Marche de libération de la télévision ivoirienne - Un dispositif militaire léger devant la RTI

Sauf information de dernière minute, le dispositif militaire installé devant la maison de la Radio télévision ivoirienne (RTI), à Cocody, était relativement dégraissé, hier après-midi. La maison semblait jouer la carte de l’assurance à quelques heures de la marche de libération de cette structure annoncée par le Premier ministre du gouvernement Alassane Ouattara, Guillaume Soro, pour ce matin. Il est 13h 45, hier, lorsque le véhicule commis à notre transport est sommé de dévier du boulevard Latrille, à droite, côté centre culturel américain pour reprendre la voie qui lui est parallèle. Le tronçon du boulevard qui passe devant la maison de la télé est bloqué par un dispositif de fortune, fait de planches. Deux jeunes gendarmes, en treillis dominés par la couleur bleue et armés, orientent les passants et fouillent les coffres des voitures qui s’y rendent. Aucun char n’est posté à l’extérieur. La station-service qui fait face à la grande cour est fermée. Au portail, deux Forces de défense et de sécurité (Fds) devisent arrêtées. Elles ne portent pas leurs armes. Les vigiles qu’on reconnaît par la couleur jaune de leur habit, s’activent à faire descendre ou à faire monter, la barrière de sécurité en chaîne. Dans la cour, un éclaireur posté sur le nouveau bâtiment en construction veille au grain. Les parkings qui accueillent habituellement de nombreuses voitures d’agents et de visiteurs sont presque vides. Un agent des Fds, différemment vêtu (treillis vert foncé neuf) avec un large chapeau, parade. C’est en somme ce que nous avons pu voir. L’accès à l’enceinte nous a été interdit. Un agent de la maison que nous avons joint, raconte : « nous nous rendons au travail juste pour faire ce que nous avons à faire. Aucune disposition particulière n’a été prise. Mais nous évitons au maximum de rester longtemps sur les lieux ». Un responsable de la maison que nous avons joint, a indiqué qu’il n’était pas la personne indiquée pour parler de ces choses. Pensant même que nous « voulions manger notre piment dans sa bouche ». Quant au reste du décor, la rue est déserte, faisant même penser à une voie abandonnée, n’eût été la présence de quelques passants et habitants des environs. Après avoir parcouru quelques mètres, au niveau du feu du carrefour dit Mermoz, les mouvements reprennent. Les voitures circulent et les lieux de restauration sur le côté gauche, grouillent de monde. Mais deux agents armés et une autre barrière rappellent que la zone est ‘’interdite’’. Car, convoitée par les deux présidents proclamés qui veulent consolider leurs pouvoirs.

Sanou A.