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Société Publié le mercredi 20 octobre 2010 | Star Mag Plus

Harcèlement sexuel-droit de cuissage - Des femmes célèbres racontent leur calvaire - Des témoignages poignants

Des chefs d'entreprises qui profèrent des menaces contre leurs secrétaires pour les obliger à jouer à saute-mouton sur le canapé qui est censé recevoir des invités. Des producteurs qui exigent des chanteuse, le passage dans leurs lits avant d'engager les frais de production,. Des mécènes qui attendent de voir ''la couleur du slip'' d'une organisatrice de spectacles, avant de lancer la procédure de sponsoring ou encore des Patrons qui, avant de recruter une animatrice télé, radio ou une journaliste lui demande de ''passer à la casserole''. La liste est longue et pleine de faits de harcèlement qui font rage dans nos services publics et privés.



Qui ne se souvient pas de cette fameuse histoire de la secrétaire de la CECP qui couchait avec son patron dans le bureau de ce dernier et dont les images ont fait le tour du monde il y a quelques mois ? Cette situation nous a conduit à nous pencher sur cette pratique qui mine de plus en plus notre Société. En plus de la corruption, le droit de cuissage et le harcèlement sexuel se sont érigés en mode de vie pour obtenir des postes. S'il est vrai que certaines dames et demoiselles, avec des tenues vestimentaires diaboliquement indécentes dont elles s'affublent, ne récoltent que ce qu'elles ont semé, force est de reconnaître qu'un patron doit rester un patron et par conséquent, savoir maîtriser ses pulsions sexuelles devant ses employés. Des personnes qui ont vécu ces expériences douloureuses nous ont raconté leurs ''calvaires''. ''J'étais animatrice-stagiaire sur une radio de proximité de la place. Mon patron, qui, selon lui, me faisait des avances que je ne voyais pas venir, a sauté sur moi, un soir, au moment où je préparais mon conducteur avant de passer à l'antenne. Il voulait me faire ça dans son bureau. Il m'a brutalisée jusqu'à ce que je fasse semblant de m'évanouir. Et là, pris de panique, il a alerté les techniciens qui étaient dans la pièce d'à côté, en leur disant que j'ai eu un malaise. Ces derniers m'ont transportée dans une pièce en vue de me ''réanimer''. Et, c'est là que j'ai ouvert les yeux et que j'ai dénoncé ce patron indélicat. Par la suite, j'ai tout simplement quitté cette radio où le harcèlement sexuel était devenu la règle. Une autre animatrice qui est venue après moi, a subi les mêmes pressions. Finalement, pour avoir le poste, elle a cédé à la proposition de ce directeur véreux. Mais aujourd'hui, elle regrette amèrement son acte puisqu'il n'a pas hésité à l'humilier publiquement'' explique une ex-animatrice devenue aujourd'hui journaliste, qui a requis l'anonymat. Dans le monde de l'audio-visuel, cela est de plus en plus répandu, surtout avec cette floraison de ''Prêt-à Diffuser'' (PAD) ou de télé-réalités qui font que de nombreuses jeunes dames qui ont fait des formations en communication veulent passer à la télévision en vue de faire valoir leur talent. Les artistes ne sont pas épargnées par ce fléau. C'est le cas d'une chanteuse qui a vu son album passer sous silence parce qu'elle a refusé les ''avances'' de son producteur. Cette dernière n'est pas allée avec le dos de la cuillère pour fustiger le comportement de son premier producteur qui, après l'avoir aidée à sortir son œuvre, la voulait dans son lit avant d'engager les frais de promotion. ''Tout le monde sait que lorsqu'un album est mis sur le marché, si la promotion ne suit pas, cette oeuvre ne connaîtra pas de succès. Et c'est là que le monsieur m'attendait. Nous avons travaillé en studio sans problème. Il a mis les moyens qu'il fallait pour que je sois dans de bonnes conditions. Mais hélas, lorsqu'il devait passer à la phase cruciale qui est celle de la promotion, il m'a demandé d'être gentille. Au départ, je ne comprenais pas ce que cela signifiait, mais au fil du temps, j'ai tout compris quand il a commencé à me tripoter en public et essayait de me faire des choses pas très catholiques. Lorsque je lui ai expliqué que je ne pouvais pas faire cela parce que j'avais mon petit ami, il m'a tout simplement demandé d'aller dire à ce dernier de faire face à mes frais de promotion'' nous a- t-elle relaté, très amère. Il n'est pas rare de trouver des organisatrices de spectacles dans la catégorie des personnes qui subissent les affres de ces pervers. C'est le cas de Suzanne Kouamé qui n'hésite pas à raconter son calvaire. Lors du lancement de l'édition 2010 de Koundan, le Festival de tresses africaines, elle est revenue sur le sujet. ''Je souffre aujourd'hui parce que je refuse de céder à certaines prtaiques qui ne m'honorent pas. Les mécènes et les sponsors ne veulent pas m'aider. Partout où je passe, chacun veut que je descende mon dessous avant de me prendre en compte. Mais si je dois le faire avec tous ceux que je sollicite, pensez-vous que je resterai une femme digne? '' s'est-elle interrogée, avant de déclarer que, malheureusement, aujourd'hui, c'est la condition pour rentrer dans les bonnes grâces des Directeurs Marketing et Commerciaux qui ont fait de cette pratique, une ligne de conduite. ''C'est déplorable parce qu'on ne peut plus rien faire honnêtement'' s'est-elle indignée. Le fait le plus triste, c'est que souvent, même les femmes mariées en sont victimes. C'est le cas de Mme Koné Fidèle, Présidente de l'ONG ''Mission d'Amour'' qui s'occupe des enfants qui ont perdu leurs mères à la naissance. Cette brave Dame n'arrive toujours pas à s'expliquer comment une Haute Personnalité de ce pays, a osé vouloir bafouer son statut matrimonial avant de lui venir en aide. ''C'était lorsque J'organisais un téléthon et un dîner-gala en vue de recueillir des fonds pour acheter des ambulances afin de transporter les mères en ''travail'', à l'hôpital, à temps, pour éviter les décès en couches. Lorsque j'ai lancé l'appel, plusieurs personnes m’ont fait des promesses. Mais il y a une personnalité dont je tairai le nom, qui m'a fait appeler. Lorsque je me suis rendue à son bureau, il m'a expliqué clairement qu'il avait les moyens de m'offrir plusieurs ambulances, si je le voulais. Mais la condition était que je sois son amante. J'ai été tellement choquée par ce que j'entendais dire que je lui ai dit que je suis mariée. Mais il m'a rétorqué que ce n'est pas ce qu'il n'avait jamais vu. Son intention était claire. Sortir avec moi avant de me venir en aide. Mais comme je n'étais pas là pour ce genre de choses, j'ai poliment refusé sa proposition. Il m'a laissée partir, en me promettant de me rappeler pour voir ce qu'il pouvait faire. Mais jusqu'à ce jour, je ne l'ai pas entendu'' nous a confié Mme Koné. Heureusement, il y a des femmes qui refusent catégoriquement ces avances, même si elles doivent payer le prix de ce refus. Il faut donc rendre hommage à ces femmes qui tiennent à leur intégrité, se sacrifient et refusent de céder aux chantages et menaces de ces ''délinquants sexuels''.

Solange ARALAMON
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