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Politique Publié le mercredi 5 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil

Attaque du siège du Rhdp par des éléments Fds pro-Gbagbo, hier/Le général Ouassénan Koné (vice-président du Pdci-Rda) révèle : “Les Fds ont confirmé qu`elles n`ont trouvé aucune arme à la maison du Pdci”

“Je condamne l'usage des armes de guerre dans les opérations de maintien d'ordre”
Le général Ouassénan Koné, vice-président du Pdci-Rda et membre du Rhdp, s'est rendu à la maison du Rhdp à Cocody, juste après la descente musclée des FDS hier dans cet endroit. Après le constat qu'il a pu réaliser sur le terrain, il a bien voulu se confier à la presse. Nous vous proposons ici l'intégralité de ses propos.
Mon général, la maison du Pdci a été visitée ce matin par des hommes en treillis et ils ont même délogé les jeunes du RHDP qui y étaient. Vous êtes arrivé sur les lieux. Quel est le constat que vous avez pu faire ?
J'ai constaté qu'effectivement les forces de l'ordre sont arrivées. Et elles ont dit qu'elles venaient parce qu'elles ont reçu une information selon laquelle nous avons des caches d'armes ici. Elles venaient donc perquisitionner pour voir si ces armes sont là afin de les récupérer. Elles ont défoncé toutes les portes y compris le bureau du secrétaire général, Alphonse Djédjé Mady. Tout a été fouillé. Dieu merci, comme nous sommes ici un parti de paix, nous n'avons jamais pris des armes pour faire quoique ce soit en matière politique. Ils n'ont vu aucune arme ici. Mais ça n'a pas plu aux jeunes gens qui étaient ici et il y a eu quelques échanges assez vifs et les forces de l'ordre ont tiré et blessé certains. Voici un d'entre eux qui a été blessé par balle et qui ne peut pas marcher. Dès que j'ai été informé, je suis venu et j'ai trouvé sur place ici le commissaire qui dirigeait l'opération de perquisition. Nous avons fait le tour ensemble. On m'avait dit qu'il y avait des morts mais je n'ai pas pu constater l'existence de mort. Il y avait plutôt des blessés. On nous fait dire que les forces de l'ordre sont parties avec le corps d'un mort. C'est vrai ou faux ? Je n'en sais rien. Je ne dis que ce que j'ai vu.

Nous avons appris que certains d'entre eux ont été arrêtés. Qu'en est-il ?
Effectivement, des militants ont été arrêtés et amenés à la préfecture de police. Deux de leurs responsables sont revenus avec des agents de police pour constater ensemble ce qui s'est passé ici. Je me propose moi-même de me rendre à la préfecture de police pour voir nos jeunes qui y sont pour apprécier les problèmes qu'ils ont.

Que vat-il se passer désormais ici à la maison du Pdci ?
Jusqu'à nouvel ordre, je mets la maison de notre parti à la disposition des forces de l'ordre. Qu'elles la gardent jusqu'à nouvel ordre. Je préfère qu'il y ait plus personne ici. Pour ne pas que les gens racontent des histoires. Parce que justement, sentant venir cela, j'ai pris un certain nombre de disposition. Je me méfiais un peu parce que je ne connaissais pas tous les jeunes qui étaient ici à la maison du Rhdp. Il y a ceux qui étaient du Pdci que je vois régulièrement mais il y a certains que je ne connaissais pas. Donc je faisais surveiller les jeunes qui étaient là par d'autres jeunes qu'ils ne savaient pas. C'était pour éviter qu'on nous envoie des jeunes d'autres bords avec des armes, les cacher ici et nous accuser d'avoir des armes. Est-ce que des jeunes gens ont pris de l'argent quelque part pour déposer ici des armes et qu'ils n'ont pas pu entrer pour les déposer effectivement, ça je n'en sais rien. Mais toujours est-il que les forces de l'ordre ont perquisitionné, elles n'ont vu aucune arme.

Mais, est-ce que les forces de l'ordre elles-mêmes vous ont confirmé qu'elles n'ont vu aucune arme ?
Oui, elles m'ont confirmé cela. Le commandant de l'opération est le commissaire Bollou avec lequel je me suis entretenu lorsque je suis arrivé sur les lieux. Nous avons fait le tour ensemble de tous les bureaux et il m'a confirmé qu'ils n'ont trouvé aucune arme. Le commissaire du 8e arrondissement était là également et il a confirmé qu'ils n'y a pas eu d'armes dans la maison du Pdci-Rda.

Mais, que peut-on retenir en terme de bilan au plan matériel ?
A ce niveau, toutes les portes ont été cassées pratiquement. Il faudra des menuisiers pour évaluer le dommage. Ils n'ont rien emporté.

Des informations font état de ce que les FDS veulent récupérer la maison du parti pour en faire un camp. Est-ce que vous confirmez ?
Non. Elles ne peuvent pas faire cela. Jusqu'à nouvel ordre, nous sommes en démocratie. Donc on ne peut pas prendre la maison d'un parti pour en faire une caserne. Je ne crois pas. Ce sont des histoires.

Que pouvez-vous dire pour rassurer tous les militants du Rhdp ?
La situation est redevenue normale. J'ai fait partir tous les jeunes qui étaient ici à la maison du Pdci que je laisse sous la surveillance des forces de défense et de sécurité. Comme nous avons fait le tour ensemble de toute la concession et qu'on n'a pas trouvé d'armes, personne ne pourra dire demain qu'il y avait des armes ici. Puisque les activités politiques sont pour le moment un peu en stand by en raison de la situation. Il n'y aura rien jusqu'à ce que la situation redevienne normale. Et que les activités reprenant, les forces de l'ordre se retirent pour que les militants reprennent leur maison.

Selon vous, qu'est-ce qui justifie l'usage de la violence dans une opération de perquisition ?
Je suis désolé mais je n'y comprends rien. J'ai été pendant 20 ans, responsable de la sécurité dans ce pays. Et pendant toutes ces années, vous n'avez jamais appris que pendant des opérations de maintien de d'ordre, de rétablissement de l'ordre ou de service d'ordre, on a tiré sur des gens. Il y a des armes pour faire le maintien de l'ordre et des armes pour faire la guerre. Quand on prend des armes de guerre pour faire le maintien de l'ordre, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je condamne donc l'utilisation des armes de guerre pendant le maintien de l'ordre. Il y a des armements pour le maintien de l'ordre. A savoir la matraque, la grenade lacrymogène, la grenade fumigène et les cartouches à blanc. Si vous tirez à balles réelles, vous ne faites plus du maintien de l'ordre.
Entretien réalisé
par François Bécanthy
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