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Société Publié le mercredi 22 septembre 2010 | Nord-Sud

Entre tradition… et modernisme

Dans un passé encore proche, la femme était dans l'ombre. La tradition mahou veut que la femme soit sous la tutelle du père pendant l'enfance, du mari durant son mariage et de ses fils après son veuvage. Difficile dès lors de se faire une place dans une société machiste. En ce qui concerne le mariage, la femme n'a pas son mot à dire. Aujourd'hui encore, un mariage sur trois est arrangé. A l'époque, une fille bien née ne se mariait pas, on la mariait: un entremetteur, le «fouchela», s'occupait des transactions. Lorsque la transaction était envisageable, on autorisait les deux époux à se rencontrer. Le premier devoir consistait à échanger des présents, généralement des colas, qui scellaient l'accord. Selon les anciens, il n'est plus question de réinventer l'amour. Pour ratifier la cession et empêcher que la fiancée ne s'échappe, les parents soumettaient la promise à une surveillance ‘’serrée’’. Une fois au foyer, la femme prend toute la responsabilité de son ménage : elle s'occupe de la gestion du foyer et participe à l'éducation des enfants. Ce rôle de chef de famille élimine les frustrations qu'une femme peut avoir dans la société. C'est sans doute pour ces raisons que le féminisme n'a jamais été aussi actif que dans les périodes électorales où elles ont voix au chapitre. Par ailleurs, la pilule contraceptive n’est pas conseillée. Pas plus que les avortements, d’autant qu’une femme sans enfant ressemble à une malédiction. Un proverbe mahou dit: «C’est l’enfant qui fait la femme». Un homme peut donc avoir une aventure, surtout lorsque l'épouse vieillit. A cet effet, la femme est volontiers surnommée «gardienne de la maison», celle qui reste à la maison tandis que l'homme est appelé, le «douti», c’est-à-dire le maître de la maison. Mais, les femmes veulent prendre une revanche sur les hommes et sur les valeurs traditionnelles. Dans une société qui se modernise et où l’équilibre est désormais dynamique entre le masculin et le féminin, la femme et l'homme, la mère et le père. Aujourd'hui, de nombreuses femmes ne désirent plus reprendre leur rôle dans le foyer. Mais, elles ont une conscience aiguë de leur spécificité et de leur différence avec les hommes. Elles ne souhaitent pas entièrement perdre leur place initiale, et elles ne semblent pas non plus vouloir prendre celle des hommes. Et devant cette ascension irréversible de la femme du Bafing, l'homme déchu, se replie inexorablement.

L. B.
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