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Editorial Publié le lundi 27 décembre 2010 | L’expression

L’Editorial : Atmosphère de fin de règne

« La mère de toutes les batailles va commencer. Le peuple irakien infligera à l’Amérique et aux infidèles la plus sévère défaite de leur histoire ». Par ces paroles aux accents nationalistes et belliqueux, Saddam Hussein tentait de dissuader la déferlante armée de Bush contre son régime. Il cherchait également à mobiliser sa population autour de lui et, par-dessus tout, à s’attirer les faveurs de l’opinion arabe en se présentant comme le seul Rampart contre la domination étrangère occidentale. A quelques différences de degré près, c’est la même sauce qui est servie en Côte d’ivoire par le régime de Laurent Gbagbo. Acculé par la communauté internationale, (les mauvaises nouvelles se suivent pour celui qui veut, coûte que coûte, s’agripper au pouvoir- Gbagbo a déjà perdu le pouvoir diplomatique, il est sur le point de perdre la totalité du pouvoir économique, son arme de propagande à grande échelle, la télévision nationale a les ailes coupées ; elle ne couvre plus que la zone d’Abidjan depuis quelques jours, la décision de la CEDEAO d’intervenir militairement a pris corps le vendredi dernier à Abuja dans la capitale fédérale du Nigeria-), le patron de la refondation brandi les menaces du chaos. Ses lieutenants rappellent les risques de guerre civile. Il y aura des conséquences incalculables si le pays est attaqué militairement averti ouvertement Ahoua Don Mello, « ministre des équipements » du régime, et nouveau porte-parole à la place de Jacqueline Oble jugée pas au niveau de la gravité de la situation. De son côté, Gbagbo Laurent lui-même se présente en sauveur de la liberté des générations actuelles et avenir d’Africains face à la domination des blancs et leur valets locaux. C’est lui le nouveau Lumumba. Dans la fuite en avant désespérée, le régime fait défiler sur les antennes de la télévision nationale, le lieu par excellence de sa résistance, tout et n’importe qui. Il suffit d’avoir à la bouche des paroles anti françaises, des témoignages contre le complot extérieur… Les intervenants à la peau blanche, français de préférence, les africains de tout acabit sont les mieux recherchés. A longueur de journée, ce sont les mêmes spectacles affligeants, les mêmes litanies sur le respect de la constitution, des autorités, des institutions. Ces derniers jours, des chefs coutumiers bien introduits près du régime, beaucoup de pasteurs du même ordre, et des activistes des droits de l’homme proche du palais tiennent le haut du pavé. Ils viennent dénoncer l’intervention inappropriée des la communauté internationale dans les affaires d’un pays souverain et proposer des voix de sortie de crise à l’ivoirienne. Dans cette flopée, la sortie de la Convention de la société civile ivoirienne ne manque pas d’intérêt. Patrick N’Gouan et ses amis de la CSCI ont rebondi sur l’offre biaisée de Laurent Gbagbo d’un comité international d’évaluation des événements post électoraux. Ils prennent soin de le calibrer aux dimensions nationales. Ils établissent leur conviction sur « le fait que le maintien de M. Gbagbo ou l’accession de M. Ouattara au pouvoir par des méthodes de défiance ou de force ne pourront ni ramener la paix, ni réconcilier les ivoiriens. Aussi, jette-t-elle à la mer, l’idée « d’un conseil national de sortie de crise ». Un cadre qui planchera, entre autre, sur l’exercice du pouvoir d’état en rapport avec l’impasse politique et institutionnelle actuelle, la sécurisation du territoire national par la réunification des deux armées, et le rôle de la communauté internationale. Ces propositions ne sont pas loin de la prise de position du cardinal Bernard Agré. Ce prélat dénonce la volonté de domination de la communauté internationale, appelle au respect de la constitution et demande aux ivoiriens de trouver eux mêmes les solutions à leur problème. La Csci et le cardinal Agré, très présent ces derniers temps « au quatre points cardinaux » des média d’état sévèrement contrôlés par le régime, sans manquer de pertinences par endroits, font l’impasse sur la nature réelle de la crise actuelle. Or, pour sa crédibilité, la société civile, doit œuvrer en se basant sur les faits. La religion et la foi ont aussi pour piliers centraux la vérité et la justice. Dans le cas d’espèce, les faits dans leur nudité sont là. Les ivoiriens ont été conviés aux urnes le dimanche 28 novembre 2010. Ils ont voté et porté Alassane Ouattara au pouvoir. Ils ont accordé au candidat du RHDP près de cinquante cinq pour cent de leur suffrage. Les résultats de ce vote démocratique sont connus de tous. La CSCI était sur le terrain où elle a déployé des centaines d’observateurs. Que dit elle de la tentative de Gbagbo de confisquer le droit souverain des ivoiriens ? Peut on devant le choix sans équivoque des ivoiriens pour Ouattara, parler de son accession par la force au pouvoir ? Ça manque de sérieux. Le cardinal Agré sait que, ici la communauté internationale vient en aide aux ivoiriens impuissants face aux chars, aux mercenaires et miliciens de Gbagbo. Faire droit à la détresse d’un peuple, en l’assistant par les moyens appropriés à installer le président qu’il a librement choisi, est ce cela la domination ? Gbagbo et son carré ne sont pas des victimes. Ils sont les bourreaux des ivoiriens. Ils sont conscients du compte à rebours en cours. En s’accrochant à tout, ils rendent lamentable l’atmosphère de leur fin de règne. Tout simplement !
D. Al Seni
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