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Politique Publié le vendredi 17 septembre 2010 | Le Patriote

Ado-Gbagbo : Le jour et la nuit

© Le Patriote Par Emma
Cinquantenaire de la Côte d`Ivoire: le président Laurent Gbagbo assiste à la prise d`armes au palais
Samedi 7 août 2010. Abidjan, palais présidentiel du Plateau. Photo: le président Laurent Gbagbo, lors de son allocution


Il n’est vraiment pas aisé de comparer deux hommes qui ne se ressemblent pas. Davantage s’ils ne vont pas dans la même direction. Depuis l’annonce de l’élection présidentielle, une frénésie sans commune mesure s’est emparée du camp présidentiel. Pas un jour ne passe sans que les mandarins et séides du régime n’inaugurent une comparaison entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. De même que l’opinion reste médusée devant leurs fadaises si splendides, de même chaque jour davantage, eux-mêmes se rendent compte de la vacuité de leur entreprise. Autant le dire tout net pour ne pas en rajouter aux rêves des refondateurs, tout sépare Ouattara et Gbagbo. Comment établir une comparaison entre la lumière et l’obscurité ? Comment opérer une analogie entre le jour et la nuit, l’homme de parole et l’homme à paroles, l’actant de la bonne gouvernance et le promoteur de la gestion improvisée. On passerait toute une journée à égrener les différences entre ces deux concurrents au scrutin du 31 octobre prochain.


L’homme d’Etat et le populiste


Depuis les institutions internationales à la Présidence du Rassemblement Des Républicains, en passant par la Primature, Alassane Ouattara a toujours véhiculé l’image d’un homme d’Etat. Un homme civilisé, qui parle avec mesure et pondération, qui ne choque pas ses compatriotes par ses discours, qui prennent ancrage sur la paix, la réconciliation, la solidarité et la fraternité. Opposant, il est perçu aussi bien par l’opinion nationale qu’internationale comme un Chef d’Etat au sens plein du terme. Il a accès aux palais occidentaux pendant que le président Gbagbo est à la peine, s’il n’est pas carrément déclaré « infréquentable ». Il est tout le contraire d’un Laurent Gbagbo, populiste à souhait, qui a réussi l’exploit de désacraliser le pouvoir justement sacré. Par son discours, il ne cesse de provoquer partout l’hilarité. S’il ne prend pas le « gbô » de ses jeunes dits patriotes, il tombe dans les déclarations de peu d’épaisseur qui n’honorent pas la Côte d’Ivoire.


L’homme de parole contre l’homme à paroles


Il est un constat que le patron des républicains n’a jamais fait des promesses en l’air. Comme il aime à le dire lui-même, « il fait ce qu’il dit et il dit ce qu’il fait ». C’est fort de cela que son programme de société et de gouvernement, réaliste et étudié, contrairement à celui de son adversaire, théorique et fait avec improvisation, ne finit pas d’être plagié grossièrement et sans génie par les tenants de la refondation. Quand Ouattara était à la Primature, de 1990 à 1993, dans un pays en crise, avec une économie exsangue, il a pris le pari de remettre l’économie sur les rails, de mettre les Ivoiriens au travail, de créer des écoles, collèges, lycées et universités pour la formation de la jeunesse. Il a tenu parole et ce sont ses installations qui continuent de servir le pouvoir des « professeurs ». A côté de lui, il y a bien entendu Laurent Gbagbo. Quand il était dans l’opposition, que de promesses n’a-t-il pas faites aux Ivoiriens. La construction d’universités, l’assurance maladie universelle, l’achat de notre café et cacao à 3000 frs le kilogramme, la réduction du budget de souveraineté du président de la République, la création d’emplois pour les jeunes.


Cela fait maintenant dix ans qu’il est au pouvoir et les Ivoiriens attendent toujours la réalisation de ses engagements. On n’a pas vu de nouvelles universités, notre café et cacao sont payés à vil prix, le budget de Laurent Gbagbo a triplé et même quadruplé, pour se hisser à plus de 75 milliards de nos Francs. Et comme la honte ne tue pas, à la faveur de la prochaine présidentielle, Gbagbo fait de nouvelles promesses, oubliant qu’il n’est pas un homme neuf ou nouveau, et que les Ivoiriens l’ont vu aux affaires, conduisant le pays à la misère et au mal développement. La Côte d’Ivoire est devenue pauvre sous son règne et les dirigeants du FPI se sont enrichis sur le dos du contribuable. C’est une lapalissade de dire que pendant que les populations broient du noir et sont continuellement à la croisée des chemins, Gbagbo et les siens sont en croisière. Avec à la bouche, le refrain du chef suprême : « avant, on n’avait rien, maintenant, on a un peu ». Tout un programme !

Le travailleur et le destructeur


« Alassane Ouattara est brillant et travailleur ». Cette seule appréciation de Laurent Gbagbo à son redoutable adversaire aurait suffi à rabattre le caquet à ses inconditionnels, si la mauvaise foi n’était pas la chose la mieux partagée chez une certaine classe politique. Partout où il est passé, Ouattara a fait montre d’une capacité de travail à nulle autre pareille. L’évocation de son nom est synonyme de rigueur, de bonne gouvernance, de transparence, de compétence et d’excellence.


