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Politique Publié le lundi 27 décembre 2010 | Nord-Sud

Cedeao-Uemoa/L`intégration par l`ingérence démocratique

Les organisations sous-régionales prennent une part active dans la résolution de la crise post-électorale ivoirienne. Un tournant dans le processus d'intégration.

Trois chefs d'Etat de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) sont attendus demain à Abidjan. Ils ont pour mission de venir dire à Laurent Gbagbo qu'il doit céder, sans plus tarder, le fauteuil présidentiel à Alassane Ouattara, élu à plus de 54,10% par les Ivoiriens le 28 novembre.
La mission de la Cedeao intervient quelques jours après la décision historique des ministres de l'Economie de l'Uemoa (Union économique ouest-africaine). Ceux-ci ont enjoint la Bceao (Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest), institut d'émission de l'union, de ne reconnaître désormais que la signature d'Alassane Ouattara, le président démocratiquement élu.
A l'évidence, ces deux décisions marqueront l'histoire des deux organisations. Elles traduisent une plus grande prise de responsabilité sous-régionale. Un tournant dans le processus d'intégration.
En décidant de se ranger du côté du peuple ivoirien, les organisations régionales franchissent un nouveau palier sur le difficile chemin de l'intégration, celui de la démocratie. Jusqu'ici, elles évitaient soigneusement de se prononcer sur la situation de la démocratie d'un Etat membre. Certes, il y a eu le précédent sierra-leonnais et le cas Taylor, au Liberia. Dans le premier cas, la Cedeao a dépêché sa force (Ecomog) pour déloger des putschistes et rétablir le président élu, Tejan Kabbah. En pleine guerre civile, alors que la capitale Monrovia est assiégée par la rébellion et que le port est bloqué par des navires de guerre américains, la Cedeao obtiendra de Charles Taylor qu'il quitte le Liberia. Ici encore, l'Ecomog viendra s'interposer pour aider au retour de la paix.
En Côte d'Ivoire, il s'agit cette fois de demander le respect du résultat des urnes contre une usurpation du pouvoir. Du coup, la Cedeao et l'Uemoa se positionnent aux avant-postes de la conquête démocratique de la région. Une belle façon de reconnaître que l'intégration économique ne peut se satisfaire d'une mauvaise gouvernance politique. L'on image mal l'Union européenne s'accommoder d'un régime qui renierait le droit légitime d'un peuple membre à choisir ses dirigeants.
Cette jurisprudence régionale a certainement bénéficié d'un environnement favorable : appui sans faille du président américain Barack Obama, celui de la France de Nicolas Sarkozy, renforcement de l'Union africaine. Au plan national, il faut surtout noter la forte implication internationale dans le processus de sortie de crise, notamment son volet élections, avec la certification des résultats par le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu, Y. J. Choi. A défaut d'avoir organisé les élections, à cause de l'opposition du président sortant, la communauté internationale était bien présente pour en suivre l'évolution.
Après les accords UE-ACP, c'est donc au tour de la Cedeao et surtout de l'Uemoa de s'ériger en nouvelles barrières contre les dictatures. De quoi transformer le processus d'intégration en lueur d'espoir pour des populations très souvent méprisées et martyrisées par des dictateurs qui refusent l'alternance démocratique malgré la volonté du peuple.
Le prochain signal fort sera, à n'en point douter, le remplacement des ambassadeurs ivoiriens dans les pays de la sous-région et des représentants auprès des organisations rattachées à l'Uemoa et à la Cedeao.

Kesy B. Jacob
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