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Politique Publié le jeudi 9 décembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Koné Kobali (Libre auteur, créateur) - Samedi de plage lors de l`indécente investiture

C'est en ma qualité de manifestant actif d'octobre 2000 dont la vaillance routière a permis de vous installer au pouvoir d'Etat comme bon nombre d'ivoiriens, que je prends ma plume pour vous offrir au moment ou vous vous éloignez progressivement du pouvoir, ces quelques remarques de dépit politique. Depuis la dernière borne du 28 novembre 2010, ma conviction est faite, vous êtes Monsieur le Président Laurent Gbagbo, " un authentique animal de la contestation politico-politique" au lieu d'être ce " animal politique " comme d'autres l'ont longtemps soutenu si injustement. J'en veux pour preuve ces deux faits : en octobre 2000, vous arrivez au pouvoir dans la contestation, aujourd'hui après dix ans de pouvoir, vous en empruntez le chemin qui mène vers la sortie également dans la contestation. Cette fois, elle concerne l'accord de Ouagadougou que vous avez vous-même initié en mars 2007 avec votre partenaire des FAFN. En l'espace de dix ans en bien ou en mal, vous avez fait admirer à ceux qui prêtent attention à votre carrière, l'étendue de votre œuvre constante et pesante de la contestation. Ma déception est grande Monsieur le Président, après avoir été cet auguste et remarquable opposant au Président Félix Houphouët Boigny dans les années 90 à 2000, vous vous évertuez avec détermination depuis l'escale du 28 novembre 2010, à défiler et à ruiner les rares halos disséminés dans votre cahoteuse carrière politique. Pour nous qui comptons parmi " vos meilleurs élèves " : perdre le pouvoir par les urnes équivaut à perdre la fonction de chef d'Etat, et non le métier qui permet de s'y hisser à un moment précis de l'histoire. C'est pour cela que nous ne comprenons pas très bien pourquoi vous embarquez dans ce tourbillon aux pirouettes vertigineuses et imprévisibles. Si vous n'y prenez garde, Monsieur le Président, votre longue carrière aux aspérités extraordinaires, risque d'avoir pour seule référence l'épisode exclusif de cet entêtement à demeurer au pouvoir malgré la volonté populaire de changement qui s'est manifestée à l'occasion des deux tours. En tant que guide et icône politique, vous avez le devoir de faciliter la tâche aux lointains admirateurs qui vont vous survivre et qui seront tentés de défendre votre œuvre. A l'avenir, Monsieur le Président, surtout que vous pouvez rebondir dans exactement cinq petites années, avant de vous engager dans des aventures brassées par d'épais nuages de sable comme c'est le cas en ce moment, il serait judicieux de tester au préalable votre capacité d'endurance sans oublier de soumettre à une échelle de valeur éprouvée tous les facteurs de réussite. Car, toutes les formes de contestation sont essentiellement dynamiques, il peut arriver que nos forces nous lâchent pour la simple raison qu'à la faveur d'un instant d'inattention que nous les ayons surestimées. Selon moi, afin de vous permettre surtout de rebondir victorieusement en 2015, trois chances qui se sont toujours offertes à vous ces dernières années se présentent à nouveau: 1) la place de la république qui a l'avantage de ne pas être loin du palais et qui vous réussit en matière de mobilisation, 2) vos partisans dont le nombre rétrécit et rajeunit parfois dangereusement, 3) le bouillant et inénarrable " général " de la rue publique ! L'exercice ce jour sera simple, il s'agira de dire précisément à vos militants et sympathisants, que la culture linéaire de la résistance telle que pratiquée par vous, a atteint son " boribana ", donc ses limites. Vous leur direz, les yeux dans les yeux que pour leur avenir et celui de la machine politique qu'est le FPI, il faut qu'ils acceptent de perdre momentanément en vous l'image de celui qui dit non aux Blancs et qui avance. Ne vous tourmentez pas avec la question de savoir s'ils sont dans les dispositions d'accepter un tel plan quinquennal, oui ils le peuvent car ils sont raisonnables et surtout ils tiennent à la dignité qui doit marquer votre éloignement du pouvoir d'Etat. Au moment où je vais clore mon propos, Monsieur le Président et très cher ex, je vous rassure : n'ayez pas le sentiment de payer seul et cash pour toutes les méchancetés que vous nous avez malheureusement apprises vers la fin de 1989 et qui ont été proférées à l'endroit du doyen des chefs d'Etat de l'époque à savoir : le très charismatique Félix Houphouët Boigny ! Ce n'est pas à vous, Monsieur le Président, que je vais apprendre cela, la nature est juste car en toute chose, il y a toujours une consolation ou un fait qui en fait acte : vous êtes et je reste convaincu que vos partisans ne manqueront pas de le relever, le seul chef d'Etat qui prête serment (04 décembre 2010) pour consacrer solennellement son départ effectif du palais, symbole du pouvoir d'Etat. Quelle élégance et quelle prestance ! Au nom du " flirt politique " qui a existé entre l'opposant que vous avez été et moi, je fais le vœu sincère que dans cinq ans, vous redéposiez vos valises au palais avec plus de réalisme politique. Alors, on se dit à bientôt ! Merci et dites bonjour à votre ami Thabo M'beki. Au fait, Monsieur le Président, c'est vous qui aviez raison : " en politique, il n'y a pas d'amis, il n'y a que des intérêts ", cela s'est encore vérifié ce samedi de plage lors de votre " indécente " investiture !

KONE KOBALI
Libre auteur, créateur
Kokobali_fr@yahoo.fr

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