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Art et Culture Publié le vendredi 24 décembre 2010 | Nord-Sud

Levée du couvre-feu et fêtes de fin d’année - Les Ivoiriens entre peur et insouciance

Les tout-petits attendront ce soir jusqu’à minuit l’arrivée du Père Noël. Moins soucieux de la crise politique actuelle, un geste symbolique des parents leur fera grand plaisir. Quant aux adultes, comme à l’accoutumée, ils iront vivre la naissance du Christ à leur façon. A l’église pour les plus pieux, mais et surtout dans les bars, boîtes de nuit et maquis de la capitale économique pour les moins enclins à la religion du Christ. Si l’affluence à ces endroits est à 100% ce jour, le couvre-feu, qui était encore en vigueur il y a quelques jours, a sans doute calmé l’ardeur de nombreux noctambules. Il est 21h 30, ce mercredi. Le maquis 225, situé au Plateau Dokui à Abobo, est clairsemé. ‘’Le show aux Deux-Plateaux’’, chanson du groupe M.A.M qui tonne fait vite comprendre la morosité des lieux. Il est en déphasage avec les rythmes de coupé-décalé et zouglou qui animent les chaudes nuits abidjanaises. Quelques clients semblent flotter dans ce lieu de distraction très spacieux. « Le couvre-feu est levé certes, mais je n’ose pas pointer le bout du nez dehors après 22 h », nous lance un client pressé de rentrer chez lui après avoir partagé quelques bouteilles de bière avec des amis. Le maquis-bar en face, le ‘’Petit moulin’’ donne l’impression de recevoir plus d’habitués. Mais cet espace exigu contient moins d’une dizaine de personnes. À Abobo-centre, un calme plat règne sur le périmètre de la mairie. Les différents glaciers du coin ont fermé. La crise post-électorale est passée par-là. Il faut longer la voie menant au quartier Habitat via la gendarmerie, pour retrouver de l’animation. Quelques maquis donnent du son sans connaître une réelle affluence. Même l’Avenue Kaza très animée en fin décembre, reste quelque peu inerte. Un des gérants du bar Butterfly, du côté d’Angré, est optimiste. « Il faut tenir compte du jour. Le mercredi est un jour ouvrable et les gens rentrent vite pour se reposer car ils travaillent le lendemain. Les gens se préparent pour le 24 », affirme K.F. C’est ce qui explique, sans doute, la faible mobilisation des ‘’showfers’’ au Port d’Abobo. Mais, bien plus. « Ici on a peur des enlèvements et personne n’est en sécurité après 22h. Tous les maquis jusqu’au niveau de la gendarmerie vivent cette psychose », souligne J.K., un client du maquis. La touffe de cheveux d’O. Mohamed, rencontré au maquis 100% au Dokui, a une histoire. « C’est ma nouvelle coiffure du 24 et 31 décembre », explique-t-il. La grosse ambiance à l’intérieur du maquis est en symbiose avec l’optimiste des jeunes clients. Pour eux, seule la fête est importante. Même symphonie auprès des ados au cœur d’Abobo. En tenue hyper sexy et coiffés de manière extravagante, jeunes filles et garçons boivent tout leur content d’alcool. Ils affichent une indifférence totale face à la crise politique. «C’est la fête et nous nous amusons. Le reste nous importe peu», relate Fabrice A, entre deux gorgées de liqueur. Le marché de nuit des quatre-étages arrache la palme de l’ambiance. La rue est illuminée. Les adolescents se bousculent aux portes des bars et maquis. Au maquis le ‘’New Black’’ comme au ‘’2002’’, les serveuses veillent aux bons soins de la clientèle qui afflue. « Ce n’est qu’un avant-goût des réveillons de la Noël et du nouvel an », se félicite Elise N’guessan, une habituée du secteur.
Sanou A. et Nesmon Delaure
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