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Politique Publié le mercredi 5 janvier 2011 | Nord-Sud

Après le second appel de Gbagbo à rentrer chez eux : Ouattara et ses partisans toujours bloqués au Golf

Se rendre à l'hôtel du Golf est devenu comme quitter le territoire palestinien pour Israël. Zèle et intimidation au rendez-vous.

Allez au paradis sans mourir. C'est à cela que Laurent Gbagbo semble inviter son rival, Alassane Ouattara et son camp, bloqués à l'hôtel du Golf depuis plus d'un mois sous la menace de soldats proches de lui. En effet, le président d'alors avait invité les ''assiégés'' à rentrer chez eux. « Je lance un appel à toutes les personnalités qui se trouvent encore à l'hôtel du Golf de regagner leurs domiciles. Personne ne les a contraints à se réfugier dans cet hôtel. Personne ne les empêchera d'en sortir. Elles sont libres de leurs mouvements », a-t-il soutenu dans un discours datant du 21 décembre dernier. Quatorze jours après, soit lundi dernier, à la faveur de la rencontre entre Alassane Ouattara et les médiateurs de la Cedeao et de l'Ua, on a pu constater que le blocus demeure toujours. Venant de Cocody, nous empruntons une rue détournée qui débouche sur celle menant à l'hôtel en passant par la voie qui jouxte la résidence de Thérèse Houphouet-Boigny. A la vue d'un soldat en faction, nous marquons une halte. Et, lui demandons s'il est possible de se rendre au luxueux hôtel qui sert de Qg au nouveau président. « Où voulez-vous aller ? Au Golf ? ». Nous sommes interloqués par le sentiment de surprise et d'inquiétude qui se dégage de son interrogation. Mais quoi ? Nous n'avons quand-même pas dit que nous nous rendons à Gaza ! Notre interlocuteur finit par nous conseiller de poursuivre notre avancée jusqu'au barrage : « Peut-être vous laisseront-ils passer ». Nous y sommes. Aucune voiture ne passe devant la résidence de Marie-Thérèse Houphouet-Boigny. Un seul soldat est visible de loin. Les autres, on s'en rendra compte plus tard, sont dans un véhicule militaire garé juste à côté du portail. A distance, nous levons la main pour gagner la confiance de l'homme en tenue. Il nous demande d'approcher. Après avoir décliné notre identité, nous nous renseignons sur la possibilité d'avoir accès au Golf hôtel. Lors de la première rencontre du président élu (nous ne commettons pas la gaffe de faire cette précision), Alassane Ouattara, avec les représentants de la Cedeao, expliquons-nous, les journalistes ont été autorisés à passer les barrages. En est-il de même aujourd'hui ? « Nous n'avons pas reçu de consigne dans ce sens. Dès que notre hiérarchie nous informe, vous pourrez revenir », répond-il poliment. Nous n'abdiquons pas pour autant. Un autre essai en passant par l'ambassade des Etats-Unis. Quatre hommes, armes au poing, sont au barrage. Nous reprenons l'exercice d'il y a quelques instants. L'un d'eux, visiblement très en colère, nous agresse pratiquement. Il nous reproche, nous les journalistes qui reconnaissons Alassane Ouattara, et les autres, de travailler pour les Blancs contre notre pays. Et, de verser dans une argumentation pour dire qu'il est un soldat loyal et qu'il est pour la paix et non un va-nu-pieds. « Si vous rencontrez Chérif Ousmane, demandez-lui s'il connaît Kacou (c'est là que nous apprenons son nom). Je suis de la même classe que lui (Chérif) et Wattao. Nous étions ensemble à la Bcp », argumente-t-il. Droits dans nos souliers, nous écoutions attentivement son speech au risque de le frustrer. Finalement, un autre, qu'il a appelé chef, nous laisse passer. Entre-temps, le véhicule de reportage d'un confrère nous a rejoints. Lorsque nous rentrons dans la zone des Casques bleus, les soldats procèdent à un simple contrôle de routine. Puis, plus d'obstacle jusqu'au ''Palais''.

Bamba K. Inza

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