La démocratie guinéenne à l’épreuve des intérêts partisans - Les observateurs internationaux avaient annoncé le premier tour du scrutin

présidentiel en Guinée comme un modèle du genre. Mais selon toute vraisemblance, ils ont vite crié victoire. Car le processus électoral est en train d’être rattrapé par les travers qui minent toutes les démocraties en Afrique. Après un premier tour plus ou moins réussi, le processus électoral en Guinée marque le pas. Les violences, les accusations de fraude et les problèmes d’organisation font planer de graves menaces sur le deuxième tour de la présidentielle, qui a été reporté à une date ultérieure. Au niveau des deux candidats, on s’accuse mutuellement. Le RPG du Pr. Alpha Condé reproche à l’UFDG du Premier ministre Cellou Dalein Diallo d’avoir fraudé au premier tour. Celui-ci de son côté, soupçonne son challenger de vouloir retarder le deuxième tour qu’il sait, selon lui, perdu d’avance pour lui. En créant un environnement de violence. A côté des deux candidats, certains observateurs avisés de la scène politique guinéenne soupçonnent certains responsables de la transition et autorités militaires d’être dans une logique de confiscation du pouvoir. Ces derniers, sans les susciter ne verraient pas d’un mauvais œil les violences entre partisans des deux camps qui pourraient servir de prétexte à leur volonté de se maintenir encore au pouvoir. D’où le report du second tour pris après les violences du week-end dernier, pendant la campagne électorale entre militants de l’UFDG et du RPG qui ont fait un mort et plusieurs. Ces observateurs pour soutenir leur position ne manquent pas d’évoquer l’incendie du jeudi dernier en plein camp Alpha Yaya qu’ils trouvent suspect. Si les antagonismes générés par ces différents intérêts ne sont pas vite maîtrisés, la démocratie guinéenne risque d’accoucher d’un mort-né. JCC