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Politique Publié le vendredi 5 novembre 2010 | Le Patriote

Résultats provisoires du premier tour de la présidentielle - Pourquoi Gbagbo n’a rien gagné au Nord

© Le Patriote
President Laurent Gbagbo casts his ballot in the first round of presidential elections in Abidjan, Ivory Coast, Sunday Nov. 31, 2010.
President Laurent Gbagbo casts his ballot in the first round of presidential elections in Abidjan, Ivory Coast, Sunday Nov. 31, 2010. The West African nation of Ivory Coast held a long-awaited presidential election Sunday, the first since civil war erupted in 2002 and split the world`s leading cocoa producer in half. Millions of people here are hoping the repeatedly delayed poll will reunite the divided country and restore stability after more than a decade of chaos and tension.
Le verdict du premier tour a livré un message de taille. De même que Ouattara et Bédié ont montré qu’ils sont véritablement des hommes d’Etat, des leaders ayant une assise nationale, de même, Gbagbo s’est révélé comme un leader développant un discours sectaire, tribaliste et assurément engagé dans sa traditionnelle vision manichéenne de la Côte d’Ivoire. C’est ce qui explique certainement le très peu d’engouement que sa candidature a suscité dans la partie septentrionale de notre pays. Et pourtant, ce ne sont pas les manœuvres qui ont manqué dans sa politique de charme en direction du Nord. Il y a eu d’abord la mise en avant de l’origine de sa seconde épouse, la deuxième dame de la République, Nady Bamba, native de Touba. Cette dernière, devant l’enjeu de l’élection, n’a pas hésité à se débarrasser de tout scrupule, à faire des tournées au Nord et à lancer un message sans équivoque à ses parents : « Votez pour mon mari » ! Il y eu aussi, le débauchage de cadres ressortissants du Nord comme les Koné Dossongui, Traoré Dohia, Issa Malick Coulibaly, Laurent Dona Fologo, Doulaye Coulibaly, chargés avec des moyens colossaux d’aller à la « pêche » aux voix. Dans un autre schéma de conquête du Nord, Laurent Gbagbo lui-même est descendu dans l’arène pour faire des promesses de développement, bien subites du reste. Comment comprendre que toutes ses professions de foi, ses schémas de charme n’aient pas produit le résultat escompté sur le terrain ? A la vérité, toutes ces actions véhiculaient une forte dose de maquillage et ne développaient à la vérité, qu’un tribalisme suranné et un discours purement électoraliste. Loin d’être une volonté de repli, la déconfiture de Laurent Gbagbo, contrairement aux thèses bien réductrices de Sokoury Bohui, est la sanction qu’une partie intégrante de la Côte d’Ivoire a infligée à un président sortant qui n’est jamais parvenu à se présenter comme « le président de tous les Ivoiriens ». Il est resté accroché à sa belle maxime qui semble fonctionner comme un programme de gouvernement : « la patrie, c’est le village ». Pour tout dire, le score réalisé par Gbagbo au Nord est à l’image du lourd contentieux que cet homme a créé avec une partie de son peuple, durant sa décennie de pouvoir. C’est Laurent Gbagbo qui ne cessait de se proclamer comme un socialiste, « un enfant du peuple », qui a mis en place une politique de catégorisation et de marginalisation des ressortissants du Nord. C’est encore l’ancien opposant dit historique qui n’a pas manqué de rejeter cette partie du pays dès les premières heures du déclenchement de la guerre : « je détiens la Côte d’Ivoire utile ». Comment se surprendre de constater que la Côte d’Ivoire inutile vous tourne logiquement le dos ? Par ailleurs, c’est le même Gbagbo, qui, dans sa lutte contre les Forces Nouvelles, n’a pas sourcillé un seul instant avant de lancer des bombes contre le Nord, tuant d’innocentes personnes. C’est encore lui qui a coupé, pendant de longs mois, l’eau courante et l’électricité dans ces régions. Que pouvait bien attendre Gbagbo après une telle campagne de mise à mort du Nord ? Un vote sanction, logiquement. Une réaction qui n’a rien à voir avec le tribalisme et qui n’est que l’expression d’un blâme à un politicien qui établit des différences entre les citoyens de son pays. Tel est le message que le Nord, qui a donné son premier poste de député à Félix Houphouët Boigny, un Akan, voulait donner au candidat de la refondation.
Bakary Nimaga

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