Henri Konan Bédié (candidat du Pdci à la présidentielle) : Les vraies raisons d’une défaite

Il est connu et su de l`univers entier que l`unique et vrai vainqueur de l`élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre dernier est le Président Henri Konan BEDIE qui a recueilli 37% des voix.
L`actuel vainqueur ( ?) par tricherie et arrangement qui, pour réaliser ses desseins, ne peut s`empêcher d`emprunter des chemins obliques, est en réalité le grand vaincu de cette consultation électorale avec 26% des voix, loin derrière le premier ministre OUTTARA, arrivé en deuxième position avec 34% des voix.
La manœuvre honteuse et indigne à laquelle s`est livrée la Commission Electorale supposée Indépendante, pèsera toujours sur la conscience de ceux de ses membres qui en ont encore une, parce qu`au lieu de garantir une élection juste, équitable et transparente, elle a préféré les deniers de la corruption et de l`achat des consciences à la survie et ou devenir de la Côte d`Ivoire.
La honte et l`opprobre soient à jamais sur ces personnes qui, depuis dix ans, vendent leur âme au diable et participent ainsi activement à la destruction de la Côte d`Ivoire.
Le PDCI - RDA et le Président BEDIE ont donc été spoliés de leur victoire par une personne qui n`aime pas et n`accepte pas les défaites mais est totalement incapable de remporter une victoire à la loyale.
Nous sommes tous meurtris par cette rapine et ce gangstérisme préparés depuis longtemps déjà puisque dès le lundi 1er novembre, le FPI faisait passer un message annonçant un deuxième tour opposant Gbagbo arrivé en tête avec 1 250 000 voix et OUATTARA arrivé second avec 1120 000 voix et invitant les militants du PDCI à reporter leurs voix sur l`Ivoirien ( ?) Gbagbo !
Le Président BEDIE, arrivé troisième, n`aurait recueilli que 1 050 000 voix.
Les tripatouillages et la grande générosité ( !) de la CEI ont amélioré ces différents scores.
La douleur provoquée par cette défaite ( ???) ou plutôt cette élimination injuste comme ce fut le cas en octobre 2000, ne doit pas nous empêcher de rentrer en nous, mêmes, de relever nos défaillances et de battre notre coulpe pour n`avoir pas su éviter ou empêcher que le ciel nous tombe sur la tête.

1. Une communication défaillante
Le coup d`Etat de décembre 1999 a pu se faire et réussir en raison des coups de boutoir portés au régime par les ennemis de l`intérieur soutenus par ceux de l`étranger mais également en raison d`une communication du PDCI et du pouvoir qui n`a jamais été à la hauteur et n`a par conséquent pas été en mesure de relever le défi lancé par le Front Républicain et ses alliés surtout de l`extérieur.
Aujourd`hui, la présente déconvenue résulte en partie d`une communication asthénique qui n`a pas pu rivaliser avec celle du RDR et du FPI.
Tout était fait avec une discrétion sidérante comme s`il s`agissait de se retirer dans un confessionnal.
- Les affiches présentant le candidat BEDIE étaient si rares qu`il fallait parcourir des kilomètres pour en "découvrir"une et loin de déplorer cette situation, on nous faisait entendre que les affiches et pancartes ne votaient pas.
- Les T shirts étaient une denrée particulièrement rare. Si bien que lorsque les autres grands ténors en distribuaient gratuitement à profusion à qui en voulait, au PDCI, certains se livraient à un commerce lucratif de ces gadgets dont le but pourtant était de faire connaître le candidat du Parti.
- L`ostracisme dont le PDCI-RDA a toujours été frappé par la Radio Diffusion Télévision Ivoirienne aurait dû pousser nos communicateurs à trouver d`autres canaux pour davantage faire connaître le Parti, son candidat et son programme surtout aux jeunes.
Les émissaires du Parti sur certains plateaux de télévision ne faisaient pas le poids dans bien des cas.
L`absence d`un site NTIC propre au PDCI le desservait terriblement !
- Chacun appréciera le non passage du candidat BEDIE à la télévision et l`impact positif ou négatif que cela a produit !

2. Les représentants
du PDCI dans les bureaux de vote
Il nous revient que non seulement leur formation a été approximative mais aussi et surtout que c`était des jeunes gens et des "nenettes" aux dents encore tendres qui n`avaient par conséquent pas la poigne qu`il fallait pour en imposer aux autres.
Il parait même que certains bureaux étaient sans représentants du PDCI-RDA ! Allez-y comprendre quelque chose !
Avait-on besoin d`attendre les derniers moments pour former ces représentants pour des élections annoncées depuis si longtemps déjà ?

