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Politique Publié le mardi 26 octobre 2010 | Nord-Sud

Enoh Aka N’Douba (Indépendant) : “La mort d’un candidat peut empêcher le scrutin”

© Nord-Sud Par Emma
Présidentielle du 31 octobre 2010 - Le Premier ministre, Guillaume Soro reçoit les candidats indépendants et les leaders des partis non membres du CPC
Mardi 14 septembre 2010. Abidjan, Primature. Photo: le candidat indépendant Enoh Aka N’Douba
Que pensez-vous du plan de sécurisation de l’élection du 31 octobre ?

Je voudrais d’abord signaler, qu’en tant que candidat indépendant, je n’ai pas encore de sécurité rapprochée. Je n’ai pas encore bénéficié du traitement égal des candidats dont on parle tant. C’est la télévision qui fait de son mieux pour que l’égalité soit respectée. Partant de là, je doute de la sécurisation de l’élection elle-même.


Que craignez-vous ?

Si le minimum qui consiste à sécuriser chaque candidat n’est pas assuré, qu’en sera-t-il pour tous les bureaux de vote ? La base d’une élection crédible et transparente, c’est la sécurité des candidats. Parce que nous sommes aussi porteurs de messages de paix. Et nous avons besoin d’un minimum de sécurité pour aller vers les populations.


Votre sécurité a-t-elle déjà été menacée ?

Plusieurs fois. J’ai été percuté par des taximen sur une route lorsque je suis descendu de mon véhicule. N’eût été la diplomatie, j’aurais été agressé.


Ces taximen vous ont-ils visé de façon intentionnelle?

C’était volontaire. Je vous donne un autre exemple. Après mon passage au débat télévisé, la population a été appâtée par mes idées. Hier (samedi), les femmes de l’’allocodrome’’ de Cocody se sont réunies pour que je vienne les entretenir. Un groupe de personnes a fait irruption sur les lieux pour démonter les bâches et chasser les femmes.


Qui sont ces personnes ?

Ce sont des militants du Fpi (Front populaire ivoirien). Et ce fait n’est pas le seul du genre. Les partisans du camp présidentiel nous agressent à longueur de journée.


Avez-vous saisi les autorités compétentes ?

Les interpellations, nous sommes fatigués d’en faire. Avant même l’ouverture de la campagne, nous avons adressé des courriers au Premier ministre, au Facilitateur, à l’Onuci, à la Cei (Commission électorale indépendante). Personne ne nous a répondu. C’est le signe d’une mauvaise volonté d’aller aux élections. De tous les pays du monde, il n’y a qu’en Côte d’Ivoire que des candidats à une élection présidentielle n’ont pas d’agents de sécurité qui leur sont affectés. Comme ils savent que la mort d’un candidat peut provoquer le report de l’élection, c’est pourquoi ils font cela. Je tiens à ce que vous le mentionniez.


Mesurez-vous suffisamment la gravité de ce que vous affirmez ?

Je la mesure. Si on ne souhaite pas que nous soyons assassinés, pourquoi on ne nous sécurise pas ?


Près de 8000 soldats seront déployés pour la sécurisation du vote. Et le Premier ministre annonce le maximum d’éléments dans des zones identifiées comme étant sensibles. Cela ne vous rassure-t-il pas ?

Comme vous êtes journaliste, dites au Premier ministre que la première garantie à donner, c’est la sécurité des candidats. Certains ne sont pas encore sécurisés alors que tous les grands moyens sont mis à la disposition de ceux qu’ils appellent les grands. Mais qu’ils sachent qu’il n’y a pas de petit serpent. Peut-être que c’est une manière de nous dire que nous devons nous-mêmes créer notre sécurité. Avant de sécuriser les bureaux de vote, il faut d’abord sécuriser ceux qui iront voter. Çà et là, des pièces d’identité sont arrachées à des citoyens. Ce ne sont pas des rumeurs, mais la réalité. Ne soyons pas surpris s’il n’y a pas d’élection le 31 octobre. Pour qu’il y ait élection, c’est maintenant qu’il faut prendre les dispositions minimales pour garantir la sécurité de la population. Il faut des patrouilles. Il y a des endroits où, pour coller vos affiches, on vous demande de payer 500 Fcfa.


Où ?

Je vous parle de quelque chose de sérieux. A certains endroits de Yopougon où seul Gbagbo est autorisé à battre campagne. Et, ce sont ses partisans qui pratiquent ce racket.


Des numéros verts ont été communiqués par le ministre de l’Intérieur pour dénoncer ce genre d’acte. Avez-vous exploré cette voie ?

En temps normal, quand vous appelez la police pour dire que vous êtes agressé, elle vous dit qu’elle n’a pas de moyens pour intervenir. Ce n’est pas un candidat agressé qui va obtenir de l’aide.

Cissé Sindou
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