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Politique Publié le mercredi 29 décembre 2010 | Le Mandat

Appel à désobéissance civile/ Les transporteurs d’Abobo unanimes : “Tant que Gbagbo sera là, les véhicules ne rouleront pas”

L’opération ville morte lancée par le gouvernement de Guillaume Soro a été largement suivie avant-hier dans la commune d’Abobo où transporteurs et commerçants ont garé véhicules et baissé pavillon
Dans la matinée du lundi 27 décembre dernier à Abobo, les véhicules de transports publics avaient pu rouler normalement pour s'immobiliser en début d'après-midi. Le mouvement d'arrêt de travail lancé par le gouvernement du Président Ouattara Alassane a été largement suivi toute la journée d'hier dans cette commune. En dehors des véhicules de particulier, les mini-bus, communément appelés Gbaka, les taxis compteurs et Wôrô-Wôrô sont restés stationnés dans les parkings. Ce qui a créé une paralysie totale dans la commune du maire Adama Tounkara. Tout véhicule de transport qui essayait d'enfreindre ce mot d'ordre était vite ramené à l'ordre par des syndicalistes qui veillaient au grain. Approché, C. Ibrahim, un syndicaliste nous explique les raisons du non-respect de ce mot d'ordre dans la matinée de lundi dernier. " Il y a eu un problème de communication. C’est aux alentours de 9 heures que nous avons eu l'information qu'il fallait procéder à une désobéissance civile pour que Gbagbo parte du pouvoir. Après une réunion de crise, nous avons donc décidé de passer à l'acte. C’est ce que vous constatez depuis l’après midi de lundi dans les communes d'Abobo et Adjamé. Il n’est pas question de reprendre le travail, tant que ce président usurpateur du fauteuil présidentiel est là", a-t-il martelé. A sa suite, K. Bernard, chauffeur de taxi Wôrô-Wôrô s'est voulu encore plus acerbe dans ces critiques : " Voilà un régime qui a passé dix ans à tuer les chauffeurs. Nous avons assisté à une vingtaine de bavures policières qui sont restées impunies. Le racket a décimé le milieu des transports. En d’autres termes, avec le régime de Gbagbo, le domaine du transport a pris un sérieux coup. Il faut que Laurent Gbagbo comprenne que le peuple ivoirien ne veut plus de lui. Qu’il cède le fauteuil sans délai à celui qui a l’onction de la majorité des Ivoiriens. C’est-à-dire le Dr Ouattara Alassane". Une vieille femme accompagnée de son petit fils tente de joindre le quartier d'Anyama-Unicafé à pieds. " Nous venons d'arrivée de Tiassalé. On marche depuis Adjamé. Il n'y a pas de voitures. Nous sommes épuisés. Tout cela parce que Gbagbo ne veut pas partir du pouvoir. Mais il faut qu'il sache que Henri Konan Bédié a perdu au premier tour et il a accepté les résultats. Mais pourquoi, Gbagbo refuse ? Tout le monde entier dit qu'il a perdu mais il refuse d'entendre raison. Vraiment, prions le bon Dieu pour qu'il l'aide à vite comprendre que le peuple souffre par sa faute. Qu’il nous libère. Nos enfants ont besoin d'un cadre de vie propice et d'une vie radieuse que celle qu'il nous sert depuis dix ans", a imploré la vieille Marcelline.

Des commerces également fermés
Au niveau des commerces, c'était le même constat. Les quelques rares commerçants qui ont ouvert leur magasin se tournaient les pouces. " J’ai ouvert parce que mon patron me l'a demandé. Je suis là contre mon gré. Pour que la situation actuelle change, il faut que nous fassions front contre Lmp. Je vous assure, Laurent Gbagbo est entouré de faux conseiller. Ils l'ont pris en otage, parce qu'ils veulent simplement préserver leurs intérêts. Tout le monde sait que si Gbagbo reste, le pays ne va jamais s'en sortir. Ce sera la catastrophe totale. Il ne jouit d'aucune crédibilité auprès de la communauté internationale", s'est inquiété Moussa, gérant d'un magasin de cosmétique. Un individu qui suivait notre conversation s'insurge contre cet argumentaire. Pour lui, le combat de Gbagbo est de préserver la souveraineté de la Côte d'Ivoire. " Il a été déclaré vainqueur par le Conseil Constitutionnel. Partant de là, le débat est clos. C’est lui le président. Que ceux qui sont au Golf Hôtel, viennent négocier leurs places dans la république", s'est justifié B. Guy, un fonctionnaire qui n'a pu se rendre au travail faute de véhicule. À sa suite, dame S. Véronique contre attaque. "Nous sommes désolés. Le Conseil Constitutionnel ne peut pas annuler plus d'un demi million de voix pour dire que Gbagbo a gagné. Qu'on nous prenne au sérieux. C'est justement parce que Gbagbo a perdu et qu'il sait que son électorat est très insignifiant dans ces départements qu'il rechigne à reprendre le vote comme cela est prévu par le code électoral. Les Ivoiriens sont fatigués de ce régime qui a passé dix ans à nous servir du bricolage. Nous somme d'accord avec cette opération ville morte si elle doit permettre à la Côte d'Ivoire de renouer avec le développement. Plus question de nous laisser berner pas une quelconque défense de souveraineté nationale. Gbagbo n’est pas plus Ivoirien que les autorités légales et légitimes qui sont au Golf Hôtel, a-t-elle rétorqué. Au marché, plusieurs tables étaient vides, pour pénurie denrées alimentaires. Les femmes qui sont parties très tôt pour s'approvisionner à Adjamé n'ont pu avoir un véhicule pour rallier les marchés. C’est à pieds que certaines personnes ont pu faire leurs courses. Beaucoup d’Ivoiriens prient pour que la visite des trois chefs d’Etats de la Cedeao mette définitivement fin à ce triste épisode de la vie politique en Côte d’ Ivoire.
Aboubakar Sangaré
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