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Société Publié le lundi 27 décembre 2010 | Nord-Sud

Abobo/Williamsville : les voies barrées au père Noël

Pour célébrer la naissance du Christ, il faut être d’abord en vie. C’est ce que les populations d’Abobo et de Williamsville ont compris en cette nuit de la nativité en préférant la sécurisation de leur vie à la fête.

La crèche du Père Noël a eu du mal à parcourir les artères des communes d’Abobo et de Williamsville ce vendredi 24 décembre. Les routes ont été purement et simplement barricadées l’obligeant à laisser pour compte les enfants de ces localités. Si à l’origine le vieux barbu en manteau de froid rouge n’était pas visé, il n’a pas été épargné par les désagréments. Mais, cela en valait la peine, selon les populations de ces communes. «Nous n’avons pas confiance. On nous dit que tout est fini, mais nous n’y croyons pas. Nous avons perdu plusieurs parents et amis pendant le couvre-feu. Nous ne voulons plus en perdre par manque de vigilance», confie S. Arouna à un barrage de fortune érigé à Abobo Pétro Ivoire. Pour ces jeunes gens, la nuit de la nativité qui connaît une folle ambiance dans des maquis, bars et boîtes de nuit de la capitale économique, n’a aucun sens cette année. Car, ils l’ont passée préoccupés à protéger leurs vies et celles de leurs parents. « On va faire quoi avec la fête. Le pays est en danger», souligne K. Ladji. «Nous sommes-là pour éviter d’autres pertes en vie humaine », explique Moussa. La musique qui provient des coins chauds de la commune ne les intéresse pas. «C’est parce que c’est la fête que nous barrons les voies d’accès à notre secteur. On ne sait jamais qui se cachent derrière l’identité des personnes qui font la fête », renchérit Arouna. Dans la commune d’Adama Toungara, des barricades de fortune rivalisent d’échafaudage entre elles. Par quel­ques étables de commerçantes disposées sur la route, en passant par la fermeture totale de la rue et de l’établissement de véritables forteresses, les habitants se sentent quelque peu en sécurité. En effet, lorsque les jeunes veilleurs remarquent la présence d’individus ou des mouvements des Forces de défense et de sécurité (Fds) suspects en leur direction, ils font le maximum de bruits pour réveiller toutes les personnes endormies : c’est ce qu’on appelle une ‘’opération casserole’’. « On ne sait pas qui tire sur nous. On peut profiter de la fête pour nous tomber dessus. Surtout que ce sont ces jours qu’il y a du monde qui sillonne nos rues », explique Nêguê, à Williamsville. Ce jeune semble le meneur des veilleurs de nuit de la voie qui donne accès au quartier par la grande mosquée. Son autorité se voit tout de suite. Un gérant des deux maquis (Diamant Bleu et Box Inter) qui se trouvent sur la ruelle, vient négocier pour qu’on laisse passer un de ses clients arrivé en voiture. « Quand il rentrait, on lui a dit que nous allions barrer la route, il a fait la sourde oreille», réplique-t-il. Quelques kilomètres plus haut, plusieurs jeunes qui ne se sentent pas concernés par les menaces dont parlent Nêguê et sa bande, font la bamboula au terminus des bus, juste à côté de la cité universitaire et non loin du camp de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs).

Sanou A.
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