3. l`absence d`une veille post élection
Il nous a été rapporté que les personnes chargées de suivre la délivrance des résultats ont tout de suite crié victoire dès qu`il a été établi que le candidat BEDIE l`emportait avec 37% et ont aussitôt baissé la garde.
Ainsi, loin de rester en place pour guetter toutes informations susceptibles de les aider à parer à tout danger, elles ont fermé toutes les portes et se sont retrouvées au maquis Duval en galante compagnie parce que pour elles tout était plié et qu`il ne restait plus que la fête.
L`effarement de tous et de chacun et surtout de la cellule juridique du Parti lorsqu`il fallait retrouver les procès-verbaux en dit long sur l`inorganisation qui régnait à la Maison du Parti.
Il est étonnant que ces dames et ces messieurs aient perdu de vue qu`un match ne se gagne pas forcément pendant le temps réglementaire mais aussi pendant les prolongations.
Ce manque de vigilance face à un adversaire dont la spécialité est la tricherie n`est pas étranger au drame que nous vivons aujourd`hui.

4. Une fâcheuse tendance à minimiser certaines informations
Dans la nuit du dimanche à lundi, aux environs de 23h30 quelqu`un a appelé à la résidence du Président BEDIE pour informer de ce que les représentants du PDCI à la CEI, notamment une dame, étaient prêts à céder les voix du candidat du PDCI au candidat du FPI
La réponse qui lui a été donnée était qu`il s`agissait d`intoxication.
Et lorsque cette personne a tenté de rappeler vers minuit trente pour fournir des informations plus précises, le portable de son correspondant était fermé parce qu`il était sans doute allé se coucher.
Comment peut-on prendre par-dessus la jambe une information même fausse pendant cette période délicate sans prendre le soin de la vérifier par acquit de conscient ?
Comme on peut le constater, il y a eu beaucoup d`amateurisme et même une certaine inconscience pendant cette période cruciale où tout le monde devait être aux aguets.
Au PDCI, on a préféré célébrer Pâques avant Noël et nous voilà plongés dans l`incertitude.
C`est pour éviter toutes ces déconvenues que nous avons toujours préconisé et préconisons toujours qu`on fasse un peu plus appel à des sans grades vraiment convaincus des
idéaux, des mots d`ordre et des intérêts du parti.
Ces sans grades, militants anonymes mais vrais, servent le parti sans calcul parce qu`ils ne sont ni en quête de postes juteux, ni de prébendes pour donner le meilleur d`eux-mêmes.
On ne peut sans doute pas ne pas faire appel aux militants disposant de moyens financiers dont le parti a certes besoin. Où nous mène cependant cette fortune si nous avons affaire à des personnes arrogantes et méprisantes qui n`ont aucun contact réel et avec la base et avec les populations ?

4. les querelles
de leadership
Dans certaines contrées, pas forcément très éloignées d`Abidjan, loin de se consacrer pour l`instant à la campagne présidentielle, c`est déjà la guerre ouverte pour les législatives, les municipales et les Conseils Généraux.
La cohésion a donc fait défaut tout au long de la campagne présidentielle, chacun préférant agir en solo pour sa petite gloriole et pour se faire remarquer plutôt que d`engager des actions concertées pour la victoire du candidat du parti
En un mot comme en mille, l`équipe de campagne du président BEDIE a été quelconque et à dessein à bien des égards.
N`étaient-ils pas nombreux au sein de cette équipe à vouloir secrètement la défaite du Président BEDIE ?
Nous osons espérer que dans la tourmente actuelle tous et chacun vont se ressaisir parce qu`une autre élection calamiteuse de monsieur Gbagbo aboutira inéluctablement à la disparition du PDCI-RDA dont les cadres n`hésiteront pas à rejoindre le FPI pour assurer leur pitance. Et monsieur Gbagbo aura alors enfin tué le serpent PDCI !
C`est pourquoi, si par extraordinaire nous devons aller au deuxième tour avec monsieur OUATTARA et monsieur Gbagbo, l`impératif catégorique qui s`impose aux militants du PDCI c`est de voter massivement pour monsieur Alassane OUATTARA dont le Parti est membre du RHDP et dont nous sommes sûrs que lui au moins développera la Côte d`Ivoire !
Nous avons assez joué et il est temps de passer aux choses sérieuses !
Doubé Binty