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Politique Publié le mardi 4 janvier 2011 | Le Patriote

Laurent Gbagbo et la refondation - La mélancolie d’une perte du pouvoir

Laurent Gbagbo, le despote ivoirien, qui espère usurper le pouvoir qu’il a perdu dans les urnes le 28 novembre dernier, nous est apparu le vendredi dernier, sur les antennes de ce qui reste encore de notre télévision. Visiblement amaigri, avec les traits tirés, il tentait de se parler à lui-même et de se convaincre d’être dans le vrai, dans son combat vain contre la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le Monde. On a vu un homme seul, autour de qui tout s’écroule et dont tous les alliés, un à un, comme des rats, quittent le navire en perdition, en pleine tempête. Avec une météo exécrable, avec un vent à force 5, c'est-à-dire le niveau maximal de puissance dans lequel un vent peut souffler, et qui va vers les récifs, pour se retrouver dans les profondeurs abyssales de l’histoire. Tel est le cas, hélas triste et symptomatique de l’ex-Chef d’Etat déchu. Cependant, tel un naufragé solitaire, il s’accroche en vain à tout ce qu’il voit. L’exercice solitaire du pouvoir absolu a eu raison de tous ses sens. Le monde entier se surprend à le voir recourir à l’étranger et voici donc le loup qui est pris et qui lui, crie au loup. Or donc, le candidat de l’Etranger n’était autre que l’ex-Chef d’Etat.
Regardez, nous n’inventons rien. Regardez le ballet de ses pseudos amis socialistes. Des Ivoiriens ? Des blancs ? Regardez ! Ce n’est pas toujours celui qui accuse qui a raison. La bonne preuve que sur tous les plans, cet homme a été battu, pour ne pas dire pulvérisé. Comme il ne s’y attendait pas, obnubilé qu’il était par les faux sondages de SOFRES et les cantiques de ses courtisans, il ne veut admettre la réalité. Lui et les siens ne peuvent pas admettre la défaite parce qu’ils ont découvert l’or de la République. Ils ne paient plus l’eau, « ils ne paient plus courant », comme on le dit à Abidjan. Cette simple perspective de se retrouver à ne plus avoir les prébendes de la République, suffit à justifier cette posture d’indigène. Durant les dix années qu’ils ont passées au sommet de l’Etat, Gbagbo et les siens n’ont fait que donner dans l’aisance des nouveaux riches, dans la jouissance sans frein. « Avant, on n’avait rien, maintenant, on a un peu », avait proclamé l’ex- Chef de l’Etat. La manifestation de cette mise en coupe réglée du patrimoine national se perçoit dans la construction de résidences cossues, de mariages avec les miss de beauté, dans les achats de véhicules, notamment les RAV 4 aux maîtresses et bien d’autres choses que ces gens qui mangeaient la vache enragée et qui bayaient aux corneilles, ne pouvaient se permettre dans une période récente. Devant toutes ces tentations et délices, Gbagbo et les siens ne veulent donc pas partir. Ils n’ont vu que le côté jouissif du pouvoir. C’est fort de cette perception que ces refondateurs, avec en tête leur chef, sorte de gourou d’une secte novice, se comportent comme des individus de seconde zone, qui nous produisent une pièce de théâtre fade, répugnante, à la limite du comique et du burlesque. Avec amusement, on regarde Laurent Gbagbo s’agiter et espérer faire un coup d’Etat contre la démocratie et contre les intérêts de son pays. Obnubilé et enivré par les attraits du pouvoir, il ne voit pas sa solitude. Il ne voit pas que son disque sur la souveraineté et la prétendue lutte contre l’Impérialisme, n’a plus d’écoute. Pour avoir trop servi, il le dessert à présent. Retranché dans un palais qu’il squatte depuis plus d’un mois, il croit pouvoir tenir tête aux démocrates ivoiriens, à l’Afrique et au Monde. Avec ses miliciens, il donne dans la terreur et annonce la guerre civile s’il rendait les rênes du pouvoir. Quelle surestimation de soi ! L’historien a visiblement oublié les leçons de l’Histoire. En Roumanie, Nicolas Ceausescu est tombé avec sa milice politique. En Haïti, la dynastie des Duvalier et le dictateur Jean Bertrand Aristides sont tombés en dépit de la présence des « Tontons macoute » et des « Lavalas ». A la vérité, le tyran croit résister au peuple alors qu’il ne fait que créer les conditions d’une chute brutale. Pour sûr, la parenthèse Gbagbo se refermera et la Côte d’Ivoire vivra. La marche d’une nation est irréversible nonobstant les obstacles et errements.
Bakary Nimaga

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