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Politique Publié le mardi 14 décembre 2010 | Le Temps

Acculé par ses soutiens extérieurs - Ouattara cherche une légalité constitutionnelle

Vivre en vase-clos n’est pas du tout aisé. Le président du Rdr, candidat malheureux de l’élection présidentielle peine à faire avaler à ses soutiens extérieurs, la pilule amère d’une représentativité et d’une légalité constitutionnelle après lesquelles il court en vain.

Quand on a été Premier ministre, Directeurs général adjoint du Fmi comme l’a été Alassane Dramane Ouattara au sommet de sa gloire, finir entre quatre murs dans un hôtel fût-il cinq étoiles, donne par moments l’impression que la nature s’acharne sur vous. Loin des vacarmes de ses proches et des rumeurs propagées à souhait par ses relais médiatiques, c’est un personnage plutôt isolé, cloîtré à l’Hôtel du Golf qu’il est donné de voir ces dernières soixante-douze heures. «Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et les libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de mes charges dans l’intérêt supérieur de la Nation. Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois, si je trahis mon serment ». L’homme qui écrit ces notes n’est plus que l’ombre de lui-même. Cette dernière tentative du samedi 4 décembre 2010, formulée dans un courrier adressé au Président du Conseil constitutionnel et dans lequel le malheureux vaincu du second tour de l’élection présidentielle s’adossant à la proclamation provisoire de la Cei et la certification de l’Onuci, plaide pour sa reconnaissance légale, est la preuve suffisante que le président du Rdr court désespérément derrière la légalité constitutionnelle. Une légalité constitutionnelle dont seule le Conseil constitutionnel détient l’exclusivité. Tentative infructueuse. Le Président du Conseil constitutionnel, ayant tranché « la Commission électorale indépendante n’ayant pu terminer sa tâche de recensement des suffrages et n’ayant pu, en conséquence, donner les résultats provisoires (article 59 nouveau du Code électoral), c’est-à-dire jusqu’au 1 er décembre 2010, à minuit, elle s’est dessaisie de ce pouvoir en la matière. Dès lors, il revient au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats définitifs du deuxième tour du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010 ». Et le Pr Paul Yao N’Dré de briser les derniers espoirs du candidat du Rdr : « Les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel le vendredi 3 décembre 2010, se présentent comme suit : Gbagbo Laurent : 51,45% ; Ouattara Alassane : 48,55%. Il ressort de tout ce qui précède que seul le Président élu à l’issue du scrutin du 28 novembre 2010, en l’occurrence Monsieur Gbagbo Laurent, est habilité à prêter serment».
Il faut remonter aux premières heures de la proclamation des résultats par la Cei donnant Alassane Dramane Ouattara vainqueur, proclamation elle-même court-circuitée par celle du Conseil constitutionnel qui valide en dernier ressort, pour comprendre les raisons de cette course effrénée du candidat malheureux derrière la légalité constitutionnelle. Si Ouattara s’est ainsi déculotté, c’est parce ses soutiens extérieurs lui ont demandé de « tout faire » pour avoir la caution de l’Institution présidée par le Pr Yao N’Dré, sans laquelle il risque de perdre tous leurs soutiens extérieurs. Parmi ces soutiens, l’on compte des pays occidentaux et africains. La pression est d’abord venue des premiers. Les pays occidentaux par l’entremise de leurs Ambassadeurs ont exigé « encore des efforts constitutionnels» au candidat du Rdr. Quant aux chefs d’Etat africains, ils ont tout simplement exprimé leur crainte de créer une jurisprudence. Ils se sont interrogés sur l’avenir de leurs présidences respectives au cas où, à l’issue d’une élection présidentielle, un de leurs opposants faisait recours à la méthode de la Commission électorale plutôt qu’à celle du Conseil constitutionnel. On comprend mieux la crainte d’ailleurs justifiée d’Alassane Dramane Ouattara. Dès lors, une fois que la cohue des soutiens virtuels de «ses» amis de l’extérieur s’est estompée, le président du Rdr va se rendre compte que le seul sésame qui lui ouvre grandement les portes du Palais présidentiel de la République, va au-delà des yoyo du Golf Hôtel. Ce sésame se trouve bel et bien entre les mains du Conseil constitutionnel qui le tient ferme et n’entend pas le brader. S’étant souvenu de la belle fable de La Fontaine, de l’école primaire, Alassane Dramane Ouattara se lance alors à la recherche d’une éventuelle « âme sensible » à qui il peut conter fleurette, à l’image du renard qui vit aux dépends du chanteur le corbeau. La première personne qu’il répertorie n’est autre que Mme Touré Géneviève, elle a un nom à consonance nordique et elle est membre du Conseil constitutionnel. Les hommes d’Alassane Dramane Ouattara l’approchent et l’invitent à l’Hôtel du Golf. A cette éminente magistrate, le président vaincu va proposer d’abord un (1) milliard, ensuite deux (2), puis il va plafonner le chantage à trois (3) faramineux milliards. Mais la tentative de corruption ne prospère guère. Toutefois, c’est un « Brave-tchè », bien que dépité qui refuse la résignation. C’est ce qui explique que, depuis l’entrée en scène du Conseil constitutionnel, le président du Rdr n’a jamais ouvertement accablé cette Institution de juridiction suprême. Ni par l’intermédiaire des juristes qui ne manquent pas à ses côtés, ni par aucun autre moyen. Tous les experts en droit qui foisonnent au sein du Rhdp et qui ont pris cette fâcheuse habitude de s’exercer au démontage des argumentaires juridiques, ont subitement ravalé leurs langues. Pas par manque d’expertise loin s’en faut. Bien au contraire, tous, sans exception, reconnaissent non seulement la pertinence des arguments développés mais également, ils sont sans ignorer la suprématie des décisions rendues par le Conseil constitutionnel.
Même le tout dernier ballon d’essai lancé par le Président Laurent Gbagbo est frappé du sceau de la Constitution ivoirienne. L’on se souvient que, rencontrant les populations Tchaman, le jeudi 9 décembre au Palais de la présidence, Laurent Gbagbo avait lancé l’idée d’une ouverture. «Le pays tourne et on avance. Asseyons-nous et discutons». Cet appel à la discussion n’a eu que l’effet d’une douche froide. Car, de source présidentielle introduite, le chef de l’Etat n’a pas manqué de confier à des missi dominici qu’il demeurait intransigeant, inflexible sur la Constitution ivoirienne et qu’il n’entendait nullement marchander en dehors de la Loi fondamentale ivoirienne. Voilà qui vient compliquer la tâche d’un Alassane Dramane Ouattara dont les observateurs avertis prédisent déjà un avenier plutôt sombre, si Sem. Laurent Gbagbo continue de s’arc-bouter sur la Constitution qu’il est censé défendre.

Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
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