Le leader des républicains a montré cette disponibilité à la Banque Mondiale, au FMI, à la BCEAO et à la Primature. Quand Ouattara était Premier ministre, il a su impulser une nouvelle dynamique dans la conduite de l’administration. Il allait au travail à 7h 30, comme il le demandait à ses compatriotes. Ainsi, a-t-il remis le pays sur les rails économiques et donné le goût du travail aux Ivoiriens. Toute chose qui a entraîné le retour fulgurant des investisseurs vers la destination Côte d’Ivoire. En trois années passées à « la maison blanche du Plateau », Ouattara a réalisé de grandes entreprises au plan de l’éducation, de l’économie, de l’emploi, de la culture et du sport. Par ailleurs, lorsqu’il quittait les bureaux du FMI en 1999, pour se mettre au service de son pays, l’institution lui a délivré un satisfecit, le 6 juillet 1999, pour reconnaître les mérites d’un banquier, d’un financier et d’un économiste hors pair. Le 12 juillet de la même année, le Fmi a organisé un dîner à son honneur. A contrario, depuis dix ans qu’il est aux affaires, Laurent Gbagbo n’adhère pas à cette démarche. Il part au travail à 11h quand il se lève tôt, sinon c’est en début d’après-midi que son long cortège crée des embouteillages au Plateau. Il s’est presque imposé des agapes hebdomadaires à Yamoussoukro. Les Ivoiriens sont surpris de le voir s’étonner de constater que l’administration travaille désormais quatre jours dans la semaine. On comprend aisément pourquoi rien ne marche depuis la décennie Gbagbo. L’école est à la traîne. L’économie nationale ne finit pas de vivre des scandales à répétition. Qui plus est, le système Gbagbo consiste à enrichir les proches et les nombreux courtisans. C’est avec hilarité et dégoût que les Ivoiriens les qualifient de « nouveaux riches ». Depuis dix ans, la vie de notre pays est rythmée par la mauvaise gouvernance, les scandales financiers, l’enrichissement illicite des proches du président, les détournements de fonds dans la filière café cacao, l’achat d’une usine fantôme à Fulton, aux Etats Unis, à une centaine de milliards, sur la cassette nationale, elle-même rudement agressé par une ponction de plus de 75 milliards de budget de souveraineté.


L’homme de paix face à l’homme de guerre

S’il est une personnalité qui a le plus souffert de la méchanceté de la classe politique, notamment des régimes successifs à Félix Houphouët Boigny, c’est bien Alassane Ouattara. Sous le régime de Laurent Gbagbo, il a vu des vertes et des pas mûres. Il a échappé à plusieurs attentats, dont le plus mémorable est celui du 19 septembre 2002, date du déclenchement de la guerre, qui a fait de nombreuses morts dont les plus illustres sont le Général Robert Guéi, Boga Doudou. Ce jour-là, des soldats ont pris d’assaut la résidence du patron des républicains, assassinant froidement son aide de camp, incendiant son domicile, après l’avoir mis à sac. Le couple Ouattara n’a eu son salut qu’en se réfugiant chez l’ambassadeur de l’Allemagne puis de la France. Avant de prendre le chemin de l’exil. Alors qu’il était légitimé à garder rancœur et rancune, Ouattara n’a de cesse de pardonner et d’appeler à la paix et à la réconciliation. Au forum pour la réconciliation nationale, il a été le seul homme politique à pardonner et à demander pardon à ses compatriotes. Depuis de nombreuses années et encore plus ces dernières années, Alassane Ouattara ne finit pas de parcourir son pays, avec comme programme, l’oubli des offenses, le pardon, la paix, la réconciliation, pour tourner les pages tristes de notre histoire commune.


Quant à Laurent Gbagbo, et tout le monde le sait, il n’a que le champ lexical de la guerre et de la violence dans son discours. Depuis dix ans, son régime ne fait que tuer les Ivoiriens qui ne luisent pas dans le miroir de la refondation. Que de complots et de répressions sur le chemin de la conquête et de la confiscation du pouvoir !


Après avoir appelé la guerre de tous ses vœux à travers la chasse aux sorcières et son acharnement à arracher la nationalité ivoirienne à de pans importants du peuple, Laurent Gbagbo, qui n’a pas tiré les enseignements de la crise, continue de tenir un discours guerrier, montant l’armée contre son opposition et demandant carrément aux FDS de « mater sans réfléchir » les empêcheurs de refonder en rond. Chaque jour qui passe le voit utiliser à profusion le vocabulaire de la guerre et de la conflagration sociale. Par sa faute et par son discours, il fait planer de gros nuages sur la présidentielle, qu’il veut remporter par tous les moyens.


On le voit aisément, entre Ouattara et Gbagbo, la démarcation est nette et sans soupçon. Le premier est un abonné à la bonne gouvernance, un travailleur comme l’a reconnu l’ancien opposant historique, un homme de paix, un patriote vrai qui a renoncé à tous ses privilèges et importantes fonction, pour se mettre à la disposition de ses concitoyens. Pour mettre son expérience nationale et internationale au service de son pays. En face, il y a l’homme des nombreuses promesses jamais tenues, le populiste, le tenant du discours de la violence et le chef de file d’un régime abonné à la mauvaise gouvernance, à la prévarication des biens publics. Choisir entre ces deux personnalités, pour présider aux destinées de la Côte d’Ivoire, relève d’un véritable jeu d’enfant pour les Ivoiriens.

Bakary Nimaga
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