à gérer un Etat moderne et à donner espoir à un peuple qui en a vraiment besoin. L’argutie de la crise politico-militaire ne saurait aucunement dédouaner celui qui avait promis aux Ivoiriens monts et merveilles. Ainsi, de 2000 à 2010, dix années de gestion aussi calamiteuse que son accession au pouvoir, marquée par des pillages économiques, des tueries et une dictature rampante. A cela, il faut ajouter la nullité d’un régime dont la minorité depuis son accession calamiteuse au pouvoir d’Etat un 26 octobre 2000 ne fait que s’accroître au fil du temps à cause, bien sûr, de la perte de confiance des Ivoiriens en lui. Le décor est ainsi planté et ne saurait trahir personne. Les raisons du futur échec de Laurent Gbagbo sont donc évidentes. D’abord, les conditions de son arrivée au Palais présidentiel, sont des plus atypiques. En effet, après un scrutin présidentiel « dealé » avec le chef de la junte militaire d’alors, le chef de la Refondation accède au pouvoir suite à une auto-proclamation sur les ondes RFI, en prononçant ces termes : « A partir de maintenant, c’est moi le nouveau Président de la République. Le Gouvernement est dissout ». Sans attendre donc que le Conseil constitutionnel se prononce sur l’élection à la suite de laquelle l’autre candidat, le Général Robert Guéi, se réclamait vainqueur, Laurent Gbagbo appelle les Ivoiriens à descendre dans la rue. Il prête solennellement et précipitamment serment le 27 octobre 2000 devant Tia Koné, président de la Cour suprême, sur le corps encore dégoulinant de sang des 57 cadavres du charnier de Yopougon et de la centaine de morts des événements post électoraux, selon les différents rapports des ONG de défense de droit de l’Homme. En vérité, se sachant minoritaire, Gbagbo s’est appuyé sur une partie de l’armée et en capitalisant la colère des militants du RDR et du PDCI dont les candidats avaient été injustement recalés par la junte militaire sous les conseils du candidat du FPI. Avec seulement un taux de participation d’à peine 37%, Gbagbo s’impose par la force des choses, surtout, avec le soutien implicite de ses camarades socialistes français dont un certain Guy Labertit. La minorité du FPI sur l’échiquier politique ivoirien se confirme quelque temps plus tard, lors des élections locales. Aux législatives du 10 décembre 2000 boycottée par le RDR, au lieu que la dynamique de victoire de la présidentielle profite au FPI, c’est plutôt le PDCI RDA qui a été évincé du pouvoir un an plus tôt qui en sort victorieuse tant en nombre de députés qu’en suffrages exprimés. Selon les statistiques de la Commission nationale électorale (CNE) avec 96 députés, le FPI a mobilisé à peine 800.000 électeurs sur plus de 2.000.000 de suffrages exprimés lors de ce scrutin. La descente aux enfers du parti de Laurent Gbagbo continue à l’élection municipale du 21 mars 2001. C’est la seule consultation électorale jugée jusque-là (presque) démocratique. On ne saurait donc la balayer du revers de la main. Les résultats de cette consultation sont édifiants. Le RDR d’Alassane Ouattara vient largement en tête avec 64 communes soit 27,2 % des suffrages exprimés, suivi du PDCI-RDA qui a obtenu 59 mairies avec 26,9 % des voix et en dernière position le FPI avec 33 équipes municipales, soit 25,2 % des voix. Autre preuve de la minorité du FPI apparaît aux élections des Conseils généraux du 7 juillet 2002. Sur 5. 413. 212 inscrits, il y a eu 1. 516. 307 votants. Le RDR a obtenu 24,8 % des suffrages, le FPI, 20,6 %, et le PDCI, 19,7 %. L’UDPCI, le jeune parti de Robert Guéi, s’est fait remarquer avec 4 % des voix. En un mot comme en mille, le régime illégitime FPI a toujours été minoritaire. Jamais les Ivoiriens n’ont placé leur confiance en lui. Et le parti de Laurent Gbagbo n’aura rien fait pour renverser cette tendance. Bien au contraire. Comme s’ils savaient qu’ils n’allaient pas durer au pouvoir, les Refondateurs se sont lancés dans une course effrénée d’enrichissement illicite fait de pillages des deniers publics et de scandales de toutes sortes. Interpellé sur les dérives de son régime, le chef de l’Etat, soutenant implicitement cette gabegie, ne s’est pas gêné de dire que « chaque régime a ses nouveaux riches ». Plus explicite, il a révélé en janvier 2009 au cours d’une interview télévisée accordée à la RTI : « Nous, on a vu des gens ici avec des tapettes au moment de l’Indépendance. Après, on les a vus avec les premières villas en marbre sorties de terre à Cocody ». Histoire de dire que la course à l’argent peut continuer sans problème. Les scandales vont alors se suivre et se ressembler. De celui du café-cacao à celui des emplois fictifs à la présidence de la République en passant par les déchets toxiques, les escadrons de la mort, pour ne citer que les plus médiatisés, le régime Gbagbo aura vampirisé sans commune mesure l’économie du pays et plongé les Ivoiriens dans une misère sans précédant. Le peuple ivoirien a vu Laurent Gbagbo à la pratique. Il parle beaucoup et travaille peu. Sa gestion des affaires de l’Etat n’obéit à aucune logique républicaine. Il n’a aucune connaissance des rudiments de l’administration d’un Etat moderne. Il ne connaît rien aux finances publiques. Il ne sait pas gérer. Et comme si cela ne suffisait pas, il s’est révélé un véritable fossoyeur de la cohésion sociale. En lieu et place du paradis promis, il a offert l’enfer au pays. Le charnier et la répression sanglante de la marche de l’opposition en mars 2004 en sont des illustrations parfaites. Celui qui n’a jamais été porté par la dynamique de sa victoire « calamiteuse » d’octobre 2000, peut-il alors améliorer son score avec un bilan aussi catastrophique en 2010? Certainement pas ! Seules la violence et la tricherie peuvent le maintenir encore au pouvoir au-delà de la prochaine élection présidentielle. Même là encore, rien n’est évident. Les Ivoiriens, pour sûr, ne sont pas prêts à le laisser faire.
Ibrahima B. Kamagaté

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