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Politique Publié le samedi 13 novembre 2010 | Nord-Sud

Nouvelle équipe de campagne : Le “commando” du Rhdp

© Nord-Sud Par DR
2è tour de la présidentielle: Alassane Ouattara investi candidat du RHDP
Mercredi 10 novembre 2010. Abidjan. Photo: Former Ivorian president and president of the Democratic Party of Ivory Coast (PDCI) Henri Konan Bedie (2nd R), Former Ivory Coast Prime Minister and Head of the `Rassamblement des republicains` (RDR) party Alassane Dramane Ouattara (2nd L), president of the Union for Democracy and Peace (UDPCI) Albert Mabri Toikeusse (R) and president of the `Mouvement des Forces d`Avenir` (MFA) Anaky Kobena are pictured on November 10, 2010 in Abidjan after the inauguration of Ouattara, as the Rally of Houphouetists for Democracy and Peace (RHDP) party candidate, for the second round in the Ivorian presidential elections, to take place on November 28, 2010.
La nouvelle équipe de campagne du candidat ADO dévoilée, hier, aborde le second tour de la présidentielle avec de nombreux atouts mais aussi…des brèches à colmater.

Le constat est frappant. L’équipe de campagne du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) assure une forte couverture nationale dans sa composition.

forces : Equipe nationale et offensive !
Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le centre, toutes les régions du pays ont été ciblées avec des directions de campagne à quatre voire six têtes dans certaines villes ; composées de cadres influents visiblement choisis proportionnellement au poids et à l’influence locale de chaque parti (Pdci, Rdr, Udpci et Rhdp). Pour une plus grande efficacité, l’on a procédé à un nouveau découpage régional qui regroupe les 19 régions du pays en 16 zones de campagne. Alors que certains s’attendaient à voir le candidat du Rhdp concentrer ses forces sur les zones qui ont majoritairement voté Bédié (juste pour défendre les acquis des houphouétistes lors du 1er tour), ADO et ses hommes ont plutôt opté pour une stratégie d’attaque. Selon des sources bien introduites sur cette nouvelle stratégie, il s’agira d’aller déloger le candidat Laurent Gbagbo des seules régions où il a battu le Rhdp («On ne réfléchit plus en terme Rdr», précise notre interlocuteur). Il y en a seulement quatre (voir la carte). Le Sud-Comoé, l’Agnéby, le Fromager et le Moyen-Cavaly. Dans chacune de ces zones, ce sont des cadres expérimentés, influents et hommes de terrains du Rhdp qui ont été commis à la tâche. Mission claire: Battre l’adversaire dans son fief ou au pire des cas, établir l’équilibre de forces, de sorte qu’au finish, Laurent Gbagbo n’obtienne au plan national que le score qui était le sien sous Houphouet-Boigny (pas plus de 18%). Ainsi, chez les Agni (Sud-Comoé/656.150 hbts), le Rhdp a placé N’gouan Jérémie, Moulod Jean-Michel et Niamkey Joseph respectivement à Aboisso, Bassam et Adiaké. Chez les Attié et Abbey (Agnéby/743.559 hbts), il y a Bictogo Adama, Boa Yapo et Sanlé Jean-Kresi (Agboville, Adzopé et Akoupé). Chez les Wê (Moyen-Cavally/737.699 hbts), on trouve Gnonkonté Désiré, Touré Ahoua et Anne Ouloto (Guiglo, Duékoué et Toulepleu). Au cœur du pays Bété (Fromager/772.368 hbts), ce sont Maurice Kacou Guikahué et Kouassi Bodi Théodore qui «vendront» ADO à Gagnoa et à Oumé. Des choix unanimement salués au sein du Rhdp.

Faiblesses : Face aux attaques tribalistes, religieuses et nationalistes!
Le camp présidentiel joue à fond la carte du nationalisme. Des attaques visiblement minimisées au sein du Rhdp, mais qui pourraient faire des ravages au sein de l’électorat houphouétiste. Les réactions officielles contre ces dérives se font rares. Pour de nombreux observateurs, il faudra pourtant qu’ADO et son équipe englobent cette dimension dans leur contre-attaque. «Sinon, ils découvriront à leurs dépens que partout dans le monde, le discours nationaliste fait recette et bien plus !», avertissent nos interlocuteurs. Une autre grosse faiblesse pourrait consister pour les quatre leaders du Rhdp de battre campagne à partir de leurs salons. L’absence sur le terrain d’un leader comme Bédié dans certaines zones du pays serait perçue par la majorité de ses partisans comme un manque d’engagement véritable. Et les urnes en feront les frais… au détriment du candidat Ouattara.

Djama Stanislas
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